Black Pyramid – Black Pyramid

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Style: stoned doomAnnee de sortie: 2009Label: Electric Earth Records

Une lampée de fuzz, des lumières blanches, un flash et une apparition au détour de cette année 2009 du côté de Northampton dans le Connecticut.
Un frémissement des volutes bleues dans l’air ambiant et c’est toute la scène doom qui s’agite sous la complainte musclée des américains.

Il y a de ça à peu près un an Black Pyramid nous avait gratifié d’un EP assez prometteur, avec cet éponyme les barbus installent tranquillement leur base arrière pour nous envoyer deux trois exocet acoustiques dans les feuilles, qui à défaut d’être humidifiées se laissent surprendre par cette danse du serpent dont les plumes fouettent un passé glorieux.

Quand l’hybride se tient droit, sa silhouette dégage une impression de déjà vu, déjà entendu, pourtant ce n’est pas Iommi qui se cache derrière cette moustache; mais quand Black Pyramid tient le manche et que dans un déluge grassouillet de riffs en tout genre il raffine l’esprit d’un Black Sabbath dans ses habits d’obscurité on n’a clairement pas l’impression que se sont écoulées autant d’années entre ce grand Hier des nostalgiques et cet aujourd’hui où chaque jour on ravive sa flamme.
Les refrains soufflés par Beresky sous l’impulsion de sa guitare ne trahissent en rien ce passé vivace, et c’est avec bonheur que le chant puissant pousse l’aventure du disque dans des continuum épiques et fortifiés par un métal qui ne se liquéfie pas dans les sanglots oisifs de l’impuissance avec une complaisance qui sied mieux à d’autres…

Quand l’hybride se déplace, son mouvement rectifie la nature endémique d’une association trop vite réductrice avec les ténors qui ont peut être lâché sa cause.
Black Pyramid reste cet animal qui sait sécréter sa matière grise, un groupe qui même s’il est affiliable reste tout de même assez créatif pour se tailler son bout de gras avec une certaine aisance et un sens de la générosité qui n’est pas à démontrer.
On leur reconnaitra tout d’abord un sens de la mélodie diablement efficace, combien de riffs imparables, de breaks bien sentis, de refrains entêtants peuplent cet album ?
Le ton heavy sublime la potion magique, les solos ne se veulent pas nombrilistes, entre les incartades bluesy ou les amorces de morceaux qui invitent à taper une rasade de cet alcool fort que le disque distille, on reste attentif au soin apporté à l’équilibrage des morceaux et de leur onctueux relâchement, cette résilience stoner qu’un Monster Magnet ou un Bongzilla ne renieraient pas par exemple.

Et dans cet élan puissant tourné en slow motion la tectonique du bouquet musical des ricains oscille mollement avec élégance, éperonnant les derniers doutes, l’antique saveur réagencée pour l’occasion attaque les esgourdes du troupeau mortel des suiveurs, les couleurs éclatantes érigées en tableau final augmente la réalité du rock des trois puristes, bienvenue dans cette morgue transformée en salle des fêtes, si de grands mages électriques ont écrit leur nom sur les stèles du cimetière, pourquoi pas eux ?
En tout cas avec cet éponyme c’est avec une désinvolture assez réjouissante que la symbolique pyramide entre dans l’âge du métal, il reste encore l’horizon à explorer pour les trois de Northampton.

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2 Commentaires

  1. Monster says:

    Vraiment sympa mais le chant aurait pu être mieux.

  2. cyrod says:

    ça fait partie des albums que j’ai pas mal écouté l’année 2009, et que je vais continuer d’écouter. Il a ce côté intemporel, signe des grands disques.

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