Six ans passés loin du Consortium, ses quatre membres se rejoignent après avoir tâté des carrières solos dont je ne me suis pas préoccupé, trop déçu qu’un aussi bon groupe de MC et de producteur jettent l’éponge après avoir produit un disque massivement reconnu comme un classique, Arrhythmia. Fluorescent black marque donc le retour du Anti-Pop Consortium prêt pour la nouvelle décennie avec un son moins oblique mais jamais pop.
Minimaliste et subtile, l’approche d’Arrhythmia est laissée de côté pour une production presque plus immédiate dans la construction de ses accroches. A l’opposé de ce prestigieux prédecesseur, dont le rythme reposait autant sur les beats que sur le flow, Fluorescent black ouvre de nouvelles avenues vocales avec l’ajout d’un chant clair tenu par M Saïd (« Shine », « Volano »). En précédent le grime dans leur production, Anti-pop Consortium se laisse maintenant rattraper par la scène anglaise et laisse son influence infiltrer ses compositions.
Fluorescent black est la réponse de ces intellectuels du rap à Dizzee Raskal ou Wiley dont le melting pop a trusté la scène rap et electro. Il ne faut pas oublier qu’avant d’être signés sur le même label que Roots Manuva (en guest sur l’excellent « New York to Tokyo »), les quatre étaient signés sur le même label qu’Autechre. L’orchestration électronique a toutefois laissé ses marques sur eux et il n’est pas inutile de préciser que sur scène les trois ne sont pas dos tournés à leur Dj mais se retournent fréquemment sur leurs propres claviers et samplers. Les voix et les effets s’organisent de la même façon et intensifient donc le spectre sonore. Le minimalisme n’est plus. Place à tout ce que la musique électronique a pu créer depuis la révolution de l’IDM.
Il n’y a donc plus que le flow des MC pour rattacher Anti-pop Consortium à la scène rap. A l’instar du grime, descendante du two step et du UK Garage, Fluorescent black rattrape son retard sur une succession de 17 morceaux affinés mais bien différents du son avec lequel nous avions laissé APC il y a six ans. Tous ont bien évolués pendant ce temps-là et n’ont pas non plus perdu en assurance derrière les micros où leurs flows sont toujours aussi denses et poli-rythmiques. Ce cinquième album surprend mais ne déçoit pas. Il faut juste se faire à l’idée qu’en se reformant, APC n’a jamais eu l’intention de faire plaisir aux vieux fans mais de se faire plaisir. Ils continuent ainsi à se faire entendre en tant que groupe avant-gardiste, précurseur et maître d’un son que l’on ne peut pas qualifier de métissé mais tout simplement de propre à leur identité.
Anti-Pop Consortium « Volcano » from Okayplayer on Vimeo.
- lay me down
- new jack exterminator
- reflections
- shine
- c thru u
- volcano
- timpani
- the solution
- get lite
- ny to tokyo (guest starring roots manuva)
- superunfrontable
- born electric
- apparently
- end game
- capricorn one
- dragunov
- fluorescent black
Pour les albums des membres d’Antipop, je conseillerais tout de même d’écouter ceux de Beans, vraiment sympas – je trouve Airborn Audio avec Sayyid et High Priest plus dispensable.
C’est noté. Merci !
De rieng : ) Du coup je résiste pas à balancer la le lien de Headset feat. Beans http://www.youtube.com/watch?v=HT-KJlBnQb8&feature=related . Tellement frais.