Portal – Swarth

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Style: death metal atmosphériqueAnnee de sortie: 2009Label: Profound Lore

En assez peu de temps, le nom de Portal aura fait parler de lui. Les masques, le pays, la musique, la mystique. Tant d’angles qui auront plu, attisé la curiosité et porté des oreilles vers les disques de ces musiciens que l’on imagine maintenant un peu moins renfermés sur eux-mêmes et en contact avec un extérieur qui les désire et veut en savoir plus sur eux, en entendre plus.

La réponse porte le nom de Swarth et derrière un visuel toujours aussi crypté se trouve un disque qui l’est beaucoup moins. Étouffante, la production d’Outre recouvrait la musique d’une masse nuageuse aussi appropriée que les masques. Le regain de puissance des riffs que propose aujourd’hui Swarth est le bienvenu tant il y a à dire sur ces riffs en forme de scie, tranchant l’écorce de cette couverture sombre, prêts à déchirer ce symbole d’invocation d’où sortent ces mélopées dangereuses.

Portal ne font pas qu’invoquer les puissances les plus maléfiques, ils sont ces puissances. L’époque des adolescents fans de Lovecraft et de Donjons et Dragons est bien finie. Les gamins ont bien compris qu’il n’y avait rien sous le lit. Il faut plonger bien plus loin dans l’obscurité pour trouver la véritable terreur. Ils l’ont maintenant domestiquée, gravée sur un disque et vendue sous un nom pourtant évocateur (« swarth » désignant simplement quelque chose de sombre).

Par conséquent, ce nouveau disque les rapproche plus de Morbid Angel que de Darkthrone. La lisibilité dont bénéficient les riffs et les rythmes incandescents n’éclairent en rien l’atmosphère mais décuple l’impression d’être enfermé dans un trou noir. Les voix se gonflent d’échos et le souffle de la bête n’en finit pas de glacer le sang (comme lors de la conclusion du titre « The Swarth »). Les notes se brouillent comme des caractères indéchiffrables sculptés à même la roche, gravés à la même roche par une présence que l’esprit humain ne saurait concevoir. La basse se fait aussi beaucoup plus entendre et claque comme les chaînes que l’on a placées aux poignets de ce monstre dont il se sert maintenant comme d’une arme.

La mesure continue d’être battue telle les battements d’un tambour donnant le rythme aux esclaves sans se préoccuper de leur fatigue ou du décès de l’un ou de l’autre. Beaucoup plus lent et sec, il n’offre aucun contraste et aucun répit. Seepia et Outre menaçaient mais Swarth concrétise tout ce que ces disques ont laissé comme incertitude sur les intentions de Portal. Leur art se précise encore plus et leur monde prend forme de plus en plus précisément. Il n’est plus possible de se dissimuler derrière quelques incertitudes. Swarth est le chant par lequel leurs fidèles chanteront leur gloire.

  1. swarth
  2. larvae
  3. illoomorpheme
  4. the swayy
  5. writhen
  6. omenknow
  7. werships
  8. marityme

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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