Quartier Rouge – Les AnnéEs LumièRes

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Style: noise rock chaotiqueAnnee de sortie: 2010Label: Swarm Of Nails / Throatruiner Records

La bête est saoule alors faites très attention où vous allez car elle risquerait de vous rentrer dedans sans prévenir. Que l’on appuie sur Play ou que l’on assiste à une de leurs prestations, on risque toujours d’en prendre pour son grade, et de se faire dégrader, par le noise rock bringuebalant et acrobatique, de ce quatuor dans lequel la poésie d’Arno, poète imbibé d’encre et d’alcool chante, parle, crie mais surtout récite ses textes admirables car originaux et vides de tous les clichés du genre. Ça chante en français et ça ne plaisante pas avec les mots. On ne les comprend d’ailleurs qu’à moitié derrière les déflagrations du trio guitare, basse, batterie occupé à vous refaire les esgourdes comme s’il s’agissait d’un pan de macadam à défoncer.

Daughters est le nom qui arrive le plus rapidement à l’esprit. Déjà parce qu’il est marqué sur la fiche promo que l’on m’a filé mais aussi pour en avoir parlé avec le chanteur un de ces jours (s’en souviendra-t-il s’il lit ces lignes?). Oui, Daughters mais l’on est loin du tribute band. Par contre, quand on me parle de Celeste, je me demande où l’on entend cette référence… Non, Quartier Rouge traine dans le même quartier que The Jesus Lizard et ne s’approche pas de ce que l’on balance tous les jours dans le tiroir post-quelque-chose.

Quartier Rouge aime faire du bruit avec son rock and roll enlevé, plein d’explosions et de tensions. Ni violence, ni rage dans le coin. La saturation des guitares ne sert pas la colère ou la prise de position mais l’expression de tout les sentiments subtiles que l’on vit en traversant leur ville natale. Quartier Rouge c’est le retour de soirée en métro avec les connards que l’on a envie de bousculer, les filles que l’on a envie de serrer, les bribes de souvenirs qui nous reviennent à l’esprit et que l’on cache d’un revers de la main. Les discussions entre potes qui tournent court. Des éclats de voix aux éclats de rire, il n’y a qu’un pas et Quartier Rouge pompe dans toute cette énergie pour raconter sa vie, écrire sa musique et vous faire dandiner.

Plus propre qu’un concert dans un squat mais avec toujours autant de puissance, le disque rend fort bien hommage à l’événement sans que l’on soit trop frustré de ne pas avoir le groupe à côté de soi pour en prendre bien plus dans la gueule. Belle réussite que ces Années lumières qui les place loin devant dans la compétition s’il y en avait une. Personne dans leur entourage ne fait ce qu’ils font mais eux de le faire encore mieux quand-même. Il dézinguent, il explosent et si après vous venez leur parler ils vous feront même un câlin. La folie des fins de soirée a trouvé sa bande son.

  1. prophétie canine
  2. les feux de la rampe
  3. le déluge
  4. impetto
  5. main cramée
  6. l’heure verte
  7. mange le monde
  8. accueillir le dauphin
  9. douche dorée
  10. urizen

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

hororo a écrit 395 articles sur Eklektik.

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