« Cry. It’s time to die. Death » chante Robert Fish, comme une prière, sur le dernier titre acoustique de ce disque. Revenu des limbes, le nouveau départ, définitif semble t’il, de Fish a failli précipiter 108 de nouveau dans la mort et faire de cette prière une réalité. 18’61 fait référence à inéluctabilité de notre destin devant Dieu et devant notre être. Un principe krishna que 108 n’a pas respecté en revenant pour cet album et que Robert Fish compte bien appliquer en revanche en laissant 108 derrière lui.
Or, s’il y a des épitaphes glorieuses, celle-ci en sera une pour son séjour dans ce groupe. Sa présence au micro déborde d’énergie et d’une conviction contenue dans chaque parcelle qu’il transmet en hurlant « Get the fuck away from me, I just want to be in love » ou en prononçant avec retenue « Yet I am Satan and Jesus too, Yes I am nothing but not like you ». Des éléments de sa religion qu’il transmet à travers un hardcore au delà des frontières supposées du genre.
Semblable à Coalesce dans leur approche non conventionnelle, les contorsions musicales de 108 sont celles des sages qui savent maitriser leurs émotions autant que les projeter avec force. Tout au long du disque, les dix morceaux que composent 18’61 partent en avant, puis se rétractent, patientent et provoquent une furie de notes et de frappes jusqu’à ce que le calme revienne définitivement sur un magnifique titre acoustique, une chanson funéraire portant le disque à sa conclusion et vers sa renaissance. Car une fois terminée l’envie de l’écouter de nouveau vous prendra forcement.
En choisissant une formule riche et courte, 108 crée un album aussi complexe que direct. Une œuvre parfaite en tout point, de la production jusqu’au moindre mouvement de la basse. De quoi me faire regretter de ne pas m’être intéressé plus tôt à la carrière de ce groupe atypique que l’on a souvent résumé sous la bannière du krishna-core. Un raccourci pourtant très juste tant cette religion à une part dans l’identité musicale de 108 qui s’en voit maintenant en partie dépossédée avec le départ du sage Robert Fish dans les mantras habitent chaque parcelle de chant. 108 n’est toutefois pas Robert Fish mais un quatuor ahurissant de précision et d’énergie conduit par le guitariste Vic Dicara, responsable de l’écriture de tous les morceaux. Enfin, si c’est la volonté de dieu de voir 108 s’achever, il en sera peut être ainsi pour ces musiciens, mais 18’61 est plutôt l’incarnation d’une vitalité unique, témoignage de l’individualité de ce quatuor hors norme.
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- God talk
- Crescent moon
- 18.61
- Reduced
- Relentless masters
- Fallen angel
- Mannequins
- Ashes/Dust
- Forever is destroyed
- Early funeral
Plusieurs avis m’avaient intrigué, mais je n’avais encore rien écouté, tu m’as bien convaincu Hororo d’aller jeter une oreille sur quelques extraits. Ca me plait bien même si ce n’est pas trop ce que j’écoute d’habitude, c’est torturé, assez barré par moment, violent… Je vais sans doute me laisser tenter par l’achat.
il est meilleur que le précédent ? j’étais assez …mitigé à l’époque
Pas écouté le précédent mais différent à ce que l’on m’a dit, tout simplement.
@Arnaud : Excellente nouvelle, ça me fait plaisir à lire !