Eibon – Entering Darkness

3 Commentaires      2 278
Style: doom blackAnnee de sortie: 2010Label: Aesthetic Death

Voici encore un bel écrin de noirceur, qui permettra d’assurer (plutôt brutalement) la transition de l’été vers l’hiver… Eibon (nom choisi en référence au réalisateur Lucio Fulci et à son film « L’au-Delà » – à ne pas confondre donc avec le side project black metal du même nom de Phil Anselmo) est pourtant un jeune groupe, puisque leur première sortie (suivant de près) leur formation, date de 2007, à l’occasion d’un split avec Hangman’s Chair. Depuis le groupe n’a pas chômé, sortant un EP éponyme dès 2008 avant de proposer ce premier album longue durée cette année.

La noirceur façon Eibon est lourde, rampante, écrasante et crasseuse, dans un registre doom/sludge qu’on a déjà entendu ailleurs, mais plus que jamais emprunte en 2010 d’influences Black Metal (et pas seulement sur le chant, il n’y a qu’à écouter les parties de guitare de « Through the Eyes », difficile de ne pas penser au Métal Noir). Le groupe ne cache pas l’influence de Ramesses et ça s’entend, même si on peut penser que la musique d’Eibon est plus structurée, moins chaotique, et de ce fait un peu plus abordable. Cela reste évidemment assez relatif puisque la musique des français est tout de même assez terrifiante et ne conviendra pas à tout le monde. Toujours est-il que vu l’ambiance dégagée, on n’aura pas forcément l’humeur adéquate pour s’en imprégner dans n’importe quelle condition et à n’importe quel moment.

Mais quand le timing est bon, la faculté du groupe à nous emporter dans l’horreur de la guerre (cf l’artwork), et son impact tant sur les corps que sur les âmes, est alors totale. La progression des titres a le mérite de ne pas se faire trop lentement comme souvent chez les groupes de doom, et les accélérations bien senties maintiennent l’attention de façon plutôt habile. Le premier titre « Through the Eyes », absolument énorme, est un bon exemple du talent du groupe, et de cette ambiance noire, doom, et très emprunte de black. Le groupe sait aussi laisser la place à des respirations bienvenues, comme cette partie presque post-rock sur « Convulse to Reign », presqu’un puits de lumière au fond du gouffre, s’il n’y avait ces sonorités synthétiques et inquiétantes, qu’on croirait sorties de la BO d’un film d’horreur des années 80. Idem pour la progression en retenue (et dépourvue de black pour le coup) du pavé de 14 minutes « Substance », alternance de mélancolie pure et de lourdeur plombée au service de cette ténébreuse beauté.
On notera la participation vocale de J. de Glorior Belli, au titre bien agressif « These Chains », histoire d’enfoncer le clou sur la filiation d’Eibon avec le black metal.

Belle tuerie très prometteuse pour la suite de ce groupe, parfait sonorisateur de nos cauchemars…

  1. through the eyes
  2. entering darkness
  3. convulse to reign
  4. substance
  5. these chains
  6. path to oblivion
krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

krakoukass a écrit 1158 articles sur Eklektik.

Up Next

Du meme groupe

Groupes cités dans la chronique

Vous pourriez aussi apprécier

3 Commentaires

  1. noohmsul says:

    J’aime bien cet album, je l’écoute pas mal en ce moment. Par contre je ne ressens rien de comparable avec ce qui est écrit dans la chronique! Déjà pour le côté noirceur, je trouve que l’album est loin d’être très sombre, il n’est pas oppressant et n’a rien de black (a part peut être sur un titre). Enfin bref, la musique est variée c’est bien, et même si beaucoup de groupes ont déjà fait le même genre de chose et en mieux je pense qu’on peut dire que ce groupe eibon ;)

  2. Mr Jack says:

    Je suis allé les voir en concert à Paris récemment, ils jouaient avec RAMESSES et GLORIOR BELLI. Perso, j’aime pas GLORIOR mais les 2 autres groupes m’ont filé une telle claque que je me suis acheté leurs albums au Merch’ !!

  3. Immemorial says:

    Les deux premiers morceaux sont ultra efficaces, sorte de Through Silver in Blood avec le côté old school du Doom et du Death Metal. Je trouve qu’ils ont réussi à marier efficacement le côté « old school » du métal et ce qui se fait plus récemment en sludge et en doom… J’accroche moins à la deuxième partie de l’album, je le trouve moins facile d’accès sur la fin et je décroche souvent… à chaque fois je me dis que ce n’est que partie remise eheheh… Je suis sûr qu’un de ces quatre j’aurais le petit déclic qui me permettra d’apprécier cet album à sa juste valeur….

Répondre à Mr Jack Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *