Un Français en goguette à New-York

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Annee de sortie: 2010

Ballades et impressions d’un Français à New-York

Day one

Décollage de Roissy-Charles de Gaulle. L’avion est un A330-200 affrété par XL Airways. La compagnie possède une flotte relativement réduite et immobilise ses appareils à la moindre panne. Des reports de vols peuvent donc survenir et nécessiter un prolongement inopiné du séjour. Par précaution, consultez le site le jour de votre départ. C’est un charter : tarifs compétitifs mais peu d’espace, les mouvements des bras et des jambes sont assez limités en classe éco, même pour mes colossaux un mètre soixante-douze et une carrure qui ferait pâlir le liquide Camille Lacourt. Le vol se passe bien, le personnel est aimable, les 8 heures filent assez vite finalement, entre collations et formulaires à remplir pour l’entrée sur le territoire américain. A la moindre rature, il faut recommencer, les douaniers US ne plaisantent pas. D’abord l’Atlantique et rapidement nous survolons le Canada, puis les Etats-Unis. Nous apercevons bientôt les lumières de New-York. Atterrissage à JFK Airport.

XL Airways : http://www.xlairways.fr/


Il va falloir s’armer d’un peu de patience. La douane : présenter son passeport qui est scanné, le formulaire vérifié, les empreintes digitales prises, le voyageur photographié et questionné par le douanier, blasé. Pas un bonjour, les questions s’enchaînent rapidement. Pas un au revoir non plus. Nous filons pour récupérer nos bagages. Un employé est chargé de les débarquer du tapis roulant. Nous parcourons l’alignement plusieurs fois d’affilée avant de retrouver nos petits. Pas sûr que ce système soit le plus pratique.

Sortie de l’aéroport et premiers pas sur le sol américain. En général, un aéroport c’est un peu anonyme. Mais ici, on est rapidement dans le bain, déjà alpagués par les chauffeurs de taxi « non officiels » (comprenez sans licence ou sous-louant leur licence et travaillant pour leur propre compte) qui vous proposent de vous prendre en charge rapidement. Il faut dire que la file d’attente pour les taxis jaunes est impressionnante. Un régulateur fait avancer les chauffeurs au fur et à mesure. Le ballet est incessant, ponctué de coups de sifflets, d’exclamations, de coups de klaxons. Si vous vous sentez en veine, essayez toujours de négocier un trajet à moindre coût, les occasions ne manquent pas.

Finalement pris en charge, nous donnons notre destination. Le chauffeur ne parle pas. Il allume sans tarder un écran interactif qui lui épargne la conversation. Un GPS indique le parcours, il est possible de consulter la météo et de regarder une chaine d’info continue. Amusant mais vite fatiguant après le vol. L’écran est donc éteint et nous suivons notre progression en regardant les panneaux. Les lumières de Manhattan brillent au loin, nous filons vers le Sud d’Harlem. Voici New-York, enfin.

Notre hôte nous attendait. L’accueil est chaleureux, Stéphanie est une citoyenne Belge installée aux Etats-Unis depuis un bon moment. Elle est enthousiaste, volubile et nous met tout de suite à la page. Elle nous explique le fonctionnement assez particulier du métro (régulier ou express), nous indique les bons restaurants, les supérettes ouvertes 24/24 et nous fait visiter la Maison d’Art : un concept original de chambres d’hôtel et d’appartements de bonne facture où des artistes exposent leurs toiles. Le lieu est agréable : parquet, briques, lumières tamisés, notre refuge pour une semaine. Il est temps de dormir. Demain, la ville nous attend.

La maison d’art : http://www.lamaisondartny.com/index.html


Day two

Premiers pas dans les rues. Direction la supérette. Un peu perdu au milieu des marques inconnues, des produits qui paraissent étranges, parfois chimiques. Je trouve tout de même peu à peu mes repères, malgré les quantités assez ahurissantes. Puis petite promenade dans le quartier. Il fait déjà chaud, le soleil américain est peut-être King-Size lui aussi… Beaucoup d’églises dans le quartier (environ 300), presqu’autant que de supérettes, Dieu est américain pas de doute, comme dans la chanson de Bénabar. J’entends les gens parler, je les regarde, à tel point que j’en oublie de traverser quand la main rouge cède sa place au petit bonhomme blanc. Les voitures de polices portent un petit panneau à l’arrière : 10.000 dollars de récompense au citoyen qui dénoncera un délit en train de se dérouler (Le numéro de téléphone est clair : 1-800-COP-SHOT). Les camions de pompiers sont impressionnants. A entendre leur sirène, à contempler leur aspect massif et leurs couleurs éclatantes, je réalise que oui, je suis bien aux Etats-Unis et pas ailleurs.

Harlem est un quartier qui change. Certains bâtiments sont délabrés, d’autres sont en cours de construction. Les maisons sont tour à tour modestes ou cossues. Trois étages, un rez-de-chaussée qui se situe sous le niveau du trottoir, sur ce point on pense à Amsterdam. Dans la chaleur qui monte, direction le métro pour la première équipée. L’air est étouffant dans la station, il y fait très chaud. Le contraste va être saisissant avec la température qui règne dans les wagons. La climatisation est partout, dans les transports, dans les magasins, dans les musées… En cas de canicule dans la ville, les gens doivent savoir où aller.

World Trade Center : Des deux tours entrées dans l’histoire du 21ème siècle ne subsiste qu’un immense chantier. La caserne des pompiers qui jouxte les lieux est ornée d’une fresque en bronze (assez laide) qui rend hommage aux personnels des services de sécurité décédés lors des attentats. Une voiture transformée en stand politique clame qu’Obama est un menteur, doublé d’un tyran et que l’Islam est une fausse religion, tout un programme… Des hélicoptères survolent sans cesse le quartier. Ca gronde, ça bouge, ambiance bruyante et agitée.

Accès > Métro E – Station : World Trade Center


Trinity Church : L’église recrute des fidèles en organisant un repas pendant l’heure de midi. Dans le cimetière attenant, pause-repas des touristes et des habitués parmi des tombes du 18ème siècle, les vivants côtoient les morts.

Accès > 54 Trinity Place

Métro 4, 5 – Station : Wall Street



Battery Park : Pas vraiment un parc, plutôt un square. Pas aussi verdoyant que nos jardins publics, juste un alignement de bancs sous les arbres près de la baie. Je déguste un sandwich composé de guacamole, steak de haricot rouge et d’une sauce un peu relevée. Ici, dans la majorité des restaurants, les plats végétariens sont signalés par un « V » bien pratique. Sans oublier le détail des calories que vous vous apprêtez à engloutir.

Museum of Indian History : Le musée des traditions des Natifs Américains. Dans un beau bâtiment (climatisé et sécurisé), une exposition temporaire sur les relations entre les Indiens et le cheval. De belles choses, l’ensemble n’est pas trop chargé, il faut dire que la visite est gratuite. On prend au moins le temps de s’attarder devant les vitrines au lieu de s’abrutir à tout voir sans rien retenir. Herman Melville y a écrit une partie de Mobydick. La modernité rejoint la tradition avec une exposition d’artistes contemporains sur l’identité Indienne.

Accès > 1 Bowling Green # 1

Métro 4, 5 – Station : Bowling Green

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Staten Island Ferry : Un bon moyen de traverser gratuitement la baie de New-York et de voir l’île des gouverneurs et la Statue de la Liberté. A l’aller, penser à s’installer sur le pont supérieur droit pour profiter de la vue. Staten Island est un quartier plus résidentiel, les maisons sont bourgeoises, on déambule dans un calme impressionnant. Reposant après le bruit incessant du quartier du World Trade Center.

Accès > Extrémité ouest de Battery Park

Métro 1 – Station : South Ferry Terminal

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Chinatown et Little Italy : Le coin des boutiques de souvenirs et des restaurants où les serveurs vous alpaguent directement sur le trottoir en vous collant le menu dans les mains. Ca sent le poisson par endroits, les ordures aussi, des parcs indiqués qui ne sont finalement que des squares. De Little Italy ne subsite qu’une rue dédiée aux restaurants sus-mentionnés. Assez décevant.

Quelques courses dans la soirée dans un immense supermarché. Ca sent la cannelle, comme dans beaucoup d’endroits. Une dame me traite amicalement de feignant parce que je prend de la salade en sachet, on échange quelques mots. Quand je lui dis que je viens de région parisienne, elle me rétorque automatiquement : « Paris, the city of love », on se quitte en se souhaitant une bonne soirée. Plus loin, une femme nous voyant acheter du thé nous que dit d’ici peu le prix du café et du thé va doubler et qu’il faut en profiter. Mystère… A la caisse, une cliente nous recommande la caisse express, mais j’ai la flemme d’y aller. Elle nous demande où nous résidons et constate qu’on croise de plus en plus de touristes dans le quartier, signe que les temps changent. Un vieux client rit de me voir soupeser nos deux sacs remplis. « Good balance » me dit-il, je lui répond que je suis pour l’égalité des sexes. Les gens parlent facilement ici, sans s’étendre particulièrement, c’est agréable, convivial. En fin de journée la marche est longue dans les rues perpendiculaires de la ville. Facile pour se repérer, moins aisé pour prendre des raccourcis. Dernière curiosité : nous passons devant un terrain de basket auquel on accède par une passerelle passant au-dessus d’une sortie de voie express. Les joueurs sont ceinturés par la route et le flot incessant des voitures.

Day three

Drôle de surprise ce matin : un avis de recherche est lancé sur NY1 la chaine locale d’information. La description d’un agresseur sexuel me correspond presque : cheveux longs, barbe de trois jours, short vert, baskets grises et corpulence moyenne. Vais-je changer de tenue avant de sortir ? La culture américaine ne semble pas s’embarrasser de scrupules quant à la dénonciation de crimes. Dans la soirée, je vois une affiche : un type au visage flouté téléphone, le slogan est clair : « Crime doesn’t pay, a phone call could ». L’extrémiste chrétien Terry Jones fait la une des journaux. Il veut brûler 200 corans pour fêter le neuvième anniversaire du 11 septembre. En France, on s’inquiète peut-être pour nous. Ici, malgré la forte présence policière et l’histoire de la ville, on y pense à peine en se promenant et en prenant le métro.

Madison Square Park : Encore une fois, un square plus qu’un parc. Plus verdoyant cependant que Battery Park. Les pigeons côtoient les écureuils à peine apeurés par la présence humaine. L’endroit est vivant mais assez calme. Les bâtiments sont agréables, le quartier aussi. Derrière nous, un petit parc est réservé aux chiens et à ceux qui les promènent, parfois par groupe de cinq ou six. Apparemment c’est une profession en vogue. D’ailleurs je n’ai pas vu un chat de mon tout le séjour. Bref, les chiens peuvent faire leurs besoins tranquillement dans le gravier, un préposé est là pour nettoyer derrière eux, remplir leurs gamelles d’eau, etc. Je demande à l’un des promeneurs si je peux prendre une photo, il me répond que non. Tant pis, la photo a déjà été prise deux minutes avant mais je voulais la cadrer un peu mieux. Le préposé du parc repasse dix minutes après et me dit de ne pas me casser la tête une prochaine fois en prenant la photo sans demander. Il s’avère que ces chiens ont un agent et que si une photo est publiée, on peut me réclamer de l’argent. Dingue. Nous nous balladons sur la 5ème avenue jusqu’à Union Square où trône une statue de George Washington. Je note au passage que l’attente aux feux est longue pour les piétons. A New-York, c’est la voiture qui est reine.

Accès > 1 Madison Avenue

Métro N, R – Station : 23rd street

Gramercy park : Ravissant, enfin un vrai jardin public. Les allées sont verdoyantes, ça sent bon le buis. Nous sommes non loin de l’école de police de New-York à voir le cortège d’apprentis policiers que nous croisons. Celle-ci regroupe d’ailleurs beaucoup de métiers apparemment : circulation, voirie, gardiens de parcs ou de musée, agents du métro. Le parc s’avère finalement privé, fermé à clé, c’était trop beau pour être vrai. Il s’avère être réservé aux habitants de quartier bourgeois aux façades élégantes. Néanmoins le secteur vaut la ballade.

National Arts Club : L’endroit semble tellement élégant que j’ose à peine pousser la porte. L’accueil est aimable et on m’informe qu’il est possible d’accéder (gratuitement) à une galerie. Celle-ci accueille une exposition de pastels. Il n’y a pas des milliers de tableaux et c’est tant mieux, la multitude d’œuvres me fatigue. Ici au moins, l’œil s’attarde tranquillement sur les toiles. N’hésitez pas à vous renseigner, c’est l’occasion d’une charmante parenthèse.

Accès > 15 Gramercy Park S

Métro 4, 6 – Station : 23rd Street/Lexington

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Nous reprenons le métro. J’hésite sur la ligne à prendre. La signalétique et le fonctionnement sont tellement particuliers que je passe mon temps à consulter la carte. Je ne me suis pas encore trompé, mais c’est usant. Il faut réfléchir à longueur de temps. Le métro parisien à côté est d’une simplicité biblique.

Grand central terminal : La gare centrale de NY qui apparaît dans de nombreux films et notamment Fisher King. Vaste et élégante, habillée de marbre et de lumière dorée. Le hall immense résonne des voix et des pas des voyageurs. Spectaculaire.

Accès > Park Avenue

Métro 4, 5, 6 – Station : Grand Central – Lexington – 42 Street

Chrysler Building : Rutilant, il est gardé non pas par les traditionnelles gargouilles mais par des aigles d’acier qui en imposent. Spider-Man vient d’ailleurs s’y jucher au début de sa carrière de super-héros dans le film de Sam Raimi. L’un des plus élégants gratte-ciels du quartier.

Accès > Front A, 405 Lexington Avenue

Métro 7 – Station : Grand Central – 42 St

New-York Public Library : Petite déception, la façade est en travaux, je ne pourrais donc pas me faire photographier devant la vénérable institution qui sert de décor aux premières scènes de Ghostbusters. Les deux lions qui gardent l’entrée sont eux toujours tranquillement couchés et visités par les pigeons. On se console en visitant l’intérieur (Entrée gratuite) et ses magnifiques salles de lecture en pensant à Bill Murray et Dan Akroyd.

Accès > 11 W 40th Street

Métro 7 –Station : 5th Avenue

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Rockefeller Center : L’entrée du building est assez spectaculaire (Et presque kitsch) avec sa fontaine et ses statues dorées. En route pour le 67ème étage et sa terrasse panoramique (Comptez 21 dollars pour la visite de base), le Top of the Rock. King Kong n’escalade pas l’Empire State Building mais la vue sur Central Park, l’Hudson River et les buildings environnants est magnifique sous le soleil. Le vent est fort. Redescente en compagnie d’un employé avec qui nous discutons. Il travaillait auparavant à l’Empire. Ici le salaire est moindre mais les conditions sont meilleures : le bâtiment accueille un public moins important et donc moins stressé.

Accès > 338 5th Avenue

Métro B, D, F, M – Station : 34th Street – Herald Square

Fin de promenade dans le quartier : un petit détour par le magasin Lego qui vend des pièces en gros et beaucoup de modèles (notamment de l’univers Star Wars). On redevient des gosses devant un dragon immense, une reconstitution de l’esplanade du Rockefeller Center et de la statue d’Atlas qui fait face à la cathédrale Saint Patrick.

Accès > Au pied du Rockefeller Center sur l’esplanade

Brasserie Ruhlmann : Boire des cocktails à 20 dollars, c’est un peu du luxe, je l’avoue mais la vue est splendide : la lumière du Rockefeller Center sous le ciel bleu qui s’assombrit peu à peu a quelque chose de tranquillement radieux. Agréable fin de journée dans la ville verticale.

Accès > 45 Rockefeller Plaza

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Day three

En se dirigeant vers le métro, nous croisons un camion à l’arrière duquel un speaker nous invite à voter pour le candidat démocrate du quartier. Il voit que j’ai sorti mon appareil et me salue. En règle générale, les gens posent facilement pour peu que vous leur fassiez un petit signe pour les avertir.

Broadway (A partir de la 5ème Avenue vers Downtown) : Des boutiques à n’en plus finir sur cette avenue. Les prix sont équivalents à ceux pratiqués en France, le change est encore avantageux et les prix des jeans sont bas. Les boutiques sont grandes et les vendeurs ne ratent pas une occasion de venir à votre rencontre. Si vous êtes en panne de liquide, beaucoup de magasins disposent d’un distributeur de billets.

Direction East Side Village en repassant par Chinatown : je m’arrête devant une caserne pour prendre une photo. La calandre du camion est ornée d’un dragon. Nous en croisons un autre sur le toit duquel trônent quatre petits Godzillas. Chaque caserne semble personnaliser ses véhicules. Nous passons devant plusieurs temples bouddhiques en pleine prière. Nous voulions visiter une synagogue mais c’est Rosh Ashana aujourd’hui (Nouvel an juif), nous nous contenterons de la très belle façade, étonnante dans un quartier presque entièrement asiatique.

East Side village : Un quartier plus résidentiel. Par hasard, nous tombons sur un petit jardin associatif niché entre deux immeubles (Creative Little Garden). L’occasion de faire une petite pause et d’apprécier l’ambiance apaisante et fraîche du lieu. Ce genre de petites découvertes m’enchante. Il y a beaucoup de bars et de pubs dans le quartier (Ce qui m’enchante également). Nous faisons un arrêt pour boire une bière. Une représentante de chez Budweiser nous offre une bouteille de cette lavasse. Evidemment la demoiselle ressemble assez peu à Duffman le sémillant représentant de la bière Duff dans Les Simpsons, pas fous les commerciaux de chez Bud…

Accès Créative Little Garden> 530 East Sixth Street, entre les Avenues A & B

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Le quartier est agréable, nous traversons un square pour reprendre le métro. De nouveau un parc à chiens. Cette fois les petits et les grands sont séparés. Sur le gravier ils cavalent allégrement alors qu’un vieux toutou attire les badauds en poussant un espèce d’aboiement long, bas et mélodieux. Les gens s’arrêtent, le prennent en photo, discutent avec sa maîtresse. Joli moment de convivialité. Avant de reprendre le métro, arrêt dans un liquor store pour acheter une bouteille de pinot noir californien qui se révèlera infect. Puis direction Central Park, pour une première incursion.

Central Park : Nous entrons par le sud du parc que nous allons traverser dans sa largeur pour rejoindre notre métro. Le soir tombe et il est agréable de marcher au cœur de ce légendaire écrin de verdure ceinturé de buildings rutilants. Ici encore, à peine arrivé, les cochers vous alpaguent pour vous proposer la promenade. Nous nous enfonçons dans les allées du parc, traversons le zoo et déambulons tranquillement, les joggeurs et les cyclistes abondent en cette fin de journée. Il y a des feux et des allées pour les promeneurs, mais ils ne sont pas respectés. A vous de trouver le bon moment pour traverser ! Les pelouses immenses sont encadrés d’arbres, on aperçoit la cime des immeubles, vision typique et apaisante.

Retour par le métro. Etonnement et malgré les nombreuses consignes de sécurité et les invitations à se manifester auprès des chauffeurs ou de la police (« If you see something, say something »), les poubelles sont d’anciens modèles, non scellés, où n’importe quoi peut être déposé. De même pour les sièges sous lesquels on peut glisser un sac ou un paquet. Les autorités ne craignent peut-être pas d’attaque de ce côté. Une affiche rappelle à la population que modifier une arme pour lui donner l’aspect d’un jouet ou modifier un jouet pour lui donner l’aspect d’une arme est illégal ici. On donne évidemment le numéro de téléphone à composer pour signaler toute infraction. C’est le 311 qui semble récolter les plaintes, les dénonciations non urgentes, en cas de gros problème, c’est évidemment le 911 qu’il faut composer. Le 311 semble d’ailleurs regrouper pas mal de services, puisqu’on peut l’appeler pour signaler un clochard en difficulté. En gros l’affiche dit qu’au lieu de lui donner une pièce, il vaut mieux appeler les services sanitaires. Etrange bienveillance, teintée d’autorité : « Give him the kind of change he really needs » dit le slogan. La formule est bien trouvée, sacrés Américains.


Day five

Le geek qui sommeille en moi s’est réveillé : en route pour la Hooks and Ladder 8 sur Northmoore Street. Pourquoi ? Cette caserne a tout simplement servi de décor au film Ghostbusters (Oui encore). Je trépigne à l’idée de pouvoir photographier l’endroit. A une rue du métro, elle est enfin là. C’est bête mais j’ai un sourire béat. Tant de kilomètres pour une  lubie de cinéphile. Il est parfois dérisoire mais très plaisant de retomber dans ces souvenirs de films savoureux. Je suis de bonne humeur pour le reste de la journée… Cerise sur le gâteau au moment où je mitraille la façade, la porte du garage s’ouvre et j’ai tout le loisir de photographier un camion qui part en intervention. Si les pompiers français (et notamment ceux de Paris) sont réputés pour être les meilleurs du monde, ceux de New-York ont quand même la classe. La parenthèse midinette est close.

Accès > 14 Northmoore Street

Métro 1,2 – Station : Franklin Street – IRT

Coney Island : Après un long trajet en métro, nous voici arrivés sur l’Océan Atlantique. Les quelques stations qui précèdent le terminal nous on mis au parfum, l’endroit est loin d’être une jolie station balnéaire. Entre la fête foraine décrépite et sa fameuse Wonder Wheel emblématique du film Warriors, l’endroit a un charme étrange, nostalgique et presque inquiétant. Pas étonnant que certaines scènes de Requiem for a dream y aient été également tournées. Les mouettes sont peu farouches et attendent votre aumône en cortèges silencieux et immobiles. On pense aux Oiseaux. Le temps s’est arrêté et les couleurs criardes et délavées donnent à la promenade un tour assez particulier mais pas désagréable.

Accès > Métro D, Q, N, F – Station : Stillwell Avenue – Cosney Island

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Pont de Brooklyn : Avec ses arches gothiques et ses câbles en acier, le pont en impose. Sous nos pieds, les embouteillages du vendredi soir.  Une file pour les piétons et les joggeurs, une autre pour les cyclistes qui se manifestent afin de faire respecter l’ordre des choses avec plus ou moins de véhémence. Le pont est en travaux, les voies de circulation sont donc réduites, mais la vue sur le sud de New-York est imprenable et l’arrivée à la mairie et le parc qui la jouxte est très agréable.

Passage rapide à Sheridan Square : Un minuscule square qui célèbre les luttes gays et lesbiennes de la ville.

Direction Washington Square et sa célèbre arche. Non sans mal. Je ne suis pas cet abruti de Bear Grylls et je cherche mon chemin en permanence. Par contre les New-Yorkais sont toujours prêts à vous aider s’il vous voient un peu paumés. Hélas dans mon cas, toujours au moment où je viens de trouver la bonne direction. Fin de ballade dans un bar à bière Belge dont j’ai oublié le nom, la Leffe triple vient à notre rescousse par-delà les océans !

Day six

Central Park : Le fameux « poumon » de NY. Il fait beau et chaud aujourd’hui, une bonne occasion de se balader dans les allées verdoyantes ou sous les arbres de cet immense parc. Nous entrons par le Harlem Meer et descendons en direction de Downtown. Le parc est toutefois immense et nous prenons de nombreux détours. Comptez un peu plus de 3 heures pour le traverser dans sa longueur (En ligne droite).

Restaurant Shake Shack (Burgers Bio) : Comme annoncé un peu partout, la file d’attente commence sur le trottoir, il est pourtant 14 heures ! Tout est cependant bien organisé, une seule file d’attente et deux caisses au bout qui prennent la commande. Une fois la commande payée, on vous confie une télécommande qui vibre dès que les burgers préparés à la minute sont prêts. Petite déconvenue avant de déjeuner, la bière commandée doit être consommée sur place. Remboursement sans soucis suite à ce quiproquo et direction un banc pour la dégustation. Le double-cheese burger fait plaisir à voir avec ses deux steaks bien épais et ses tranches de fromage généreuses. Mon Shroom Burger (Burger végétarien donc) est composé de salade, tomate, et d’une galette pannée au champignon et au fromage, un régal !

Accès > 366 Colombus Avenue (77th Avenue)

Métro 1, 2, 3 – Station : 72nd Street

Site ouèbe (Plusieurs restaurants à NYC)

Retour vers Central Park : Nous passons devant le Dakota Building, site de tournage de Rosemary’s Baby et résidence de John Lennon et Yoko Ono. Le chanteur fut abattu par un des ses fans devant ce bâtiment. Face à l’immeuble en entrant dans Central Park, nous arrivons sur Strawberry Fields, une petite place ornée d’une mosaïque où viennent se recueillir les fans (Des puta***s de hippies en somme). Une simple inscription y figure : « Imagine ». Reprise de la descente de Central Park. Nous passons devant la fameuse fontaine et sa statue de l’ange de Bathsaïda et faisons quelques pauses pour admirer les artistes de rues qui sont de sortie le samedi : il y a de l’abattage dans l’air.  Nous découvrons les statues d’Andersen, d’Alice au pays des Merveilles (Escaladée par des hordes de gamins) et Great Lawn, une immense pelouse au vert intense. Central Park, comme New-York a des visages très variés.

Middle West Side : Quartier plus cossu qui donne sur l’Hudson River. Le premier bar où nous souhaitions boire un verre se situe sous un rond point. Ca a d’abord été une blague entre nous à l’approche du lieu, mais nous constatons que la réalité dépasse l’humour. Nous descendons plus bas pour prendre un verre près des anciens docks. La vue est plus agréable mais le fond sonore reste le même : un passage incessant de voitures sur la bretelle situé à l’aplomb. L’endroit ne semble pourtant pas désemplir. Coucher de soleil sur l’Hudson et dernier arrêt devant la très belle statue d’Eleanore Roosevelt, retour un peu compliqué suite aux travaux et aux modifications de lignes du métro le week-end. Notre carte part en lambeaux.

Day seven


American Museum of Natural History : Aujourd’hui il pleut, bonne occasion pour s’y réfugier. Le musée est accessible directement par une entrée souterraine du métro. Grosse déception du séjour. L’endroit est vieillot et les collections mal mises en valeur. Malgré de nombreuses et immenses salles et des collections bien fournies, une visite sans aucun charme et vite fatigante. La galerie de paléontologie et la grande galerie de l’évolution de Paris lui tiennent la dragée haute ne serait-ce que par le charme « Effeilien » de leurs pavillons et la chaleur qui s’en dégage. La foule des familles et des touristes est usante, il faut dire que nous sommes dimanche. Les gens mitraillent sans s’arrêter une minute, la visite se fera sans doute à la maison sur un écran numérique quelconque. Qu’on m’explique l’intérêt de se faire photographier devant un diorama…






Time Square : Toujours sous la pluie nous contemplons les lumières éclatantes et assez agressives du lieu. Les bandeaux d’info continue et l’éclat aveuglant des écrans géants vous font voir le jour en pleine nuit. Nous nous engouffrons dans un Toy R Us énorme : 3 étages. Ici la maison de Barbie a presque la taille d’une vraie maison, un T-Rex animatronique grandeur nature gronde pour le plaisir des petits et des grands et on trouve même une grande roue.  La boutique de sucreries est immense, on y trouve des boules magiques de la taille d’un poing.

Accès > 1514 Broadway

Métro S – Station : Times Square Shuttle/42 St

Restaurant Yatenga : Une cuisine française dont la réputation n’est pas usurpée. A l’intérieur, le niveau sonore des conversations est assez élevé, mais on s’habitue vite et dans la pénombre du lieu, deux Maker’s Mark viennent réchauffer les cœurs. On nous sert une assiette de « vrai » pain, chaud et croustillant qu’après hésitation nous trempons dans un mélange d’huile d’olive et d’un trait de vinaigre balsamique. Nous dînons d’un steak au poivre, d’une salade de chèvre frais et de frites maisons. Le repas est succulent, accompagné d’une demi-bouteille de Bordeaux que nous savourons avec délice. En dessert, la simple « Tarte au pomme » de la carte se révèle être une délicieuse Tarte Tatin. Le patron vient nous saluer chaleureusement et nous remercier de notre visite. Dans l’allégresse générale, doublée d’une légère ivresse, je lui dis « Kiss the cook for me ». Il se marre et me répond : « Always, always ! ». Comptez tout de même 100 dollars à deux (taxes et pourboires inclus).

Accès > 2269 Adam Clayton Powell Jr #1

Métro 2, 3 – Station : 135 Street/Lenox

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Day eight

Le jour du départ. Je ne dirais pas qu’il s’est fait attendre, mais visiter New-York est une tâche colossale. Nous allons être heureux de retrouver une mégapole à notre taille. Je repars avec beaucoup de bons souvenirs, les semelles usées, et les yeux remplis d’images foisonnantes. Dernières visites.

Madame Tussaud : A 35 dollars l’entrée, le musée des stars en cire est bel attrape-touriste (pour rester poli). A chaque salle succède un magasin de souvenir et la visite laisse un goût amer. Je ne m’attendais pas à un miracle, le principe étant le même que le musée Grévin, mais à quelque chose d’un peu plus spectaculaire. Ici, à part un petit passage dans un train fantôme pédestre et une projection du Magicien d’Oz en 3D agrémenté de systèmes de souffleries et d’arrosages (pompeusement qualifié de 4D), rien de bien inédit ni de palpitant.

Central park : Une dernière étape bucolique avant le retour. Nous marchons le long du Réservoir Jackie Onassis Kennedy. Bel endroit mais dont la rive sud (je n’en ai pas fait le tour complet) est réservée à la marche et à la course. Le réservoir est ceinturé d’une grille, héritée sans doute de l’époque où il servait de réservoir d’eau potable à une partie de la ville. Quelques trop rares bancs permettent de s’asseoir pour le contempler.

La queue pour l’embarquement à l’aéroport JFK est ahurissante. Nous sommes pourtant arrivés 3 heures en avance. A quelle heure sont donc arrivés ceux qui nous précèdent ? Nous embarquons à l’heure et décollons. Voyage retour sans problème, longueurs de douanes et nous retrouvons notre petit pays, comme Alice retrouvant sa taille normale. So long New-York City, je ne suis pas tombé amoureux de toi, mais je ne t’ai pas détesté non plus. Tu gardes une place étrange et spéciale dans mon cœur d’européen. Celui d’une cité immense et bouillonnante à laquelle j’ai aimé me frotter.

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alchemist

Chroniqueur inter mi-temps, amateur de chats, de Metal mélodique sous toutes ses formes, de fromages de caractère, de bons bouquins, de radios intelligibles... et de zombies.

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Commentaire

  1. jonben jonben says:

    Sympa toute cette série sur New York, ça donne envie d’aller y faire un tour, ce que je compte faire d’ici un an ou deux.

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