Chronic Decay – Justify your existence

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Style: Death / ThrashAnnee de sortie: 2010Label: Me Saco Un Ojo Records

Agitation parcourue par la foudre électrique jusqu’à la crête occipitale, l’onde malicieuse se balance sans retenue à travers les enceintes.

Retour du thrash Bömerang en pleines narines !
Voilà un souffle rageur venu du passé pour décongestionner vos bronches atrophiées et vous redonner l’air qu’il vous fallait pour attaquer le virage Death avec encore plus de plaisir cette année, vous qui savez que parfois la ligne d’arrivée est aussi il faut bien le reconnaître la ligne de départ…
Chez Chronic Decay quand on fait une pause, on prend son temps, on calibre son retour, on ne se languit pas, c’est juste une vingtaine d’années que l’on prend pour réfléchir, le temps de faire le point
sur ce que l’on produit et surtout de savoir si ça vaut le coup de revenir, après un intense brainstorming qui en aurait laissé plus d’un sur le carreau c’est avec un entrain tout ce qu’il y a de plus normal d’une jeunesse bien digérée que les suédois reviennent en 2010, nous saluer.

La faction terroriste, avec le temps, n’a pas perdu de son énergie et avec son nouvel album Justify your existence prouve bel et bien, avec vigueur et frénésie, que les come back ne riment pas toujours avec « pathétique ».

La fournaise, la braise, le creuset, Chronic Decay l’alimente avec son regard sur la musique qu’il sait produire, celle dont les racines parcourent le sol froid du métal local,  le Death du Nord de l’Europe, celui qui se présente à vous le poing vissé sur votre tempe, celui là même qui s’est alimenté des scènes proto-génériques des musiques extrêmes amplifiées aux Etats Unis ou en Amérique du Sud donc fatalement du Thrash de la grande époque.

Le tout est entretenu par la volée de coups endémique à l’art farouche Nord Européen du pugilat sonique : « Si tu te relèves on te couche » étant un emblème des moissonneuses batteuses que l’on a connu sur le vieux continent au début des années 90, et à ce niveau les loups suédois, niveau Death se défendent pas mal.

Justify your existence suinte ce qu’il faut de rock’n’roll pour être pris au sérieux, il ne joue pas le charognard furibond, même si la bête meurt de faim, elle se réserve uniquement pour le combat, frontal, habillant de chocs lourds ses directs, étouffant ses combines de vieux magicien dans des appels au pugilat bouillonnant vu et revus mais au parfum sans pareil, le vieux singe a du bambou à vous foutre plein la tronche, suffit de demander.
C’est dans cet éclatant habit du passé que Chronic Decay se présente comme si rien n’avait changé depuis qu’ils ont arrêté de jouer, le monde pourrait s’écrouler que Possessed, Vulcano, Sepultura, Slayer ou Dark Angel resteraient à leurs yeux ce qui se fait de mieux en matière de métal.

C’est donc sans une once de modération que les suédois puisent à s’en écorcher le gosier dans la matière qu’ils ont toujours connu leur inspiration, laissant les querelles sur le devenir ou le renouvellement des genres à d’autres, concernés uniquement par le fait de tenir à jour la mémoire de ce qui les fait bander, voilà les briscards revenus d’entre les morts pour livrer sans artifice 13 songs  sans fioritures, le format court pour appuyer le tabassage en règle, avec des riffs à faire larmoyer n’importe quel amoureux du thrash des années 80 en quelques secondes, a tôt fait de  clore les débats. Et mon Panzer bordel ?
Efficacité sans borne, esprit originel dans lequel on sent tout le D-beat américain digéré et dont l’écume encore visible au bord des lèvres des zikos laisse augurer que la rage n’est clairement pas perdu, eh non bienheureux renard, les milichiens peuvent te courir après c’est pas demain la veille qu’on te coupera l’envie d’en démordre.
Chronic Decay nous a fait cette année ce que l’on peut désormais considérer comme un « Back to the Future », très en vogue et parfaitement assumé ce n’est pas cette petite outro, clin d’oeil sabatthien qui va venir obscursir le tableau.

Tenu et débridé, la touche suédoise enrichit le mélange d’un quart de siècle de savoir faire en terme de saturations montées en mille feuilles souillées au kérozen, production juste ce qu’il faut de croustillant pour que le retour d’infras vous envoie dans la tombe, des attaques ciselées dans de la dentelle millésimée, le moteur ronronne même à haut régime, une belle tuerie, servie en toute simplicité.
Un retour réussi, c’est bien les mecs faut cotiser pour la retraite.

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