Dans le genre petite réunion entre meurtriers…
Avec Paria difficile de délier la sauce tant les ferrailleurs peuvent partir en queue de poisson à chaque virage d’albums en album, à vous en paner les feuilles quand la friture frappe vos enceintes.
Pourtant on reconnaîtra à leur démarche un certain sens patriotique tant leur préservation de la tradition séculaire et militariste d’une certaine branche du black metal semble leur être indémodable.Orthodoxes chez Paria ? Très certainement oui.
Bouillonnant shrapnel.
Pas d’effusion de bons sentiments, on durcit le ton d’entrée et si les odeurs de soufre vous montent à la tête et que l’atmosphère devient vite irrespirable c’est que sous l’assaut des allemands l’artillerie est sortie pour le plaisir de tous les séditieux de la langue barbare. On écrit les poèmes aux couteaux dans le blanc de l’immaculée conception chez Paria.
L’appel est vif et la violence sereine, sans discontinuer elle frappera par vagues chroniques les titres de l’album.
Si dans son chaotique effort Paria régénère le spectre d’un Darkthrone mystifié il sait aussi arpenter les chemins de la bourrasque Katharsis histoire que la flamme n’en soit que plus belle. Mais on reconnaitra aussi des qualités plus véloces aux allemands, des grandes écoles chaotiques australiennes qui bardent de cliquetis de damnés toute leur cuisine aux clous.
Bruitiste et martial.
Riffs minimalistes, tremolo tradition convulsive et compulsive, blast sur blast, du sang thrash dans l’arbre généalogique mais ça reste discret, voice delay, le décor est planté et rien ne vient une seule fois briser l’équilibre, l’attaque est compacte et frelatée par la haine, un doux parfum de musc pour le Cornu; le terrain parfait pour engendrer le mal.
Les sécrétions malignes sont placées en série, les potards sont dans le rouge, Paria revient avec un discours plus brutal et écorché aux affaires, un ton qui finalement lui réussit plutôt bien sur cet album.
Une réunion orchestrée avec force maestria. Un album qui peut mettre un certain temps à dévoiler tout son potentiel, mais une gemme brute sorti du ventre de la terre, les chercheurs d’or noir sont prévenus.
