Interview avec Those Opposed Records

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Annee de sortie: 2011

Those Opposed Records. est un label français qui a officiellement vu le jour fin 2006 et qui a scellé sa première signature avec l’album Köld des suédois d’Hypothermia. Investi dans le milieu black metal depuis 4 ans, T.O.R. s’est logiquement installé comme une valeur sûre en signant des groupes au talent avéré et en propulsant des formations moins connues sur le devant de la scène.
Retour sur 4 années d’existence avec la seule tête pensante derrière le label et la distribution T.O.R.

1- Ave T.O.R., morituri te salutant. Quel regard portes-tu sur ces quatre années passées aux commandes de T.O.R. ? Le bilan est-il pour toi tel que tu l’aurais pensé en fondant le label ?

Un regard nostalgique d’abord, je me vois encore déballer l’album d’Hypothermia dont tu parles dans ton intro, puis me dire : putain ça fait pas mal de CD quand même ! Puis tout s’est enchaîné assez rapidement ; je me retrouve aujourd’hui à m’étonner que ça fasse déjà 4 ans et donc je porte là-dessus un regard assez fier tout en me tournant vers l’avenir. A chaque nouvelle production, c’est un recommencement.

Concernant le bilan que je pourrais en faire : non, j’aurais jamais pensé que le label se développerait autant, que ce soit en termes de production (le nombre et l’ampleur) ou de la distribution. Si tu m’avais dit que 4 ans plus tard, j’en serais à une trentaine de productions en y incluant du vinyle, je pense que je me serais bien marré. Qu’on ne s’y trompe pas, j’étais très motivé et déterminé mais je ne savais pas plus qu’un autre à l‘origine.

2- Qu’est-ce qui t’a amené à fonder le label ? L’auditeur que tu étais à l’époque se sentait-il frustré de voir certains groupes de qualité peiner à trouver une signature ? Quelle pierre pensais-tu apporter à l’édifice black metal ?

Dire que je pensais avoir une pierre à apporter à l’édifice black metal, ce serait assez présomptueux. Puis rendons à César ce qui lui appartient, le black metal, ce sont d’abord les groupes qui le font. Il y a une lumière parfois un peu trop importante apportée sur les labels. Sans ces groupes, T.O.R. n’existerait pas. L’inverse est beaucoup moins vrai.

Pour être honnête, le black metal me bouffait tellement qu’il fallait que je m’y plonge encore plus. Ça a été quelque chose d’assez instinctif, je me suis pas posé la question de savoir ce que je pourrais faire pendant des semaines. Et comme je n’ai aucun talent instrumental et que tout ce que j’ai pu « composer » (le gros mot), j’ai toujours considéré ça comme médiocre pour ne pas dire plus, j’ai choisi cette voie. Bon là je te présente la chose comme un choix par défaut, mais faut pas se mentir non plus, tous les mecs qui ont monté un label underground black metal ont toujours eu l’idée ou l’envie d’avoir un groupe avant. Scars de Christicide m’a dit un jour : toi t’es un mec qui se devait d’avoir un label, ça pouvait pas être autrement…libre à toi de lui demander pourquoi.

Frustré ? Je ne sais pas… si on prend le cas Hypothermia, deux de ses albums étaient déjà prévus chez d’autres labels, on va dire que je suis tombé au bon moment et que, le courant passant plutôt bien entre Kim et moi, j’ai eu sa confiance. Les groupes qui ont sorti leur premier album chez moi, je pense qu’ils l’auraient fait ailleurs de toute manière, les Aorlhac, NKVD, Sühnopfer, Irrwisch, Supplicium, Caïnan Dawn et consorts…

Est-ce qu’ils auraient été mieux ou moins bien accueillis s’ils étaient sortis ailleurs… comment répondre ?

3- « Those Opposed Records », un nom à la fois direct et évasif: T.O.R. s’oppose-t-il réellement à quelque chose ou à quelqu’un ? Si oui à qui ou à quoi ?

Tu te doutes bien qu’en effet il y a une signification derrière. Aucun problème pour en parler dans la sphère privée, mais je suis nettement moins enclin à en parler « en public ».

4- A tes débuts comment t’es-tu forgé une place au sein du milieu des labels ? As-tu reçu des conseils d’autres labels ? As-tu rencontré des difficultés pour mettre en marche la machine ?

Je ne sais absolument pas comment je me suis forgé une place au milieu des labels. Pour être honnête, je n’en ai jamais vraiment cherché, maintenant savoir si j‘en ai une… Je ne réfléchis pas du tout à ça. Les labels qui se disent avant de se créer ou alors quand ils marchent bien : « ouais on va faire ça et ça et puis on va éclater tous les autres labels » (il y en a, j’ai des preuves mais chut), ça me fait doucement rire.

Oui j’ai reçu quelques conseils d’autres labels, qui généralement étaient assez réticents, ce que je peux comprendre maintenant. Prendre le temps de répondre à un mec qui veut monter son label alors qu’on a déjà beaucoup de gens à qui répondre et pas mal de paquets à préparer, on peut se dire que de toute façon, soit il le fera jamais, soit ça durera un an, donc à quoi bon…
Pas vraiment de difficulté non, le plus difficile étant en fait de trouver les bonnes ressources: imprimeurs, site web…et puis les bons groupes !

5- Comment t’es-tu organisé pour fonder la ligne directrice de ton label en termes de style ? As-tu fait tes premières signatures juste sur un coup de cœur ou as-tu également pensé à la manière dont elles seraient accueillies ?

La ligne directrice du label ? Ce sont mes goûts musicaux. Je pense que tu l’auras remarqué, je ne me cantonne pas à un style de black metal particulier. Il y en a que j’évite, certes. Je m’attache à un ressenti, une émotion avant de me tourner vers une idéologie. Chaque album que j’ai sorti, qu’il me remue les tripes, qu’il m’enchante, qu’il me fasse vomir ou qu’il me transcende, est un disque que j’adore. Vraiment. C’est ça la ligne directrice, depuis le début.
On pense toujours à quelle manière un disque sera accueilli, quiconque te dira le contraire (artiste ou label) est un menteur et bien souvent, pour les groupes plus confidentiels en tout cas, on se trompe. Je pensais que Nox Inferi marcherait bien et que Bosse n’aurait pas sa chance de par son style.

6- Y a-t-il une charte visuelle liée à ton catalogue ou t’attaches-tu uniquement à la musique pour signer un groupe ? Es-tu potentiellement ouvert à tous les styles de black metal ? Si non, lesquels sont rédhibitoires pour toi ?

Non il n’y a pas vraiment de charte visuelle. Les artistes arrivant 80% du temps avec un artwork déjà prêt et donc réalisé par des personnes différentes, forcément on peut repasser pour la cohérence visuelle. Et tant mieux d’ailleurs.

Oui je m’attache d’abord à la musique bien entendu. La plupart du temps on a que ça sous la dent aussi, juste un master CD-R sans pochette. Bon libre à nous d’aller voir si le groupe a déjà sorti quelque chose et donc d’apprécier leur visuel mais un disque que j’adore avec un visuel de merde je le sortirai. Une pochette magnifique et une musique merdique, c’est non. Je me vois mal sortir un disque de war metal ou de old school death metal car je n’accroche pas du tout aux genres personnellement.

7- En 2008, Echoes of the forgotten de Bosse voyait le jour sur ton label. A l’écoute de cet album à la fois épuré et ambiant, mais surtout si différent de tes précédentes sorties, on peut se demander quelles sont les raisons qui t’ont poussé à le signer. Aujourd’hui, le marché conditionnerait-il ton choix de sortir ou non un album d’un style complètement différent de celui dans lequel tu officies d’habitude ?

Surtout pas du tout black metal ! Je reçois ce truc un jour, qui est exactement le même CD que je t’ai filé en octobre (celui de la démo, « 3 »), donc déjà ça intrigue légèrement plus qu’un CD-R et une bio imprimée. Je le mets et je suis conquis d’entrée. Le temps s’est arrêté et plus rien ne respirait, j’étais seul au monde. J’avais rarement entendu une telle mélancolie et en plus c’est très musical, c’est pas de l’ambiant synthé chiant.

J’ai sorti des disques black metal qui ont beaucoup moins bien marché que celui là. D’ailleurs c’est marrant que tu m’interroges là-dessus car le dernier exemplaire du Bosse est parti la semaine dernière, c’est épuisé maintenant. Preuve que d’autres ont apprécié la musique du groupe. Si Bosse voulait sortir un autre album demain, je le ferais sans hésiter. Note que ceci est vrai pour la plupart des groupes avec lesquels j’ai travaillé par le passé.

8- Si tu pouvais signer n’importe quel groupe aujourd’hui sans aucune considération de moyens, style ou autre, lequel aimerais-tu signer ?

Si j’étais une major pétée de thunes : Tool et Ministry (l’époque Barker/Jourgensen, pas la parodie que c’est devenu après).
Hors black metal: Arditi, Puissance, Tenhi, Spiritual Front, Griftegård.

9- Y a-t-il un groupe que tu regrettes d’avoir signé ? Si oui lequel et pour quelle raison ?

Non aucun. Je regrette le comportement d’un groupe comme Lyrinx qui n’a pas du tout respecté son engagement, mais je ne regrette pas d’avoir sorti leur disque que j’écoute encore avec plaisir. On m’avait prévenu en même temps qu’ils n’étaient pas toujours réglo.

10- Il est fréquent que les groupes démarchent plusieurs labels en même temps et finissent par en choisir un en fonction des propositions qui leur sont faites. T’es-tu déjà trouvé dans le cas de figure où un groupe que tu pensais signer s’est finalement décidé pour un autre label ?

Ça ne s’est jamais vraiment passé comme ça et pour une bonne raison : la plupart des groupes qui sortent chez T.O.R., je les ai contactés, pas l’inverse. Lyrinx avait accepté de sortir leur prochain album chez moi (avec un contrat signé) pour m’annoncer un an après qu’ils le faisaient chez Avantgarde. Dès lors pas besoin de se prendre plus la tête sur eux, ils n’en valent pas la peine.

Récemment un groupe australien m’a envoyé un mail pour me dire qu’ils étaient très contents de signer chez moi et blablabla pour m’annoncer deux semaines plus tard qu’ils signaient chez une structure plus importante. Cependant, vu d’Australie et vu le label en question, je peux comprendre qu’ils aient plus de visibilité que moi. Vu que ce label avait aussi réédité deux de leurs anciens albums, ça me semble assez cohérent comme démarche au final puis c’est pas comme si on avait eu le temps de signer quoi que ce soit (bien que comme dit plus haut, ça n‘aurait rien changé). Néanmoins, la parole donnée a pour moi autant de valeur qu’un bout de papier, mais force est de constater que ce n’est pas le cas pour tout le monde et ça je ne l’ai pas appris hier.

Je demande généralement aux groupes qui m’envoient quelque chose de vraiment intéressant s’ils ont contacté plein d’autres labels et s’ils iront au plus offrant. Si la réponse est affirmative, je passe mon chemin.
Il y a aussi des cas particuliers comme celui de Kawir par exemple et la situation actuelle de son fondateur qui a vraiment besoin d’argent pour survivre. Là, ça se comprend évidemment.

11- Doit-on donc comprendre que Kawir ne sortira plus d’album chez T.O.R. ?

Le groupe m’a envoyé les deux offres reçues de deux labels étrangers et c’est clair que si celles-ci se confirment en l’état, je ne pourrais pas leur offrir les mêmes conditions qui sont assez excellentes pour eux, financièrement au moins. J’ai même été très étonné de l’ampleur de l’offre dans le contexte actuel mais si ces labels respectent leurs engagements, pour le groupe c’est quand même très bien.

Kawir a été clair, ils préféreraient continuer avec moi mais je comprends complètement leur situation (assez difficile sur le plan financier) et quoi qu’il arrive, je soutiendrai le groupe de toute façon.

12- En tant que label – et qu’auditeur – comment interprètes-tu et comment ressens-tu le regain d’enthousiasme pour le support vinyle ? Pour toi le vinyle est-il le support « noble » pour du black metal ?

Comme toute mode, on peut penser qu’elle aura une fin et ensuite un autre « revival ». J’aime le support vinyle (voir mes prochaines prods) mais je ne vais pas me la raconter non plus, j’ai été élevé au CD et ma maigre collection de 200 vinyles n’égale en rien ma collection CD.

On peut cependant remarquer (et regretter) que cela devienne de la part de certains labels un revival purement marketing. On se fout de la qualité du pressage du vinyle en tant que tel (l’audio) mais on apporte un soin énorme aux goodies inutiles qui vont avec et tout est misé sur la présentation. Je n’ai rien contre un beau packaging, tout le contraire, mais miser tout là-dessus, c’est dommage. Puis, plus il y a de goodies, plus le prix d’achat est cher. On achète plus de la musique mais du carton, du plastique et du visuel. Cependant, ça a tout l’air d’être une tactique gagnante en ce moment, financièrement parlant…

Support noble ? C’est une question auxiliaire pour moi. Que quelqu’un prenne son pied sur un album en vinyle, en CD ou en cassette, l’essentiel n’est pas dans le support.

13- J’ai beaucoup apprécié le premier effort d’Irrwisch (cf chronique sur Eklektik) que tu as réédité en 2009. Comment se sont passées les démarches avec le groupe ? La collaboration avec T.O.R. va-t-elle se poursuivre ?

Le fruit du hasard. Ce groupe m’a été présenté par un français avec qui je suis en contact, qui lui-même était tombé dessus par hasard sur Metal Archives. Le logo l’avait interpellé. Il avait bien accroché sur la musique et moi aussi. Du coup je me suis dit que c’était dommage d’avoir tiré ça à seulement 100 exemplaires sur CD-R et sans aucune distribution. Je pense comme toi que certains ont abondé dans ce sens puisqu’il n’en reste plus beaucoup aujourd’hui.

En référence à ta question 10, il est prévu qu’Irrwisch sorte un album cette année (aux dernières nouvelles, un double CD) et que ce soit moi qui m’en occupe mais n’allons pas trop vite en besogne pour les raisons précédemment évoquées.

14- Parmi tes sorties qui m’ont tapé dans l’œil, je citerais volontiers Kosmosophia de Nihdrym. En effet, le black metal développé sur ce méfait me rappelle la scène des 90’s et plus particulièrement la scène polonaise de par l’usage de claviers et de mid-tempos tissant une ambiance vaporeuse et abyssale. Etait-ce un choix du groupe que de sortir Kosmosophia sur cassette ? Sais-tu si le groupe a entamé la composition de nouveaux morceaux ?

Cet enregistrement étant une démo dans tous les sens du terme, ça avait plus de sens d’en faire une cassette. Même si depuis une dizaine d’années dans l’underground, démo=sortie cassette n’est plus vraiment la règle. Ce qui peut se comprendre vu qu’il n’est pas aisé aujourd’hui de faire circuler des cassettes. Avec du recul cependant, une sortie CD aurait été surement plus judicieuse car du coup, leur musique n’a pas vraiment rencontré d’amateurs, à part toi et Nathan Birk de Zero Tolerance, des gens de bon goût donc.
Aujourd’hui, je peux t’assurer que le projet est mort, le compositeur principal ayant pris des distances avec son instrument.

15- Aorlhac et Sühnopfer, fleurons de la scène auvergnate, ont finalement rejoint leur mère patrie en signant chez toi – car comme chacun le sait, T.O.R. est un label auvergnat AOC. Comment ont été accueillis Nos sombres chapelles et La cité des vents sortis courant 2010 ? Aorlhac ayant déjà fait quelques concerts, comment l’année 2011 se profilera-t-elle pour eux à ce niveau ? Concernant Sühnopfer, sais-tu si Ardraos souhaite faire des lives ? Enfin, pour les profanes, quels autres groupes auvergnats considères-tu comme dignes d’attention ?

L’accueil est très bon pour ces deux albums, les trois quarts du pressage étant partis sous d’autres cieux et un nombre de chroniques positives non négligeables, tout comme pour l’album de Supplicium paru en même temps.

Aorlhac est en effet ouvert à de nombreuses participations en concert, donc n’hésitez pas à les contacter à ce sujet. Pour eux cette année, ce sera concert et compositions pour un nouvel album en 2012 je pense. L’avenir dira chez qui il sortira…

Concernant Sühnopfer, je pense qu’Ardraos aimerait bien se produire en live avec son bébé, il faudrait qu’il trouve des musiciens pour le live, mais il en connait des bons. Cependant, entre les concerts avec Aorlhac, les concerts + enregistrements avec Christicide et les compos pour Sühnopfer, ça doit pas laisser énormément de temps.

A part ces deux groupes et Sigillum Diabolicum, je ne vois pas d’autre groupe de la région méritant une place ici.

16- Puisque tu évoques Supplicium, je dois t’avouer que Magna Atra Missa m’a clairement scotché de par sa musicalité. Il est rare d’écouter un album de plus d’une heure sans jamais décrocher un seul instant. Malsain et possédé de bout en bout, ce premier opus aurait pu à mon avis se poser comme une véritable pierre angulaire du black metal des 90’s, époque où les sorties étaient moins nombreuses et où ce genre d’album aurait très vite été remarqué. Maintenant, au milieu de la pléthore de sorties black metal diverses et variées, il est peut être plus difficile pour un tel groupe de se faire entendre. Toi même comment as-tu découvert Supplicium ? En tant que label tu dois certainement vouloir faire partager tes coups de cœur, accordes-tu donc plus d’importance à la promo pour des artistes encore peu connus ? Pour toi la promo est-elle une partie importante du travail d’un label ?

Oui je suis tout à fait d’accord avec toi et je sais que quelques personnes l’ont déjà compris. Il y a énormément de cœur et de tripes dans cet album.
Je trouve personnellement qu’on a jamais autant catégorisé dans le metal. C’est quelque chose que je vois sur les forums et ce que les gens disent écouter mais aussi sur ma boutique sans en faire une généralité non plus mais ça se vérifie de plus en plus. A savoir, des personnes ne vont me prendre que du pagan, d’autres que du satanique, d’autres que du NS etc. On prend moins de risques qu’avant, on se cloisonne peut être un peu plus dans des sous-branches.

Par exemple le public d’Aorlhac et de Sühnopfer (bien que pour moi ces groupes font quelque chose de différent) ne sera probablement pas le même que celui de Supplicium; chose qui se vérifie dans les ventes, sur ma boutique tout du moins. J’ai découvert Supplicium il y a quelques années déjà, le groupe m’avait envoyé sa première demo « Black punishment and apocalypse ». Leur album étant terminé, ils m’ont contacté pour que je sorte leur album.

Il est certain que pour des groupes plus connus, la promo est peut être moins importante à faire. L’album de Supplicium a eu quelques chroniques excellentes que l’on peut lire sur mon site. La promo est importante mais pas n’importe comment. On assiste à une recrudescence de zines ou webzines absolument pourris, mal écrits et dont les responsables n’y connaissent pas grand chose. Du coup, il y a peut être une bonne note à la clé mais le contenu est très pauvre. Sans parler de ceux qui font ça dans l’unique but de recevoir des CD gratos, ce sont généralement les mêmes d’ailleurs.

17- En matière de live, ton coup d’essai a été le fameux concert au Lyon’s Hall de Peste Noire avec Nuit Noire, Daedalion et Sigillum Diabolicum en juin 2007. Qu’as-tu tiré de cette première expérience en tant qu’organisateur ? A l’avenir, T.O.R. organisera-t-il d’autres concerts ?

Ce que j’en ai tiré c’est que j’aurais dû plus m’entourer et que j’étais beaucoup trop tendre/naïf pour organiser un concert comme celui-ci. Ça s’est bien passé mais ça a tenu du miracle notamment à la fin pendant Peste Noire où c’était bien la guerre quand même. Je n’en organiserai probablement pas d’autre, je manque clairement de temps pour le faire.

18- Après Kawir en 2008 et Lugubrum le mois dernier (février 2011), peut-on espérer voir des groupes étrangers en lien avec T.O.R. comme Irrwisch ou Arkha Sva fouler les scènes françaises ?

D’après ce que j’en sais, Irrwisch ne se produit pas en concert. Pour Arkha Sva, il y a déjà eu des propositions pour l’Europe mais à chaque fois c’est tombé à l’eau car c’est très cher de faire venir 5 personnes du Japon. De plus, ils ont un emploi du temps vraiment chargé, il faudrait pas mal de paramètres réunis au même moment pour que ça puisse se faire.
Mais je ne perds pas espoir de les voir un jour par ici…

19- Parlons d’actualités: Vlast de NKVD et le premier album de Caïnan Dawn viennent de sortir sous ta bannière après quelques rééditions comme Förintelse & Libido de Woods of Infinity, Hågkomster Från Nordliga Nejder de Lönndom ou encore l’album éponyme de Christicide. Comptes-tu continuer à mener de front la sortie de nouveaux albums et la réédition d’anciens opus ? Le cas échéant, la réédition va-t-elle prendre une place plus importante sur ton catalogue ? En dehors du manque de couverture sur un album que tu as particulièrement apprécié, qu’est-ce qui peut te pousser à ressortir un album déjà paru ailleurs ?

Tout à fait, je continuerai à sortir de nouveaux albums et des rééditions, au même rythme qu’aujourd’hui à priori, je ne me pose pas vraiment la question en termes de quantité mais plus en termes de qualité. J’aime rééditer des albums qui m’ont marqué et qui sont généralement épuisés depuis un moment. Ces albums devraient être disponibles de manière pérenne.

20- Quelles sont les sorties prévues sur T.O.R. pour 2011 ?

On va parler à court terme parce que ça fait deux ans que les rééditions de Blessed in Sin doivent sortir hehe… Les prochaines sorties seront le nouvel album de Lugubrum et le nouvel EP d’Agatus, premier EP 7 pouces à sortir chez Those Opposed.

21- Il est temps de boucler cette interview, je te laisse le mot de la fin si tu as quelque chose à ajouter…

Je te remercie de m’avoir posé ces questions, c’est toujours préférable de répondre à quelqu’un qui connaît nos activités plutôt qu‘à des questions impersonnelles !

Je laisse l’adresse de mon site:
www.thoseopposedrecords.com

Chroniqueur

Ennoia

Amatrice de chats, de zombies, de littérature, de black metal en particulier et surtout de musique en général.

Ennoia a écrit 34 articles sur Eklektik.

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2 Commentaires

  1. krakoukass krakoukass says:

    Très intéressante cette interview, on sent le mec passionné. Pour avoir commandé quelques fois chez TOR, j’ai toujours pu apprécier son sérieux.

  2. ellestin says:

    chouette interview oui ! Un très bon petit label et une distro de qualité, no rip-off no bullshit!

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