Roadburn 2011

Pas de commentaires      2 448
Annee de sortie: 2010

Grande Mecque du Doom/Stoner/Sludge et affiliés ayant lieu dans le complexe de salles de concerts du 013 à Tilburg aux Pays-Bas, le Roadburn Festival est devenu en quelques années une institution annuelle à ne pas louper.

Et ce Roadburn 2011 aura été un excellent cru, une affiche de dingue et un excellent weekend, plein de bons concerts et de grosses rigolades. J’y suis allé avec ma belle et une poignée de potes.

Après un très agréable voyage aller, on investit l’hôtel puis direction le 013, et plus précisément le Midi Theatre pour commencer avec The Killimandjaro Darkjazz Ensemble : c’était très bon, bien calme, peut-être un peu trop pour un début de Roadburn. Après quelques achats du domaine de la botanique, on enchaîne sur Zoroaster dans la Bat Cave : ça envoie bien, mais il fait très chaud, comme toujours dans cette toute petite salle pas pratique. On sort pour écouter du dehors de la salle alors qu’il reste 30 minutes théoriquement, et finalement ça finit 5 minutes après. Bizarre. Heureusement que le groupe passe ce soir sur Paris pour voir ça un peu mieux. Après un bref passage par la Mainstage pour apercevoir du Acid King, on court vers le Midi pour voir du Ghost. A cause des chevauchements, on ne pourra en voir que 3-4 titres, mais c’était très très bon ! Musiciens tout encapuchonnés, chanteur déguisé en l’évêque de la pochette de l’album, et malgré seulement quelques écoutes au compteur de l’album, je reconnais tous les titres. C’est quand même bien catchy, et j’espère qu’ils vont pouvoir passer à Paris. On va ensuite à la Green Room pour voir un peu de Winterfylleth (et trouver ça pas terrible, surtout ce chant clair pagan). On regarde ensuite 2-3 titres de Wovenhand, puis on va voir quasi en entier Blood Ceremony : excellent, la chanteuse/flûtiste/organiste est vraiment à fond dans son trip, et chante vraiment très bien, bonne musique => CD acheté. On voit ensuite un bout de Blood Farmers, tout en se disant qu’on les reverra à la fin du fest, puis un poil de Pentagram sur la Main, puis du Cough : là encore, Bat Cave, chaud, et on pourra les voir à Paris 10 jours après, donc malgré un set qui avait l’air bien bon, bien cracra, on va voir autre part où il y a moins de monde (on a même pas pu rentrer). On regarde un peu de Circle, ça m’avait l’air prometteur avec ce que j’en avais écouté avant, mais finalement on se fait un peu chier, alors on s’en va (mais c’est pas pour autant que je vais pas réécouter sur album). Vient ensuite Godflesh, qu’on verra du début à la fin, et ça a bien déchiré ! La batterie programmée est toujours perturbante, mais comme disait je sais plus qui, ça colle bien avec le groupe. Je m’attendais pas à aimer comme ça, du coup je vais me pencher plus sérieusement sur ce groupe (dont j’ai déjà tout de même un certain nombre d’albums). On va ensuite voir Soilent Green pour terminer cette première journée, et c’est très bon, bien que toute cette violence sonore agresse un peu nos cerveaux fatigués. En fait si on avait inversé le premier et le dernier groupe de la journée, ça aurait été absolument parfait. Retour enjoué à l’hôtel, puis petite fin de soirée tranquille à fumer et picoler et faire des concours de rots, puis dodo.

Deuxième jour, on se décide à faire des courses, histoire de ne pas prendre les cochonneries du fest, et éviter les steaks de viande hollandaise reconstitué et dégueue. On va dans un grand magasin, spacieux, avec des gros conditionnements, on se fait un super menu à base de bons gros sandwichs au saucisson et jambon, des salades, des whiskys, une palette de bières, il y a pleins de trucs en dégustation, alors on se gave de cahuètes, de divers fromages, de pains d’épices, c’est comme dans un rêve, jusqu’au réveil brutal : c’était un magasin grossiste pour commerçants… N’ayant pas notre carte de commerçant, on doit abandonner notre beau chariot, et refaire des courses ailleurs. Résultats, on a perdu un temps fou, le temps de manger, on arrive vers 17h au 013. On a raté Year of No LightVampyr Soundtrack (ouais bon, pas grave, je suis pas fan de Year of No Light), et on ne peut voir que la fin d’Aluk Todolo (ouais bon, c’est pas grave, je les ai vus 2 jours avant). Vient ensuite le seul et unique changement de ce Roadburn : Earth et Circle/Pharaoh Overlord ont échangé leurs horaires. Du coup on voit un peu de ces derniers, et j’accroche toujours pas. On va ensuite se placer pour aller voir Attila et son projet Void of Voices. Et là, ça a pris une encore plus grande ampleur par rapport à la fois en première partie d’Ulver à la Cigale : juste devant lui (c’était la Bat Cave), ses envolées incantatoires nous ont bien transportés (le joint fumé sur place nous a propulsés encore plus loin). Après un petit interlude par Winter sur la main (pas mal) et Beaver sur la Green (où on commence à se dire que trop de stoner tue le stoner : la plupart des groupes qu’on voit ici sont bien, mais une lassitude s’installe s’il n’y a pas le petit truc en plus), on se dirige vers Earth : vus 2 jours avant à Paris, et bien apprécié, on se fait quand même 20 bonnes minutes de queue avant de rentrer. On en voit tout de même 3/4 d’heure, et c’est toujours très bon, bien lancinant, calme, avec de chouettes envolées guitare/violoncelle + cette batterie toujours aussi intrigante avec ses frappes retenues jusqu’au dernier moment (certains diront « systématiquement en retard »). On va ensuite voir un peu de Menace Ruine dans la Bat Cave, donc dans le monde et la chaleur. En plus on loupe le début et la fin, et on tombe sur les 2-3 morceaux un peu moins bizarres et plus « folk ». Dommage, heureusement que j’ai pu voir et apprécier en entier et sans la chaleur 3 jours avant (et hop, dernier album en LP acheté !). Et enfin, arrive la grande messe Sunn O))) (dont le gros désavantage est que j’allais devoir couper au milieu pour pouvoir voir un peu de Hooded Menace). Ca commence avec de la grosse fumée et avec des grosses GROSSES guitares, lancinantes, lentes, et grasses. On ne voit rien sur scène, on distingue 3 formes très vaguement, mais on vibre. Keiji Haino apparait ensuite pour placer ses parties vocales. Je m’éclipse pour voir Hooded Menace, je reste 20-30 minutes, c’est pas mal, une grosse voix comme sur album, mais l’envie de continuer sur Sunn O))) est trop forte, du coup j’en vois une petite demi-heure, et retour vers la Main Stage. Attila est arrivé entre temps et chante et incante pendant que Keiji Haino pousse des hurlements, le tout sur le bourdonnement (ou les bruitages expérimentaux) d’O’Malley et Anderson (et le bruiteur non-identifié). Attila disparaît mystérieusement, et c’est en voyant son bras sortir de derrière un retour qu’on s’aperçoit qu’il s’était juste couché pendant que les autres occupaient l’attention (à moins que la weed ne nous ait fait manquer ce détail). On descend un peu des marches vers la fosse, et là petite panique, j’ai les tympans qui vibrent douloureusement malgré les bouchons, mais c’était juste par rapport à une fréquence en particulier, une note, qui passera en quelques minutes. Le final est apocalyptique, et lorsque le groupe vient saluer, ils sautent dans les bras les uns des autres (toujours avec leurs longues robes), et font même un tas sous les applaudissements nourris de la salle (LP uniquement vendu au Roadburn acheté). Après ça, retour à l’hôtel, grosse biture (on se demande comment personne n’est venu nous gueuler dessus), puis dodo.

3ème jour, petites courses, mieux gérées cette fois, mangeage sur le parking, puis direction le Midi, pour Master Musicians ok Bukkake. Et là encore une belle claque ! L’an dernier ils étaient déguisés en apiculteurs, là cette fois ils sont en touaregs (ils ont du avoir chaud avec tout ça). Musicalement c’est encore une belle tuerie, c’est très varié (avec pleins d’instruments). Ensuite un peu de Candlemass (mais juste un peu, je sais pas, j’avais pas trop la tête a du champ heavy, bien que j’avais beaucoup aimé au Hellfest), puis Rwake : c’est pas mal, mais je trouve que ça sort pas trop du lot, et que ça avoine un peu dans le vide. Après ça, gros enchaînement mal foutu, on voit un peu de Weedeater sur la Main de loin (mais je les revois ce soir, donc pas grave), un peu de Ludicra (pas mal, mais pas spécialement très original… Enfin, c’est bien les groupes comme ça avec des nanas qui en veulent, ça féminise un peu le milieu). Et enfin, Evoken en entier : j’en attendais pas mal, je suis un peu resté sur ma faim, bien que ce fut assez bon tout de même (j’ai même pris un LP). A revoir. On regarde un peu de Voivod (j’accroche toujours pas), du Ramesses de loin en passant, et enfin Shrinebuilder sur la Main : c’était énorme ! Pour la petite histoire, 2 potes ont tenté un coup au bluff : ils sont rentrés fin bourrés en backstage, puis sont allés brailler et filmer sur la mainstage pendant que Wino faisait ses balances. Puis ils se sont fait virer. Comme je regrette de pas avoir vu ça… Heureusement qu’ils ont filmé ! Et donc, forcément des morceaux de l’album, un peu d’impro, du nouveau, un très gros son, la régalade. Ensuite on enchaîne sur Yakuza dans la Green (encore une putain de phase d’enchainements speedés), excellent aussi, très bon son aussi, ça bastonne bien, on entend pas trop bien le saxo parfois, mais ça rend bien (et Bruce Lamont est bien possédé). Ensuite, pendant que la miss va se placer pour les Swans, je cours voir un peu d’Ufomammut, et en arrivant devant le Midi Theatre, c’est l’horreur : une queue de 100 mètres (pour ceux qui n’auraient pas compris, le MT est en dehors du 013, et comme c’est plus petit, ils sont obligés de compter les entrées et les sorties, et de faire rentrer les gens en fonction de ceux qui sortent). Tant pis, je préfère me casser. Les Swans, donc, et après un peu de retard, ça commence comme à Paris : longue intro de 30 minutes bruitiste, avec arrivée progressive des musiciens, puis enchaînements avec la même setlist qu’à Paris. Les grosses différences étant : un son parfait, pas de problème technique en plein milieu, et 2 heures de concert. La tension est énorme, certains morceaux finissent violemment (comme celui où l’un des 2 batteurs tape tellement fort qu’il pète coup sur coup en une minute 2 baguettes). Les batteurs sont des putains de bouchers, tout le groupe déchire, la journée se termine en apothéose ! Retour à l’hôtel, certains parmi nous complètement torchés, gros fou-rires en chaine, puis dodo.

Le réveil le lendemain est plus dur pour l’after (déjà !). En plus comme c’est dimanche tout est fermé. On va donc manger au Grass Company. Les burgers étaient dégueus (toujours cette viande immonde), et les verres d’eau coutaient 2€ (c’t’arnaque)… Puis on va voir les concerts, avec juste 2 scènes cette fois (on court moins du coup). On passe regarder Spindrift par curiosité, et comme c’était cool, on est restés plus longtemps que prévu : une sorte de Stoner Tarantinesque (on se serait cru dans Pulp Fiction parfois), vraiment sympa (la chanteuse/flutiste/bidouilliste avait vraiment une dégaine d’actrice porno : fringue façon cowboy moulants, chapeau, couettes, et une tête d’actrice X). On regarde un peu de Sungrazer (vu en première partie de Colour Haze quelques semaines plus tôt), puis on enchaine sur Blood Farmers avec des vidéos de films de série B sur des tueurs en série (et là mon enthousiasme baisse bien : c’est vraiment pas si terrible que ce que j’en connaissais avant ce Roadburn). Puis enfin, Coffins qu’on attendait avec impatience : et ils ont bien déchiré tous les 3 sur la grande scène, à coup de gros riffs Death et de grosse voix caverneuse. Ensuite madame a fait sa groupie quand on les a aperçus devant le 013, et on a pris quelques photos, et discuté avec eux. Les mecs sont hyper sympas, avaient vraiment envie de papoter, le batteur a même voulu voir un peu les photos du concert que j’avais faites, et il était satisfait et trouvait qu’ils avaient l’air de rockstars sur les photos ! Ils sont vraiment forts ces Japonais. On voit ensuite la fin de Dead Meadow et son yéti, puis on va rejoindre les potes dans un bar de la rue d’à côté (le cul de sac), qui se sont fait servir des russes blancs avec du lait périmé (fin de festival malade pour eux…). Après un court passage dans la salle pour voir un peu de Black Mountain (pas mal, mais pas plus envie que ça de rester) et de Black Pyramid (là on s’est dit qu’on avait vraiment vu trop de Stoner), on les re-rejoint pour manger une pizza. Viennent enfin les 2 derniers groupes du Roadburn, d’abord Samsara Blues Experiment : vraiment pas mal du tout, ça envoie bien, c’est technique. On va quand même voir Sourvein, du bon gros Sludge fait par des gros nounours, là aussi ça envoie bien, mais avec la fatigue, c’est un peu barbant de voir du violent qui crie, alors on revient sur SBE, qui est toujours très bon, et qui se permet 30 minutes de rab’. Et voilà, cette fois c’est bien terminé. Le retour à l’hôtel est beaucoup moins joyeux que les autres jours, avec 2 malades à l’arrière. En plus cette fois je me plante méchamment sur le rond point de merde (décidément), on fait un petit tour en caisse (avec les travaux, le GPS partait en boucle infinie), et dodo direct (de toutes façons avec les magasins fermés, on avait plus rien à boire).

Le retour sera bien tranquille, pas un seul bouchon, sauf un tout petit peu sur Paris, et encore. Bilan : plein de bons concerts, des bonnes poilades le soir en rentrant (dommage que le reste de la petite bande habituelle n’était pas là, ça aurait été énorme), la Hollande a un gros problème de bouffe et de savoir-vivre, et il y a quand même de bonnes chances qu’on y retourne l’an prochain !

Posters par David V. D’Andrea
http://dvdandrea.bigcartel.com/

Equipe Eklektik

Chroniqueur

Equipe Eklektik

Eklektik est un webzine francophone sur les musiques à guitares saturées et autres musiques actuelles créé en mars 2004.

Equipe Eklektik a écrit 38 articles sur Eklektik.

Up Next

Du meme groupe

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *