Duo finlandais né de l’arrêt de l’aventure Cacodaemon, Lantern pose les pierres de sa muraille une après une, après deux excellentes démos : Virgin Taste of Damnation parue en 2008 et Doom-scrawls l’année dernière, les petits gars envoient une troisième ogive avec un EP sorti sur Internecion. Une délicate attention carnassière car Subterranean Effulgence tranche dans le vif et attaque direct à la carotide.
D’obédience très traditionnelle le death metal du combo a tôt fait de nous renvoyer à la scène des années 90 du Nord de l’Europe, pourtant très vite on se rend compte de l’envie du groupe de manier le verbe occulte avec bonhomie. Motifs exotiques plein les riffs, tiraillées par leur origine bâtarde les sonorités de ces dissonances trahissent une volonté de ne pas se focaliser sur l’échange de banalités entre connaisseurs. On oublie du gras cadavérique scandinave pour traverser l’Atlantique direction les croches floridiennes pour raffermir et doper les structures, on bétonne mais on n’oublie pas l’oxygène pour rougir la flamme des bougies et éclairer le passé, quand ce n’est pas Fenris qui les souffle pour son anniversaire lorsque l’ombre du spectre du Black Metal apparait dans l’alphabet du langage de Lantern.
Cet alliage qui paraissait si familier au départ, ce Death aux accents typiques devient dès lors beaucoup plus dense que ce que l’on pouvait présupposer, les touches atmosphériques parsemant les morceaux ou encore l’interlude « Beyond the Effulgence » enrichissent l’horizon de l’EP, les mélodies qui tapissent le fond des morceaux de leurs perles noires animent des mouvements d’une puissance rare et « Ritual unearthing » vient clore le disque comme une apothéose.
Nouvelle génération, nouveau marasme. Lantern ferait presque penser dans sa mécanique à des groupes comme Obliteration, les norvégiens ayant eux aussi opté pour une approche lisible au niveau du style et du genre mais y ont appliqué une écriture qui les différencie du maillon les précédant, avec Subterranean Effulgence, Lantern confirme en tout cas tout le bien qu’on pouvait penser d’eux. Pure TUERIE.
