Celestia – Archaenae Perfectii – L’Arche Arcane des Parfaits

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Style: Black MetalAnnee de sortie: 2010Label: Apparitia Recordings

Celestia, pilier et fer de lance de la scène black française depuis plus de quinze ans n’a jamais baissé sa garde bien au contraire. Nombreux sont ceux qui ont craché (et crachent encore) sans fondement sur le projet d’un des personnages les plus distingués du milieu tout en oubliant l’intérêt même de ce qui nous préoccupe ici, à savoir l’univers musical d’un groupe influent pour beaucoup. L’annonce d’un nouvel album de Celestia est un non-évènement pour certains, une attente jouissive pour d’autres. Un an après sa sortie, retour sur Archaenae Perfectii / L’Arche Arcane des Parfaits troisième opus de Noktu sous l’entité céleste.

Les premiers accords de « Grandiohsia Obverturae / Vue du ciel » nous placent en terrain connu. Cette forme d’entrain dans la rythmie des guitares acoustiques ne laisse aucun doute sur la provenance de l’enregistrement. En trois minutes d’introduction allant crescendo, Celestia nous prépare à l’arrivée des premières saturations avant que cette voix reconnaissable entre mille ne tombe. Ouverture parfaite, les débats peuvent commencer. « Demhiurghic Deity (Devilution) » prend le relai sans véritable concession en proposant une évolution typique dans les guitares en fin de morceau. Plus que jamais la force de cet album de Celestia réside dans cette faculté à jouer avec les phénomènes d’attraction/répulsion en apportant un soin particulier à l’orientation donnée à l’auditeur vers un chemin insidieusement tracé.

Le cœur d’Archaenae Perfectii, constitué de « Phoenomenae of Chreation », « Dogmatii Duality / Au crépuscule sous les larmes » et de « Dominus Crux Spiritus » nous scelle tel un bloc de marbre dont l’ornement principal fixerait ce ciel noir d’une beauté glaçante. Sur la première pierre, Celestia dépose sa classieuse empreinte faite d’une habile mélancolie dans le riffing de guitare et d’une haine à fleur de peau dans la « pourriture » des vocaux venus d’outre-tombe. Sur la seconde, l’esprit se focalise sur ses derniers instants de lumière. « Ton corps putride appartient au diable ». Le mid-tempo de rigueur est parfaitement guidé par cette basse dont la ligne mélodique est redoutable d’efficacité, oserais-je dire indispensable. Le caveau se referme peu à peu, la teneur dramatique des guitares (toujours à propos chez Celestia) laisse une forme de délivrance s’installer tranquillement. « Tu as trouvé le salut ». La dernière pierre démontre clairement que le black metal de Celestia est aussi agressif que contemplatif. D’une introduction à la rythmique soutenue au break parfaitement placé à 2’05’’ où les claviers appuient en toute discrétion les quelques accords jetés en guise de recueillement jusqu’à la reprise entêtante où tous les éléments cohabitent à merveille, Celestia révèle toutes ses capacités à construire un morceau d’apparence simple mais plein de bon sens. C’est en quelque sorte l’art de donner naissance à des sonorités, de les faire évoluer voire s’accoupler et de leur donner la mort. Un cycle à l’échelle d’un titre autour duquel s’articule une réflexion introspective.

« ArcheArcane des parfaits » apporte une dernière bouffée d’oxygène avant le final, plus classique dans sa forme mais non dénué d’intérêt. En effet, « Perfectii Ketter Katharos » n’est pas pour moi le meilleur morceau de Celestia mais il parvient tout de même à conserver la ligne directrice entamée au préalable. « Nuit qui brille comme soleil » conclut ce disque de 35 minutes en accompagnant l’esprit dans son « ascension »  et en laissant l’enveloppe charnelle en proie à la pourriture. Ce final diabolique mais salvateur signe la fin d’une œuvre noire singulière et maitrisée à tous les niveaux. Doté d’une production à la fois claire et puissante, Archaenae Perfectii / L’Arche Arcane des Parfaits  est un excellent album qui trouvera certainement ses fidèles détracteurs mais qui comblera ceux pour qui Celestia est un projet unique sur la scène black metal.

http://www.myspace.com/celestiaofficial

Tracklist:

1- Grandiohsia Obverturae / Vue du ciel (6:23)
2- Demhiurghic Deity (Devilution) (3:38)
3- Phoenomenae of Chreation (4:29)
4- Dogmatii Duality / Au crépuscule sous les larmes (4:09)
5- Dominus Crux Spiritus (4:43)
6- ArcheArcane des parfaits (Instrumental) (1:30)
7- Perfectii Ketter Katharos (4:24)
8- Nuit qui brille comme soleil (3:52)

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