Les films Kults d’Eklektik – Le Soldat Bleu

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Annee de sortie: 1971

Le Soldat Bleu
Sortie en salle en 1971, réalisé par Ralph Nelson

Distribution :
Peter Strauss, dans le rôle de Honus Gent
Candice Bergen, dans le rôle de Kathy Maribel Lee
Donald Pleasence, dans le rôle de Isaac Q. Cumber
John Anderson dans le rôle de Colonel Iverson

Résumé :
Un tunique bleu et une femme échappent à un pillage d’un convoi par des Cheyennes, cherchant alors à rejoindre Fort Reunion, lui avec un besoin de vengeance dans le sang, elle avec une vision du peuple indien nettement moins haineuse.

Critique :
le film prend place en 1864, quelques temps avant le massacre de Sand Creek, où Cheyennes, guerriers et pacifistes, femmes et enfants, se feront massacrés sans sommation ni discussion par la Cavalerie.
Visuellement violent (le film n’a rien à envier à Peckinpah et sa Horde Sauvage), difficile à terminer, Le Soldat Bleu se veut une double critique, un an après le déjà très engagé Little Big Man : celle d’une guerre du Viet-Nam dont la gravité du conflit ne cesse de croître, « gratuitement », et surtout celle du prix à payer pour avoir pu fonder la grande puissance américaine. l’objectif fut si bien atteint que le film fut interdit à sa sortie, probablement pour ne pas égratigner des moeurs fragiles en plein conflit vietnamien.
Candice Bergen, femme « sauvage », parce que vulgaire, débrouillarde, raillant la religion et les codes sociaux, et Peter Strauss, jeune soldat dont on a bourré le crâne d’idées fausses et d’une quête pour le bien plus que douteuse, goinfré de patriotisme pour un pays vu du côté le plus blanc, forment un couple atypique. Lui, soldat, a épousé une idéologie basée sur le mensonge, celle de Blancs se battant pour vivre dans un pays enfin libre, où pourra se construire la civilisation, convaincu que l’Indien sera tué que s’il attaque, ou parqué en réserve (ce qui, en soit, éloigne déjà les concepts de liberté et d’équité). Elle, femme revenu d’un camp indien et ayant choisi un retour à ses racines, a conscience du monde qui l’entoure, l’aura vu, esprit et corps libres. Dans un monde régi par l’homme, c’est elle qui éduque, qui se moque des principes, de la religion, de la décence si importante chez la femme (si dispensable chez l’homme), elle qui sait vivre en phase avec la nature, tandis que lui e la comprend toujours pas. C’est elle qui voit le peuple indien pour ce qu’il est, soit le peuple autochtone, soit un peuple majoritairement pacifiste.
Lentement, parfois violemment, le retour du couple, au gré de quelques rencontres faites, nous mène vers Sand Creek. le film s’ouvrait sur quelques phrases, annonçant la véracité du massacre final. Authentique, il l’est, comme l’est notre malaise une fois ce dernier plan figé, sur la marque ultime de la civilisation occidentale dressée devant les restes fumant du village cheyenne…

http://www.youtube.com/watch?v=XtBmAqRiM30

par Pearly

Equipe Eklektik

Chroniqueur

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Eklektik est un webzine francophone sur les musiques à guitares saturées et autres musiques actuelles créé en mars 2004.

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