Interview with Lunar Aurora

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Annee de sortie: 2012

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Lunar Aurora, l’un des fleurons de la scène Black Metal allemande revient 5 ans après la sortie de l’excellent Andacht et s’apprête à sortir son neuvième album studio, Hoagascht chez Cold Dimensions. Entretien sur ce nouvel opus avec Aran et Whyrhd, membres fondateurs du groupe:

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1- Vous revoilà après cinq ans d’absence, comment vous sentez-vous à l’aube de ce retour avec votre nouvel album Hoagascht ? Appréhendez-vous la réaction du public ?

Aran: De nos jours, le développement de l’industrie musicale et les habitudes des auditeurs sont plus versatiles que jamais. Ainsi, on ne peut pas réellement prévoir ce que va donner Hoagascht. Cependant, je pense que c’est un album fiable et authentique dans les temps actuels où tout change si vite pour le meilleur ou pour le pire. On verra…

2- Comment en êtes-vous venus à faire un nouvel album ? A propos du processus créatif, Hoagascht est le premier album que vous faites à deux avec Aran, pourquoi avez-vous décidé de le faire seulement à deux ? Combien de temps cela vous a–t-il pris pour écrire et composer l’album ? Par quoi avez-vous commencé ?

Whyrhd: En fait on pensait faire un nouvel album depuis 2008 mais nous avions tous des projets personnels à mener à bien donc nous n’avons pas commencé à composer avant l’automne 2010. A ce moment-là Aran était le plus souvent à 400 kms de chez moi donc il a dû faire la plupart des compositions tout seul et y ajouter mes idées. C’est une situation à laquelle il a fallu qu’on s’habitue mais après toutes ces années nous sommes de bons amis donc cela n’a pas réellement posé de problème. Personnellement je pense qu’Aran a fait un travail formidable. Gaspiller de l’énergie à trouver de nouveaux membres pour le groupe ne nous intéresse pas, cela nous a suffisamment épuisés par le passé. La situation actuelle de Lunar Aurora nous convient parfaitement.

3- Vous avez choisi de programmer la batterie pour Hoagascht, avez-vous pris cette décision pour éviter de travailler avec quelqu’un d’autre ou était-ce un choix délibéré en termes de son ?

Aran: Comme Whyrhd l’a expliqué plus haut, on ne pouvait ni inclure un nouveau batteur ni répéter. J’ai programmé moi-même la batterie et je la trouve satisfaisante. Le programme que j’ai utilisé est basé sur de vrais fichiers audio analogiques donc ce n’est pas une boîte à rythmes typique. C’est plus ou moins un processus de numérisation de sons.

4- Hoagascht sera-t-il donc un album plus « personnel » pour vous ? Pouvez-vous nous traduire le titre de l’album ? Pourquoi avez-vous décidé d’écrire uniquement en dialecte bavarois et pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre attachement à la Bavière ?

Aran: Tous nos albums nous sont très personnels mais Hoagascht a quelque chose de particulièrement familier pour nous. Toutes les paroles ont été écrites et chantées dans le dialecte de la Haute-Bavière qui est notre région natale. Nous y vivons d’ailleurs encore. On a essayé d’exprimer de façon très directe et impulsive ce qu’on ressent à propos des endroits qu’on connaît depuis toujours. Nous évoquons avec nostalgie ces mondes bien de chez nous. Par exemple l’odeur des pierres dans les Alpes, les murmures émanant de certains recoins de la forêt, le son d’un ruisseau qu’on connaît par cœur, etc… Et en même temps ce n’est pas seulement un panorama d’extérieur, c’est surtout une réflexion sur et un hommage à l’aspect spirituel qui se dégage de l’endroit d’où on vient. J’imagine que tous ceux qui ont eu la chance de grandir avec des coutumes locales et dans une région dans laquelle ils ont toutes leurs racines verront de quoi je parle. « Hoagascht » est le mot bavarois pour, disons – quelque chose du style – « foyer » et « jardin » littéralement. Je pense que c’est un mot qui tombe sous le sens.

5- Quelles thématiques avez-vous développées dans les paroles de votre nouvel album ?

Aran: Les paroles évoquent nos propres réflexions sur notre patrie et l’esprit qui en émane. Notre dialecte est donc le parfait moyen d’expression pour faire de la musique bien de chez nous.

6- Pour vous Hoagascht est-il dans la continuité de vos anciens albums ou représente-t-il le début d’une ère nouvelle pour le groupe ?

Aran: Jusqu’à présent tous les albums qu’on a fait ont chacun leur style particulier. Il en va de même pour Hoagascht qui est donc un chapitre de plus et non une nouvelle ère.

7- Vous avez tendance à écrire vos paroles de façon très littéraire (pour ne pas dire poétique). Les paroles ont-elles une importance particulière pour vous ? Avez-vous déjà été ou êtes vous actuellement influencés par vos lectures ? Si oui, qu’aimez-vous lire ?

Aran: Les livres n’influencent que rarement les paroles que j’écris. Je lis beaucoup de vieux livres pour enfants, des nouvelles d’époque ou des livres religieux. Nos paroles ont bien entendu une résonance particulière pour nous. Pour ainsi dire, ce sont des réflexions très personnelles.

8- Dans d’anciennes interviews vous avez dit que vous étiez très portés sur le spirituel et que des croyances ancestrales dans les phénomènes naturels avaient une influence sur vous au quotidien. Vous rendez hommage à des phénomènes naturels dans beaucoup de vos titres et paroles (le nom du groupe, le cycle naturel reproduit dans Zyklus et les voix imitant le vent dans « Schwarze Winde » sur Mond par exemple). Pourriez-vous nous préciser quelle influence vos croyances ont sur votre vie de tous les jours ?

Aran: Les croyances ancestrales en des phénomènes naturels n’ont aucune influence sur nos vies. Nous pensons seulement qu’il y a des flux dans la nature et dans le cosmos qui influencent l’évolution globale depuis la nuit des temps. La dimension dans laquelle nous vivons est entièrement polarisée: jour/nuit, vie/mort, inspiration/expiration… Y compris  la réincarnation et l’éternel retour des âmes immortelles. Nous existons pour ressentir et pour élargir nos perspectives. Je ne peux pas expliquer cela plus en détail dans le cadre d’une interview.

9- Il a y plusieurs occurrences dans vos paroles et dans votre musique d’échos et de thématiques doubles: le morceau intitulé « Mein Schattenbruder » sur Seelenfeuer, la dualité des voix qui est toujours si frappante chez Lunar Aurora entre la voix d’Aran et la tienne, sans parler de la pochette d’Elixir of Sorrow sur laquelle on voit un jeune homme qui se transforme en monstre sur l’arrière de la pochette. Pourrais-tu nous en dire plus sur l’importance de la dualité dans Lunar Aurora (musique, paroles et artwork) ? Est-ce que c’est Elixir of Sorrow qui a donné l’idée des peintures à Aran ou les avait-il peintes avant puis a décidé qu’elle iraient bien pour illustrer l’album ?

Aran: Permets-moi de répondre à la place de Whyrhd. « Mein Schattenbruder » traite d’une entité qu’on pourrait décrire comme l’opposé d’un ange gardien. En allemand on appelle ça « Doppelgänger ». Ca peut se traduire par « double sombre ». Tout le monde en a un (en fait c’est un ange déchu) rattaché à sa propre existence. Mais cela dépasserait le cadre de cette interview. Imagine juste qu’ils y a des anges, des anges déchus et encore beaucoup plus de personnalités différentes dans tout.

J’ai d’abord fait les peintures qui ont servi d’artwork pour Elixir of Sorrow puis je me suis dit qu’elles pourraient bien aller avec le style de l’album. Cependant nous n’intellectualisons pas toutes les étapes de notre création musicale ni toutes les décisions que nous prenons. On laisse vraiment assez de place à l’intuition. La plupart du temps on ne se rend compte qu’avec du recul de ce qu’on a construit et de quels aspects et thèmes en ressortent.

10- A propos d’artwork et de visuel – et ceci sera une question pour Aran – beaucoup des peintures d’Aran ont été utilisées comme pochettes pour Lunar Aurora mais aussi pour plusieurs autres groupes. Peux-tu nous en dire plus sur l’historique de Sperber Illustrationen ? Comment en es-tu venu aux arts visuels ? Cela a-t-il toujours été une passion pour toi ?

Aran: J’adore dessiner depuis que je suis tout petit. Je sais que c’est la réponse typique quand on parle d’un certain degré de passion, mais en fait je suis quelqu’un de très « visuel ». J’adore les vieux livres pour enfants et leurs illustrations qui sont souvent très belles. Par exemple quand je sors de chez moi j’ai toujours un appareil photo en poche. Avec le temps, j’ai décidé de faire de la peinture et du dessin mon activité professionnelle. Comme nous avons certains contacts dans la sphère musicale j’ai pu commencer par faire des artworks pour d’autres groupes. Maintenant je travaille toujours avec des groupes et labels mais plus seulement. Je fais aussi des visuels pour des jeux de plateau, des livres et des sites internet. Tous ceux qui lisent cette interview sont invités à venir jeter un œil: www.sperber-illustrationen.de

11- Tu utilises aussi des éléments visuels mais de manière différente pour tes autres projets comme Hin-Fort de Trist dans lequel tu as utilisé beaucoup de samples de films (The Illusionist, Silent Hill, Darkness, Amityville etc). On peut donc en déduire que le cinéma fantastique a une forme d’importance pour toi, quelles sont tes références dans le domaine ? Au passage, on a eu beau chercher mais on n’a jamais réussi à trouver d’où venait le sample avec la femme apeurée qui compte à voix haute sur « (Keine) Angst », ça t’ennuierait de nous donner un coup de main ?

Aran: En attendant, moi je regrette presque d’avoir utilisé autant de samples. J’ai juste pris des bribes ça et là pour créer une atmosphère quelque peu irréelle et fébrile. Je m’en fichais de savoir de quel film ça venait, je voulais juste réunir un ensemble de sentiments sans âme et orphelins. Pour parler franchement je n’aime pas ces films-là. Ils ont cet aspect plat, terne et presque stupide qui est si représentatif de l’époque dans laquelle on vit. J’ai voulu les utiliser dans le but de caricaturer.

12- Pendant qu’on est dans les projets personnels, quelles étaient tes intentions quand tu as crée Cold Dimensions ? Est-ce que tu as fondé ce label avant tout pour produire les albums de Lunar Aurora ou est-ce que tu voulais aussi donner un coup de pouce à d’autres groupes qui avaient des ennuis avec leurs labels ?

Whyrhd: Quand j’ai fondé Cold Dimensions c’était d’abord pour produire LUNAR AURORA comme nous en avions plus qu’assez de tous les problèmes qu’on avait eus en termes de labels. Après en avoir parlé avec nos amis de GRAUPEL j’ai pensé que je pourrais utiliser Cold Dimensions comme tremplin pour sortir de la très bonne musique (d’un point de vue entièrement subjectif, cela va de soi). C’est ce que Cold Dimensions est encore à ce jour.

13- Toujours à propos de Cold Dimensions, quelle est ta politique de signature ? Préfères-tu rechercher des groupes toi-même ou es-tu plutôt partisan d’attendre que des groupes intéressés pour signer chez toi te contactent ?

Whyrhd: Il n’y a aucune « politique de signature » ou quoi que ce soit de ce genre. Si un groupe fait une musique que je trouve géniale, je les contacte et après on voit ce qui se passe…

14- Que pensez-vous de la scène black metal allemande de manière générale ? En France les différents groupes et labels se critiquent souvent les uns les autres tandis qu’en Allemagne la scène paraît plus unie, est-ce réellement le cas ? Quelle est votre relation avec les groupes de Wod- Ván ?

Aran: Nous ne sommes pas réellement partie intégrante de la scène Black Metal allemande. On a de bonnes relations personnelles avec certains groupes mais cela ne va pas plus loin. Je connais le dirigeant de VÁN RECORDS et c’est quelqu’un de très respectable mais je ne connais pas grand chose à ses groupes. Je connais certains gars de VERDUNKELN et NAGELFAR. Ce sont des gens intelligents !

15- Avant Cold Dimensions vendait ses propres productions mais maintenant il faut passer par Grau pour commander, pourquoi avoir pris cette décision ?

Whyrhd: J’ai choisi de recommencer à faire de la musique et c’est beaucoup plus excitant et intéressant que de diriger un label. Ca n’a jamais été mon rêve de gérer une affaire comme ça. Maintenant je m’occupe de la gestion générale de Cold Dimensions et des groupes. Je décide quelles sorties on fait etc. Le côté « purement affaires » est assuré par Tom de GRAU RECORDS.

16- Maintenant quel est le futur de Lunar Aurora ? Allez-vous remonter sur scène ?

Aran: Non, on ne fera plus de concerts. Nous voulons consacrer  la ou les deux prochaines années à l’écriture d’un nouvel album.

17- Après avoir rappelé à nos aimables lecteurs qu’Hoagascht sortira chez Cold Dimensions et qu’ils peuvent l’acheter sur le e-shop de Grau Records, c’est à vous de clore cette interview.

Merci !!!

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Lunar Aurora, one of the jewels of the German black metal scene, is back. Five years after the excellent Andacht, they are about to release their ninth studio album, Hoagascht, on Cold Dimensions. On this occasion, we had a talk with Whyrhd and Aran, the founding members of the band:

1- So you’re back after a five-year absence, how do you feel about your comeback and the upcoming album Hoagascht ? Do you wonder what the audience’s reaction will be ?

Aran: Well, nowadays, the development of the music industry and the auditory habits are fluctuating stronger and faster then ever. Thus we can’t really foresee what “Hoagascht” will achieve. But I guess “Hoagascht” is an authentic and reliable album in these times of quick up- and downturns. We will see…

2- Can you tell us how you decided to make a new album ? Regarding the creative process, Hoagascht is the first album you make alone with Aran, why did you decide it would be only the two of you ? How long did it take you to write and compose the album and what did you start with ?

Whyrhd: Well, doing a new album has been in our minds since 2008 I guess, but all of us had issues we wanted to follow, so it took until Autumn 2010 until we started to compose. At that time Aran spent most of his time 400 km away, so he had to do most of the composing stuff by himself plus adding my ideas. It had been a situation we had to grow into, but after all the years we are friends now, it has not really been a problem. And I personally think Aran did a great job. We have no interest and don’t want to put our energy in finding new members, all of that had been to exhausting over the years. So the situation with Lunar Aurora is quite fine with us.

3- You chose to program drums for Hoagascht, did you make this decision to avoid working with a third person or was it a sound-oriented choice ?

Aran: As Whyrhd mentioned above we were not able to mentor a new drummer or to rehearse. The programmed drums are done by me and I might say that the drums are quite ok. The program is streaming and sampling real analog audio files. So it is not a typical drum-machine. It is more or less a digital-to-audio process.

4- Will thus Hoagascht be a more « personal » album for you ? Can you translate the album title for us ? Why did you decide to write exclusively in Bavarian ? Can you elaborate a little on your attachment to Bavaria ?

Aran: Every of our album is a very personal album, but “Hoagascht” is really “homey” for us. All lyrics are written and performed in the dialect spoken in Upper Bavaria. The area we are coming from and living in. We tried to express very directly and impulsive what we feel when it comes to places we know since a long time. We reminisce and evoke home-grown worlds. Like for example the smell of stones in the Alps, the “voices” coming from certain places in the forests, the sound of a well-known brook, etc… and at the same time it is not just a view on the outer world. It is mostly a reflection and ode to the spiritual aspect, that is accompanied by an area you are coming from. I guess everyone who had the opportunity to grow up in very own manners and in regions where his/her roots are, knows what I am talking about. “Hoagascht” is a Bavarian word for – let’s say something like –  “home” and “garden”. Or at least literally. I think this speaks for itself.

5- What themes did you develop in the lyrics of your new album ?

Aran: The lyrics are dealing with our own reflections towards our homeland and the “spirit” therein. Thus the dialect here is the perfect expression when it comes to the idea of making home-grown music.

6- For you is Hoagascht in continuity with the work of your previous albums or is it the beginning of a new era for the band ?

Aran: So far every album we did has its own style. Same goes for “Hoagascht”. So “Hoagascht” is another chapter, not a new era.

7- You tend to write your lyrics in a very literary – not to say poetical – way. Do lyrics have a special importance to you ? Have you been or are you currently influenced by your readings ? If so, what do you like to read ?

Aran: Books rarely influence my lyrics. I read a lot like old children’s books, vintage short stories or religious books. Of course our lyrics do have a special meaning to us. Roughly speaking: Very personal reflections.

8- In past interviews you said you were very much into spiritual matters and that ancestral natural beliefs had an influence on your everyday life. You celebrate natural phenomena in many of your song titles and lyrics (the name of the band, the natural cycle reproduced in Zyklus and the voices imitating the wind in « Schwarze Winde » on Mond for instance), can you specify exactly what influence your beliefs have on your life ?

Aran:  Ancestral natural beliefs have no influence on our life. We just think that there are tides in nature and in the cosmos, which influence the overall evolution since the beginning of time. This dimension we are living in, is a world of polarity. Day/Night, life/death, inhalation/exhalation… and so on. Including reincarnation and the circling of the everlasting soul. We exist to experience and to widen ourselves. I cannot explain it in a deeper way within an interview.

9- There are several occurrences in your lyrics and music of echoes and double themes: the track entitled « Mein Shattenbruder » on Seelenfeuer, the duality of voices that is ever so striking in Lunar aurora between Aran’s voice and yours, not to mention the artwork for Elixir of Sorrow which shows the face of a young man on the front cover turning into a monster on the back cover. Could you elaborate on the importance of duality in Lunar Aurora (music, lyrics and artwork)? Did Elixir of Sorrow give Aran the idea of the paintings or had he painted them before and decided they were fit to illustrate the album ?

Aran: Let me answer instead of Whyrhd. “Mein Schattenbruder” is related to an entity which can be described as the opposite of the guardian angel. In German it is called “Doppelgaenger”. You can translate it like “dark double”. Everyone has this entity (in fact it is a fallen angel) bound to your existence. But this theme would go beyond the scope of this interview. Just try to imagine that there are angels and fallen angels and a lot of more characters in everything.

I did the artwork for “Elixir Of Sorrow” and thought it might fit to the flair of this album. But we don’t interpret every step/decision we make within the music. There is really enough space for intuition. Mostly later on we realize what has been built and which aspects and themes are showing their faces.

10- Talking about artwork and visual matters – and this will be a question for Aran – many of Aran’s paintings have been used as covers for Lunar Aurora albums but also for several other bands. Can you tell us more about the history of Sperber Illustrationen ? How did you come to visual art ? Has it always been a passion for you ?

Aran: I love to draw since I was a child. I know this is a typical answer when it comes to a certain passion. But in fact I am really “visual”. I love old children’s books with their often very nice artwork. And for example when I leave the house, I always have a camera with me. Over the years I decided to make the painting and drawing job-related. As we have some contacts within the music scene, I was able to start with some artwork for other bands. Nowadays I still work for bands and labels, but not exclusive anymore. I also concentrate on board games and books and webpages. Everyone who is reading this is invited to have a look: www.sperber-illustrationen.de

11- You also use visual elements but to a further extent in your other projects such as Trist’s Hin-Fort for which you used many film samples (The Illusionist, Silent Hill, Darkness, Amityville etc). So we can infer that fantastic films have some kind of importance to you, what are your references in this domain ? By the way, we racked our brains over it but we still haven’t been able to figure out where the sample with the scared-sounding woman counting aloud on « (Keine) Angst » comes from, care to help ?

Aran: Meanwhile I almost regret the use of so many samples. I just took some snippets here and there to create a certain unreal and febrile atmosphere. I didn’t care from which movie. I merely wanted to achieve a medley of soulless and orphaned feelings. To be honest I don’t like the mentioned movies. They contain these soulless and almost stupid and dull Niveau which is so symptomatic for these times. I tried to use this as a caricature.

12- While we are at personal projects, when you created Cold Dimensions what exactly did you have in mind ? Did you create it to produce Lunar Aurora albums first and foremost or was it also to give a hand to other bands which faced trouble with their labels ?

Whyrhd: When I started up Cold Dimensions it was in the first place to have a label for LUNAR AURORA, as we were fed up with all that problems we had concerning this issue. After talking with our friends of GRAUPEL I thought I could Cold Dimensions turn into a platform for great music (from a completely subjective point of view, of course). That’s what it is until now.

13- Still about Cold Dimensions, what is your signing policy ? Do you prefer to search for bands yourself or are you more for waiting to be contacted by bands which would be interested in signing with you ?

Whyrhd: There is no “signing policy” or whatever. If a band creates music that I think is killer, I contact them. Then we see what happens…

14- Generally speaking, what do you think of the German black metal scene ? In France the different bands and labels often badmouth each other whereas in Germany the black metal scene seems more united, is it really the case ? What is your relationship with the Wod-Ván bands ?

Aran: We are not really into the German BM scene. We have some serious private contacts with bands, but that’s it. I know the operator of VÁN RECORDS and he really is a honorable person, but I don’t know that much about the bands there. I know some guys from VERDUNKELN and NAGELFAR. Smart people!

15- Cold Dimensions used to sell its own productions but now everything has to be ordered through Grau, why did you make this decision ?

Whyrhd: I chose to return to making music, which is by far more exciting and interesting than running a record label. It has never been a dream of mine to do a business like that. Now I care for the general direction of Cold Dimensions and care for the bands, decide what releases we do etc. The “hard” business side is done by Tom of GRAU RECORDS.

16- Now where is Lunar Aurora headed? Do you plan on playing live again ?

Aran: No, we won’t play concerts again. We want to concentrate on a new album within the next 1-2 years.

17- After reminding our kind readers that Hoagascht will be released on Cold Dimensions and that they can buy it on the Grau e-shop, it’s up to you to close this interview.

Thank you!!!

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  • Interview conducted by Ennoia.

 

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Chroniqueur

Ennoia

Amatrice de chats, de zombies, de littérature, de black metal en particulier et surtout de musique en général.

Ennoia a écrit 34 articles sur Eklektik.

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3 Commentaires

  1. guim says:

    De l’amour à la laine il n’y a qu’un pas. Excellente interview. Hâte d’écouter tout ça.

  2. Merci pour cette interview mes poulettes, c’est du tout bon !

  3. darkantisthene says:

    merde pas de question sur la relation sarkozy/merkel…

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