Sea Of Shit – Sea Of Shit

Pas de commentaires      1 834
Style: Powerviolence / GrindAnnee de sortie: 2011Label: PRGNT Rec / Kills you Record

Le bois ne brûle pas par hasard, ce ne sont pas ces années de défrichement, de politique de la terre brûlée organisée autour de Chicago qui mettent à mal cette idée que Sea of Shit est un des plus vicieux pyromane de la scène de l’Illinois. L’art de la guerre sonique mené tambour battant est ici consigné comme un fait historique dans les notes de ces tirailleurs exemplaires. On ne se berce pas au son des douces désillusions du fantasme esthétique classique chez Sea of Shit, mieux on cherche le point G du fait d’arme barbare, l’acmé de l’épidémie qui décime de sa contagion brûlante les dernières barrières du bon goût.

Virulente comme une pandémie nouvelle, voilà la musique des trois zigs esquissant un clin d’œil à tous les mâche-lauriers de la planète sur un EP frappé de l’oriflamme PRGNT Rec pour ceux qui ont choisi le vinyle ou Kills you Record pour les adorateurs du format k7. Oui il en reste, même si pour l’anecdote j’avoue avoir pris un coup de vieux la dernière fois que j’ai lu quelqu’un qui ne comprenait pas le mot « rembobiner », l’étanche ange, la candeur incarnée.

Sea of Shit c’est d’abord le side de deux Tower of Rome : Josh Snader et Mike Serrano, de la mauvaise graine à l’ambition nihiliste aussi volatile que l’alcool d’un cocktail Molotov, le brin de folie aigre en plus. Mais c’est aussi le projet de Robby Komen, tenancier du bar Constrictions, qui vient pousser la chansonnette derrière le micro comme on coule le bronze, dans des ateliers parallèles d’artistes de l’underground américain.

La sculpture est là, flanquée d’agrégats de limailles lourdes et de zinc tranchant, le tout est travaillé au rebatteret à même l’enclume. Les pièces s’enchevêtrent, les cassures sont des synonymes d’empreintes machinales aux tournures folles et vicieuses quand les blast beat viennent ponctuer les hachures de cet apocalypse sonore. La mécanique est parée d’une rouille, d’un vécu qui rappellerait les premières démos de Napalm Death tant le ton de la charge est vécu dans la même urgence, le gosier plein de spiritueux, sauf qu’ici les moshs singularisent l’expérience. Powerviolence j’écris ton nom, en long en large et en travers, surtout en travers. L’huile de moteur inonde le cœur du disque et c’est avec fluidité que se fracassent 8 titres à la densité de planètes telluriques dans vos écoutilles, 1 minute 20 pour le plus long, histoire de plier les débats. La claque.

Avec ce petit EP, Sea of Shit revient remettre un coup de marteau sur les tempes. Un disque plein d’énergie, de force et de puissance. Forcément ça éclabousse.

 

http://www.youtube.com/watch?v=K50oESN_t6M

Up Next

Groupes cités dans la chronique

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *