Secrets of the Moon – Seven Bells

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Style: Black metalAnnee de sortie: 2012Label: Lupus LoungeProducteur: Prophecy Productions

Comme tous ceux qui ont adoré Privilegivm, je ne savais trop qu’attendre de ce Seven Bells annoncé si longtemps avant sa sortie dans les bacs. L’EP Warhead et le clip de « Nyx » ne m’engagaient pas des masses, c’est donc perplexe que j’ai entamé ma première écoute à la réception du CD.

Ma première impression d’ensemble fut à peu près la même que celle que « Nyx » m’avait laissée : « il ne se passe quand même pas grand chose dans cet album! ». Je ne demandais pas les constructions alambiquées d’un « Harvest », les riffs géniaux d’un « For they know not » ou le côté hyper fédérateur d’un « Queen Among Rats », mais quand même. Les trois premières écoutes m’ont laissée sur ma faim, trop peu de guitares, trop peu de chant, trop de structures étirées. Par contre, ce qui n’a jamais manqué chez Secrets ne fait pas défaut non plus à Seven Bells, l’ambiance globale de l’album faisait qu’il me donnait quand même un subtil goût de « reviens-y ». Au fur et à mesure des écoutes, l’album se dévoile vraiment. Les ambiances se font plus prenantes et votre oreille s’ouvre à des détails qui vous avaient jusque là échappés. Deuxième conclusion: Seven Bells est de facto beaucoup moins accessible que Privilegivm.

En se laissant guider par le côté insidieux des ambiances de l’album, on finit par se laisser séduire et rentrer complètement dans les compos. Ici Secrets of the Moon nous comptent leur genèse à eux teintée d’Aleister Crowley et dotée d’un charme particulièrement reptilien. A chaque morceau un son de cloche différent (d’ailleurs le premier ressemble vraiment à celui de « For whom the bell tolls » de Metallica), sept incantations intenses et dépouillées, sept tableaux de recueillement plus sombres les uns que les autres. L’élément le plus frappant après quelques écoutes est le côté vraiment rampant des guitares tout au long de l’album. La batterie de Thelemnar est aussi fine que d’habitude et son jeu tout en toucher vient parfaitement compléter les guitares incisives. Les vocaux ne présentent aucune surprise, si on peut parfois les trouver trop en retrait, c’est je pense pour laisser une plus grande place à l’atmosphère. Le son est très équilibré et met parfaitement en valeur les morceaux, Tom G. « Warrior » Fischer a fait un excellent boulot sur le mix et le mastering.

Les trois premiers titres s’enchaînent de riffs pachydermiques en ambiances pesantes jusqu’à ce que la tension éclate en une envolée de voix incantatoires à la fin de « Serpent Messiah ». Le riff hypnotique de « Blood into Wine » en fait un des gros temps forts de l’album tandis que les guitares prennent de légers accents heavy, ce qui n’est pas pour me déplaire. « Worship » reprend le côté incantatoire dans les voix claires et le petit chorus très mélodique vient donner un aspect aérien à cet acte de vénération sonore. Ensuite vient « Nyx », deuxième temps fort de l’album et parfaite illustration du côté rampant de ce Seven Bells. Tandis que les instruments se font lourds, la voix, elle, donne de la hauteur et de l’ampleur au morceau. L’orgue de Morten Gass (Bohren & der club of gore) parfait le côté solennel. L’ultime supplication, « Three Beggars », revêt d’abord un aspect plus direct et agressif mais l’incantation ne tarde pas à faire son retour alors que des voix féminines se joignent à la partie, ainsi que Kvohst de Code qu’on ne reconnaît d’ailleurs pas d’emblée tant il n’officie pas dans son timbre traditionnel. Ainsi la conclusion de l’album vous porte de temps calmes en accélérations, de hauteurs vertigineuses en bas fonds marécageux toujours avec la même humilité et le même recueillement.

La force de Seven Bells est donc décidément bien dans son côté insidieux qui fera que, même s’il n’a pas autant de moments forts que les précédents opus de Secrets of the Moon, il vous apportera quand même une vision, un univers nocturne dans lequel vous plonger à vos risques et périls.

Tracklist:

1- Seven Bells (7:10)
2- Goathead (6:27)
3- Serpent Messiah (6:59)
4- Blood Into Wine (5:39)
5- Worship (9:16)
6- Nyx (11:52)
7- The Three Beggars (Satan’s Church) (12:34)

Chroniqueur

Ennoia

Amatrice de chats, de zombies, de littérature, de black metal en particulier et surtout de musique en général.

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Commentaire

  1. Cette chronique me donne envie d’acheter cet album que je me suis juré de ne pas écouter après la déception qu’a été « Privilegium » (le privilège de s’emmerder en écoutant un de ses groupes favoris). Apparemment je fais partie des exceptions qui trouvent que c’est une pâle copie d’Antithesis (qui reste mon préféré à ce jour).

    Le morceau que tu as posté m’a plu, même si c’est pas dans mes habitudes d’écouter un morceau sorti du contexte de l’album en preview.

    Bref, si c’est moins « accrocheur », tant mieux, si on entend toujours aussi peu la basse, dommage, mais j’ai un peu l’eau à la bouche grâce à toi Ennoia et je vais lui donner une chance dans les prochains mois (tout comme au dernier Accept fraîchement sorti, mais là on change de registre, j’avais juste envie de te glisser ce clin d’oeil en passant ^^).

    Merci pour la chro !
    Le prêtre nocturne.

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