Genöcide – Down to Kill

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Style: Punk GlamAnnee de sortie: 2011Label: Horror Rec

Horror Rec nous a habitués aux petites sorties qui créent de l’intérêt. Un EP de Denial of God bien sympathique, le Cursed Concert de Death SS qui mettait à l’aise, le suivi d’ Abysmal Grief histoire de rester dans le caveau, allumer les cierges et sortir l’encens. De la release bien consistante au ton bien lardé, servie dans un packaging tout ce qu’il y a de satisfaisant, le petit bonheur en somme. Des disques qui montraient qu’Horror Rec avait des intentions plus que louables.

Mais ce qui nous intéresse ici c’est leur idée d’avoir remis au goût du jour un groupe comme Genöcide. Genöcide c’est un peu le cabaret de la décadence punk. Groupe déjanté made in New Jersey, à la crête hirsute, croisement réussi des Sex Pistols qui auraient doublé les épisodes d’une mauvaise série B lors d’une prise massive de LSD et d’un Motörhead qui aurait viré glam entre deux sniffettes. Un peu comme si les Dead Boys vous racontaient dans vos enceintes ce qu’ils auraient pu devenir en chargeant un peu leurs glaires de limailles et s’ils s’étaient pris pour Kiss, Genöcide se fait l’avocat de toutes les dégénérescences. Emmené par un Bobby EBZ atteint, l’usine à tubes ophiolatriques Genöcide puisait dans l’inspiration radicale du chanteur reptilien ses amours pour les tueurs en série Charles Manson ou Ed Gein en tête, et les déviances narcotiques qui le mèneraient dans le cercueil, lui qui fut rattrapé par l’hépatite C un jour comme tant d’autres de l’année 2007 pour le reste des habitants pressés de New York.

 

Les dealers de crack, les fumeurs d’herbe et les perchés nés sous X ont suivi avec envie les frasques du groupe dans les galeries creusées par les vers de la grande pomme, le temps que ça aura duré. Le temps de se chauffer les neurones, de copuler et gerber son trop plein d’amour pour la vie à chaque coin des salles de concerts qui ont vu débarquer les hordes de mutants entre 82 et 88 pour suivre le groupe sur scène. Aujourd’hui on peut se procurer ce double LP et remonter aux sources du mal euphorique, celui qui sait s’exploser pour la cause festive de ces punks qui ont plombé les crânes de leur public aux riffs chargés de grenaille.

27 morceaux rares du groupe – d’autres un peu moins – remasterisés pour cette compilation qui nous plonge dans l’univers détraqué de Genöcide. On y retrouve deux démos du groupe : Guttercat et Reign of Terror qui jouissent d’un remaster qui flingue comme il faut, d’autant que pour Guttercat l’exercice est encore plus sympathique, la cassette n’ayant jamais traversé l’Atlantique. L’occasion donc de faire suer comme il se doit les enceintes et le palpitant avec les titres au rock poisseux des petits gars du New jersey. Associons à cela un remix bien grassouillet de leur album Submit to Genocide et on se retrouve avec un double LP qui claque la gueule comme il faut. C’est bien frappé, la poudrière se développe selon le rythme des thèmes abordés. Auto destruction, flammes et orgies au programme,  pas plus pas moins, et on se fait un morceau d’histoire en suivant le saphir.

 

Antisocial, festif et burné. Down to kill est un indispensable pour quiconque voudrait découvrir le groupe sous son meilleur jour. Un objet bien fichu, comme le témoignage d’une époque et un album souvenir d’un de ses plus vaillant soldat, le disque d’Horror Rec ravira les puristes et convertira les autres à l’univers déglingué de ces maniaques embourbonnés. Fuck Yeah !

 

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