Le 1er album éponyme a fait l’effet d’une petite bombe et a hissé rapidement Periphery parmi les groupes metal qui comptent actuellement, les tournées internationales et placements sur les affiches de grands festivals metal ont rapidement suivi. Ascension fulgurante. Ce second album des fers de lance du « djent » est donc attendu au tournant. Poursuivront-ils dans la lancée du premier, qui a popularisé un genre de metal progressif croisant riffs puissants complexes et mélodies aériennes?
De son intro grandiloquente au dernier titre, la première écoute de ce second album de Periphery met les choses au clair, on est là pour en prendre plein les oreilles en 73 minutes, Periphery s’est appliqué à créer 13 vrais morceaux assez différents, passant tous d’un extrême à l’autre. Se détachant souvent des rythmiques djent assez évidentes héritées de Meshuggah, ils ont élargi le spectre de leur metal. Les ingrédients du 1er album sont tous là, tempo rapide, 3 guitares imbriquées en des riffs imaginatifs à rallonge, puissants et groovy, rythmiques surchargées, voix passant sans arrêt du growl au clair, passage clairs lumineux, mélodies prog/fusion, le tout dans une ambiance lumineuse et futuriste, entrelacé d’interludes électro, trips limite New Age avec arpèges et claviers. Le groupe se permet plus de variations encore que par le passé, le terme de metal progressif ne leur a jamais aussi bien convenu, la plupart des morceaux s’étendent sur plusieurs parties successives, des passages dignes du death technique, blastés, des solos de batterie et de guitare déments cohabitent avec des refrains mélodiques évidents aux voix montant dans les aigus.
Et là-dessus, le chanteur est tout bonnement énorme, il détruit toutes les critiques qu’il a pu recevoir sur le 1er album, au niveau puissance notamment, avec un panel vocal impressionnant et une liberté de ton où des growls infernaux se calent entre des envolées mélodiques aigues. Un chanteur impeccable pour un groupe qui détruit toute barrière musicale entre pop/rock, musiques progressives et metal extrême.
Au premier abord, vu la densité du style pratiqué, l’album est assez imbitable, il faut de nombreuses écoutes pour avoir pris ses marques et encore plus pour en faire le tour, si ce n’est pour assimiler ce qui se passe dans certains riffs. Mais rapidement, on arrive à l’évidence, Periphery passent le cap du second album avec brio en réussissant à corriger les quelques travers du premier album, toujours avec un son absolument énorme. Pompeux, épique, complexe mais pour autant fun à écouter, positif, vivant, rythmé, hyper varié mais cohérent. Un grand album pour qui sait l’apprécier, mais difficile d’être dans la demi-mesure.