Le premier album de Days of the New sort en 1997, soit en plein dans la vague grunge qui déferle de l’Etat du Washington, il s’insère sans peine dans ce mouvement grâce à ses mélodies mineures, sa thématique mélancolique, mais la musique du groupe a une particularité bien spécifique, les guitares sont acoustiques. Ce format donne une cohésion sonore remarquable à cet album et met en valeur la voix de Travis Meeks, seul maître à bord, compositeur talentueux et guitariste de surcroît.
Ses compositions touchent en fait autant à la country, au folk, mais reflètent un état d’esprit propre au grunge, dépressif, noirs, avec quelques riffs rappelant dans une version guitare sèche ceux d’Alice in Chains. Tonalités sombres et tempos lents, ici souvent joués sous la forme d’arpèges mêlés entre 2 guitares. La voix de Meeks a également quelques similitudes avec celle de Layne Staley. On est cependant loin de la copie, cet album dans son ensemble a une personnalité marquée, reflétant l’état de grâce de son jeune compositeur. Ces morceaux ont été écrits quand il avait 17/18 ans, et il en a à peine plus quand il chante sur cet album, mais sa voix a déjà une maturité et une profondeur certaine, s’expliquant peut-être par une enfance difficile qui hante ce premier album.
Difficile pour moi de ne pas encenser un album qui a accompagné mon adolescence, à une époque où j’avais tendance à passer ou boucle les mêmes albums. Ces 12 morceaux gardent une place à part dans mon panthéon, les arpèges acoustiques hypnotiques de « Solitude » ou « What’s Left for me? », la voix, les paroles touchantes me font toujours autant d’effet.
Malheureusement, Meeks changera entièrement le line up du groupe juste après cet album et n’arriva jamais à retrouver l’atmosphère unique de cet album éponyme (les suivants le sont également, et se reconnaissent par leur couleur). Si vous être curieux d’écouter une tentative particulière de rock acoustique dans les 90s, cet album est immanquable.
C’est vrai qu’il était sympa cet album, ça me donne envie de le ressortir tiens.