Dagoba – Post Mortem Nihil Est

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Style: Metal Annee de sortie: 2013Label: VerycordsProducteur: Logan Mader

Après avoir décontenancé son auditoire avec un Face the Colossus un peu trop mou, les marseillais avaient bien redressé le tir avec Poseidon, un album sympathique et puissant, digne du savoir-faire phocéen.

Deux ans après, les revoilà avec ce Post Mortem Nihil Est. Avec Dagoba on ne s’attend jamais vraiment à être surpris (et pourtant parfois on l’est), et une certaine lassitude s’est même installée au fil des années. C’est donc sans attente particulière que l’écoute de l’album débute. Pourtant, si la recette n’est pas fondamentalement différente, le son du groupe est un peu différent sur ce disque, et pour cause, après avoir choisi Tue Madsen pour leurs 3 précédents albums, les marseillais ont décidé cette fois de faire appel à Logan Mader pour changer un peu les choses. Le résultat est là, le mur du son est un peu plus subtil, même si je ne suis pas forcément convaincu que la subtilité soit nécessaire pour une musique aussi directe et simple que celle de Dagoba.

Une autre différence tient au changement de guitariste : pas de révolution pour autant mais un jeu de guitare un poil plus subtil là aussi, que ce à quoi nous étions habitués par le passé, entendez par-là une guitare qui ne se contente plus forcément de suivre la batterie pour un effet mitraillage fear factorien, mais qui s’autorise quelques sorties de piste et même des solos plutôt bien sentis.

On retrouve par contre un peu partout les arrangements quasi symphoniques présents depuis What Hell is About, et devenus la marque de fabrique de Dagoba, comme sur « The Realm Black », la fin de « I, Reptile », ou sur « Kiss me Kraken » sur lequel les violons sont pour le coup un peu trop présents et à mon goût assez mal adaptés et incorporés au reste. C’est d’ailleurs un travers général de l’album à mon sens, des arrangements symphoniques assez patauds, parfois inutiles compte tenu des compositions (meilleur exemple avec le par ailleurs très bon « By the Sword »), et qui semblent par conséquent artificiellement ajoutés pour montrer que Dagoba n’est pas qu’un monstre froid et bourrin.

Shawter semble aussi avoir décidé d’accentuer le contraste entre ses différents styles de chants : le chant hurlé est plus que jamais proche du death, et le chant clair est plus clair que jamais. Pas désagréable compte tenu des capacités vocales réelles du chanteur de Dagoba, l’apparition de ce dernier reste là aussi un peu trop téléphonée sur beaucoup de morceaux, sonnant un peu lourdingues et tombant comme un cheveu sur la soupe (comme sur « When Winter… » ou dans une moindre mesure sur « Yes We Die » qui prend une teinte un peu trop mélo pour le coup, idem sur « Son of a Ghost » et ces « you ahouuuu » un peu dégueulasses). On préférera les morceaux plus homogènes comme sur « I, Reptile » et son chant constamment grogné. Car la recette du « refrain clair » qui revient sur la plupart des titres lasse assez rapidement, et du coup l’attention chute largement avant la fin de l’album et celui-ci perd en dynamisme malgré la présence de bons titres comme « The Great Wonder » (malgré un passage chanté-parlé complètement foireux à la fin du titre) et ses légers ajouts électroniques bien sentis ou les bien mitraillés « The Day After the Apocalypse » et « Oblivion is for the Living » (gâché par un refrain lourdingue).

Tout en étant supérieur à Face the Colossus, mais inférieur à Poseidon, Post Mortem Nihil Est reste donc un album contrasté et imparfait, mais qui contient quelques belles réussites ponctuelles.  Pas sûr que la recherche de subtilité ne nuise pas au final à l’efficacité du groupe qui devrait peut-être se concentrer sur ce qu’il sait faire de mieux, du bon gros métal « in your face »…

Et j’avoue que la pochette, pourtant signée Seth (de Septic Flesh) n’est vraiment pas à mon goût, clichesque et assez moche. Mais c’est affaire de goût…

Tracklist :
01. When Winter
02. The Realm Black
03. I, Reptile
04. Yes, We Die
05. Kiss Me, Kraken
06. Nevada
07. The Great Wonder
08. The Day After The Apocalypse
09. Son Of A Ghost
10. Oblivion Is For The Living
11. By The Sword

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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2 Commentaires

  1. Julien19 says:

    Tue Madsen n’a pas mixé les 3 précédents albums de Dagoba mais seulement What hell is about et Face the colossus.
    Le mix de Poséidon avait été assuré par Dave Chang, tout comme l’album éponyme de 2003.
    Je ne suis pas vraiment d’accord avec ta chronique et trouve, au contraire, que les différents refrains mélodiques qu’on peut trouver sur ce nouvel opus apportent une touche de fraîcheur bienvenue qui se combine parfaitement avec le côté brutal et massif du reste.
    Les goûts et les couleurs…
    Cet album est, à mon sens, leur meilleur à ce jour tant au niveau des compositions que de la production et le côté subtil (au masculin, sans « e » c’est mieux :p) devrait leur ouvrir de nouveaux horizons.

    • krakoukass krakoukass says:

      Merci pour ta correction sur la prod’, et au temps pour moi!

      Pour le reste je me suis réécouté il y a 2 jours le premier album de Dagoba, et ça reste le meilleur à mon avis!

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