Kylesa – Ultraviolet

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Style: Heavy Shoegaze PsychéAnnee de sortie: 2013Label: Season of Mist

Même si « Exhale » qui entame l’album de ce nouvel album des américains aurait tendance à nous faire croire à un retour au style des précédents albums du groupe (avant Spiral Shadow), on se rend rapidement compte qu’il n’en sera rien. Au contraire même, Kylesa continue à tracer sa route et va même encore plus loin que sur son précédent album sorti il y a presque 3 ans. « Unspoken » se charge de nous le faire comprendre avec ses sonorités étranges et cette ambiance vaporeuse, presque shoegaze, avant que le chant de Laura, largement mis en avant sur tout l’album donne le ton : timbre désabusé et clair, on sait que le duo Philip/Laura a traversé une période assez sombre de sa vie et il faut s’attendre à ce que ça s’entende sur Ultraviolet.

A l’image de cette étrange pochette, le trip sera parfois bien halluciné, et il est assez facile d’imaginer le groupe avoir usé de quelques substances pour arriver à un tel résultat. Mais c’est dans ce trip qu’il faudra réussir à entrer pour cerner les qualités de cet album contrasté, qui m’a personnellement causé pas mal de soucis d’appréhension : un titre comme « We’re Taking This » illustre bien cela à travers une tonalité générale heavy et parfaitement jouissive, malheureusement plombée par des breaks légers mais paradoxalement lourdement amenés, qui font un peu retomber le trip. Car quand le groupe sort ses griffes, armé de ses fières rythmiques puissantes dont on a l’habitude, rien à dire le pied est bien là, mais il y a quelque chose qui ne colle pas, et qui sonne un peu trop artificiel et mal amené : cf le break halluciné de « Long Gone » qui casse la dynamique du morceau et n’apporte pas grand chose.

« What Does it Take » est réussi, car concis et direct, mélodique en diable, un peu comme « Low Tide » d’ailleurs, alors que « Steady Breakdown » a tendance à me faire bailler, évoquant un Subrosa en petite forme, et ce malgré un break mélodique et mélancolique plutôt bienvenu pour le coup, et un final assez impressionnant mais qui survient trop tard et ne dure pas assez longtemps. Idem pour « Vulture’s Landing », plutôt pénible et heureusement suivi par le très sympathique « Quicksand » qui achève de nous convaincre que Kylesa est meilleur sur les titres concis et directs, impression renforcée par le titre final « Drifting » qui met beaucoup trop de temps à décoller pour finalement s’arrêter beaucoup trop vite.

Tout est comme ça sur Ultraviolet qui apparaît au final comme un album bancal, très contrasté, sur lequel on apprécie certains passages mais où d’autres plombent l’affaire et nuisent à la réussite d’ensemble. Pourtant, et c’est là tout le paradoxe, la mutation choisie par le groupe est sans le moindre doute la bonne, l’ambiance étant réussie et le mariage avec le son puissant de Kylesa apparaissant logique et bien pensé. Reste que ces tentatives d’expérimentation semblent encore insuffisamment maîtrisées pour remporter une adhésion complète. La prochaine fois pourrait vraiment être la bonne par contre…

Tracklist :
1. « Exhale »       
2. « Unspoken »       
3. « Grounded »       
4. « We’re Taking This »   
5. « Long Gone »       
6. « What Does It Take »       
7. « Steady Breakdown »       
8. « Low Tide »       
9. « Vulture’s Landing »       
10. « Quicksand »       
11. « Drifting »

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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