Watain – The Wild Hunt

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Style: Dark MetalAnnee de sortie: 2013Label: Century Media

Vous les voyez? Ils sont là, planqués, en embuscade, prêts à passer à l’action. Prêts à assassiner d’avance et à clouer au piloris le nouvel album de Watain, ce groupe qualifié de false par nombre d’adorateurs de Satan. Ce qu’il récolte aujourd’hui, Erik Danielsson, leader du trio suédois l’a bien cherché à coup de provoc’ et de déclarations chocs. C’est aussi la rançon du succès, lorsque l’on commence à faire son trou et à dépasser les frontières du milieu replié sur lui-même du black metal.

Et donc The Wild Hunt sort aujourd’hui sur le gros label Century Media (encore une raison supplémentaire de leur mettre une cartouche à ces vendus). Je dois avouer qu’en faisant fi de la polémique, j’avais vraiment apprécié Lawless Darkness, même si l’épreuve du temps a montré que l’album n’a fait que peu d’allers-retours sur la platine, la faute à une durée déraisonnablement importante et à quelques longueurs.

Autant dire que ceux qui attendaient que le groupe change son fusil d’épaule, et oublie son côté dark pour revenir au black metal plus frondeur et traditionnel de Casus Luciferi en seront franchement pour leurs frais puisqu’au contraire le trio continue droit sur sa lancée. Le ton est donné d’entrée (après une intro gentillette) avec les excellents « De Profundis » et « Black Flames March » qui restent du pur dark/black watainien, toujours largement influencé par Dissection. The Wild Hunt continue ensuite à dérouler son menu avec « All That May Bleed » qui ne m’avait pas du tout convaincu lorsque le groupe l’avait diffusé en guise d’amuse bouche il y a plusieurs semaines, et qui finalement tient plutôt bien la route dans le contexte de l’album, là encore du pur Watain sans surprise. Mais côté surprise, on va maintenant être servi : le groupe commence en effet par lâcher du leste avec « The Child Must Die » dont le ton presque guilleret et l’approche éloignée du black tranche assez nettement avec l’ambiance habituelle malgré des leads toujours dans l’esprit Dissection. Un très bon titre qui a le mérite d’accentuer la différenciation du groupe qui n’a manifestement aucune intention d’aller dans le sens que certains souhaiteraient lui voir prendre. Et ceux-là devront encore digérer « They Rode On » qui est vraiment très surprenant : qui aurait en effet cru entendre Erik Danielsson chanter. J’ai bien dit « chanter » et le bougre s’en sort plutôt bien dans cette sombre ballade (préparez les briquets pour les futurs concerts), avec un timbre sensible et mélancolique qu’on n’aurait pas forcément soupçonné. Autant dire qu’avec cet audacieux exercice de style, la rupture sera cette fois consommée durablement avec les fans de l’ancien Watain, et que ce titre va vraiment faire parler de lui (« Sayyyy goodniiiiight to the liiiight, come twilight and come daaaaark niiiiight »). Ceux qui seront tombés de leur chaise à ce stade seront heureux de profiter du par ailleurs excellent « Sleepless Evil » pour se remettre, puisque le morceau titre risque de les achever : « The Wild Hunt » est encore une fois très proche de la ballade, un peu plus heavy que « They Rode On » et pas intégralement chantée toutefois, quelques grognements ayant encore ici droit de cité. Que penseront-ils des accents flamenco (avec maracas) de la fin du titre?

La fin de l’album est plus conventionnelle avec un « Outlaw » qui n’est pas sans rappeler (le temps de son démarrage et lors des breaks), ce que fait aujourd’hui Rotting Christ et qui se transforme en une belle débauche d’énergie et un « Holocaust Dawn » complètement dans le style de Watain malgré quelques passages atmosphériques et d’autres presque circus étonnants (serait-ce de l’accordéon???). Je n’ai pas parlé d' »Ignem Veni Mittere » qui est un instrumental sombre et calme, un pur interlude.

Enfin les fans du old Watain seront récompensés de leur confiance puisque ceux qui auront investi dans l’édition limitée de ce nouvel album retrouveront en fin d’album un réenregistrement de « When Stars No More Shine », le tout premier titre écrit par Watain et paru en 1998.

Alors au final que penser de ce surprenant (au moins sur 3 titres) nouvel album de Watain ? Et bien pour ma part j’apprécie vraiment les nouvelles tentatives de la bande à Danielsson qui ont le gros avantage d’aérer efficacement un album encore une fois assez long (plus d’une heure dans le style c’est assez conséquent) et qui se digère au final bien plus facilement que Lawless Darkness qui était à mon sens trop long et qui aurait pu être allégé utilement. Pas de remplissage sur The Wild Hunt, un très bon album de la nouvelle ère Watain, qui devrait convaincre les fans des deux précédents albums, sans faire revenir les fans de la première heure qui espéraient encore un retour à leurs premières amours.

Ceux qui recherchent un vrai rip-off de Dissection seront probablement échaudés par les incartades « grand public » de Watain, mais ils devraient être comblés d’ici quelques semaines par la sortie du nouveau Necrophobic (voilà un groupe dont on sait pouvoir apprécier la constance, tant dans le style que dans la qualité).

http://www.youtube.com/watch?v=3wC6O5IY5vc

Tracklist :
1. Night Vision
2. De Profundis
3. Black Flames March
4. All That May Bleed
5. The Child Must Die
6. They Rode On
7. Sleepless Evil
8. The Wild Hunt
9. Outlaw
10. Ignem Veni Mittere
11. Holocaust Dawn
12. When Stars No More Shine (bonus track)

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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5 Commentaires

  1. Kane says:

    Alléchante chronique d’un album que j’attends de pied ferme. Tu m’as donné encore plus envie de l’écouter.

    Un peu rien à battre du foin autour de Watain. J’attends d’eux de bonnes choses à se mettre dans les oreilles et je crois que je vais être servi.

  2. Grizzly says:

    Totalement en accord avec la chro
    Reçu le Digibook aujourd’hui, superbe objet et en écoute je le trouve d’un côté surprenant, plus mélodique et une bonne suite au précédent.
    C’est sur on est pas sur le beuhmeuh des 1er mais toutes période me plaisent en excluant Sworn To The Dark avec lequel j’ai toujours autant de mal.

    (HS mais pour se loguer sur le site c’est différent du forum ?)

  3. Grizzly says:

    Ok merci Krakou
    Pour revenir a Watain, plus je l’écoute et plus j’entends du Bathory avec le Dissection dans les inspirations.
    Et je le trouve toujours aussi bien !

  4. Nigga says:

    belle merde

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