The Body – Christs, Redeemers

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Style: noisy sludge doomAnnee de sortie: 2013Label: Thrill Jockey

Œuvrant jamais où on ne l’attend, le monstre bicéphale The Body revient déjà armé d’un nouvel album et ce seulement quelques mois après l’EP Master, We Perish. Le duo guitare/batterie de Portland, toujours composé de Chip King et Lee Buford poursuit son œuvre singulière entre sludge et noise à l’atmosphère suffocante, mais se montre avec ce Christs, Redeemers, un peu plus aventureux.

Une volonté de surprendre qui se matérialise dès l’ouverture de ce nouvel album. Plutôt que de directement faire grésiller nos oreilles grâce à leur approche malfaisante du riff noisy, The Body nous accueille par une hypnotisante voix féminine surplombant une ambiance onirique quasi religieuse (I, The Mourner of Perished Days). On retrouve cet apport féminin (de la part de The Assembly of Light Choir, ayant déjà contribué avec le groupe auparavant) accompagnant cette fois le langoureux mais dissonant sludge/noise du groupe sur To Attempt Oppenness. Les vociférations suraigües de King complètent le tableau, noyées dans le magma sonore. A la manière d’un Nattranm (Silencer), il exprime une douleur irritante qui se transmet insidieusement à l’auditeur, cependant sa voix étant à égal niveau avec le bourdonnement, elle fait l’effet d’un bruit parasite incrusté à cette masse sonore informe. On se retrouve alors pris entre deux eaux, l’aspect angélique vocal des invitées télescopant l’aspect infernal du groupe pour un mariage bien difficile, et pas vraiment pour tous.

Même recette, même effet pour le superbe An Altar or a Grave à l’envoûtement renforcé par un somptueux violon peu à peu submergé par le retour des vagues « dronisantes » des guitares. Les voix des sirènes répondant aux vomissements de King, où comment transformer beauté ensorcelante en vision d’horreur. Car ne nous méprenons pas, même en innovant, The Body reste fidèle à ses acquis et Christs, Redeemers occupe l’espace majoritairement dans cette optique cauchemardesque. Le reste des compos se base sur des dissonances toujours de mise tandis que la destructrice batterie assoit le malaise en donnant une fois de plus cette dimension doom neurasthénique à l’ensemble.

The Body change, ce n’est pas sale. La participation de The Assembly of Light Choir offre de nouvelles harmonies, de nouvelles textures jusqu’alors insoupçonnées chez le duo, elle renvoie le climat habituellement uniquement distordu et glauque des albums précédents un peu plus loin. Un aspect cérémonial et malsain qui contamine quand même, sans en avoir l’air, les autres titres de l’album sous un amas sonique déshumanisé familier. Christs, Redeemers est au final un album marquant une césure avec le reste de la discographie du duo en insufflant, ô surprise, de la beauté à leur effroyable récital. Intense et impressionnant, cet album séduit autant qu’il rebute. A vous de choisir votre camp.

[vimeo]http://vimeo.com/77171006[/vimeo]

  1. I, The Mourner of Perished Days
  2. To Attempt Openness
  3. Melt Away
  4. An Altar or a Grave
  5. Failure to Desire to Communicate
  6. Night of Blood in a Night Without End
  7. Prayers Unanswered
  8. Denial of the Species
  9. Shrouder
  10. Bearer of Bad Things

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