East of the Wall – Redaction Artifacts

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Style: post.*Annee de sortie: 2013Label: Translation LossProducteur: Andrew Schneider

Une fois n’est pas coutûme, ce n’est pas jonben qui va chroniquer le dernier East of the Wall. Après tout, y’a pas de raison. Même si nous avons des bases communes, il y a bien longtemps que lui et moi n’avons plus de coups de coeur en commun. De plus mauvaises langues que moi diraient que la vague djent lui a cramé toutes ses papilles musicales, mais j’ai beaucoup trop de dignité pour le souligner. Restent quelques groupes ici et là, vestiges d’un temps où nous partagions la même attirance pour une musique complexe et décalée, avant que les chants niais et les productions leucémiques ne viennent tout gâcher. Parmi ceux-ci, The Postman Syndrome, devenu depuis East of the Wall, tient une place de choix. Je vous épargnerai les aventure nominatives et organisationnelles du combo, largement abordées dans les chroniques des précédents albums (voir liens en dessous de la chronique), qui ont mené du premier au deuxième. Sachez simplement que ce sont à peu près les mêmes personnes (un peu comme dans un collectif à géométrie variable) qui depuis une dizaine d’années et quatre ou cinq appellations différentes, ont créé une mouture très personnelle de post-rock/metal/hardcore montée sur des structures prog-rock.

Le line-up a été encore bien bousculé pour ce Redaction Artifacts, puisque Conway (guitare/chant) et Bamberger (basse) ont entre temps quitté le navire. Sans rancoeur apparemment, vu que tous deux participent à de nouveaux projets comprenant des membres restants d’EOTW (El Drugstore, Argonauts). Equilibré par le passage d’Alfano à la basse ainsi que l’arrivée de Ray Suhy (guitare) et Greg Kuter (guitare/chant clair), ce changement pourtant massif semble être passé en douceur, si l’on en croit l’évidente continuité artistique qu’assure ce nouvel opus. Continuité, certes, mais pas répétition. Redaction Artifacts sonne comme le point culminant d’un style personnel développé au fil des années. L’album, dense, donne l’impression d’additionner en couches complémentaires les différentes pistes explorées par ses prédécesseurs.

Certains auront peut être du mal avec la raréfaction des moments de respiration et les nombreux enchevêtrements de notes qui rendent l’écoute du disque plus exigeante. D’autres seront frappés par la quasi-disparition des dialogues chant clair/hurlé (en réalité toujours présents -juste plus subtils-), constante dans l’identité du groupe depuis l’ère Postman Syndrome. En ce qui me concerne, j’ai le sentiment que le groupe a tenté une auto-transfusion de leur propre oeuvre, réinjectant avec succès des schémas existants dans des structures multi-couches harmonieuses.

TL;DR un vrai bon album d’East of the Wall, plus complexe et cérébral que ses ancêtres. Si aucun morceau n’est à jeter, Obfuscator Dye sort clairement du lot avec son accroche immédiate (peut être le morceau de l’année en ce qui me concerne -voir clip ci-dessous-), et Noir Filter synthétise à lui seul l’idée de l’album.

01 – Solving the Correspondence Problem
02 – I’m Always Fighting Drago
03 – Obfuscator Dye
04 – The Fractal Canopy
05 – Arbiters Meet
06 – Third-Person Camera
07 – Excessive Convulsive
08 – The Methuselah Tree
09 – A Negligible Senescence
10 – Redaction Artifacts
11 – Noir Filter

 

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Chroniqueur

drommk

Chroniqueur instable depuis 2009, je me passionne pour les fouilles du web, en quête de groupes originaux ou/et méconnus. J'ai un faible pour les mélanges de genres. La formule parfaite est pour moi un équilibre entre originalité, technicité et émotion.

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5 Commentaires

  1. krakoukass krakoukass says:

    Belle chronique camarade. Ca m’a donné envie de le réécouter, même si à la base je ne suis pas spécialement fan du groupe.

  2. jonben jonben says:

    Ça pourrait effectivement être leur meilleur album, il est en tout cas aussi bon que les précédents et les changements de membres sont assez transparents, même au niveau vocal. Un de mes groupes préférés et un de mes albums de l’année.

  3. krakoukass krakoukass says:

    Je l’ai donc écouté et je voudrais davantage de morceaux comme « Obfuscator Dye » qui tue bien en effet. J’accroche pas complètement au reste par contre.

    • drommk says:

      Si tu n’aimais pas avant, ce n’est pas une surprise. C’est quand même vraiment dans la lignée des précédents opus.

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