Ovid’s Withering – Scryers of the Ibis

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Style: black-death progressif et symphoniqueAnnee de sortie: 2013Label: Auto-production

J’aime bien ça… J’aime bien quand un groupe dont je n’ai jamais entendu parler vient foutre le bordel en fin d’année dans les certitudes qu’on aime se forger concernant l’inévitable « liste de fin d’année » et la non moins inévitable question qui nous obsède tous entre la bûche et les cotillons : « quels seront donc les albums qu’on retiendra comme marquants pour l’année qui s’achève ? ». En l’occurence s’agissant de 2013 Ovid’s Withering réussit quasiment le hold-up parfait.

« Quasiment » parce que Scryers of the Ibis m’a suffisamment retourné pour faire facilement son entrée en bonne place dans mon top annuel 2013, mais « quasiment » parce que s’il n’y avait ces quelques détails sur lesquels je reviendrai plus loin, nul doute que cet album aurait même terminé sur le podium.

Mais commençons par le démarrage, Ovid’s Withering c’est quoi donc? Et bien il s’agit d’un groupe américain basé en Floride. Le style pratiqué par nos américains est en revanche plus difficile à décrire clairement tant il s’agit d’un mélange moderne et détonnant de plusieurs choses : pêle-mêle on y trouve du black, du death (voire du deathcore), une grosse dose de symphonique, et même du djent (genre qui en soi, passés les ténors du genre qui n’ont jamais imaginé qu’ils en faisaient d’ailleurs, me laisse franchement froid en général) dans les rythmiques. Tout cela pourrait constituer un beau bordel si ce n’était pas admirablement mis en forme et si le songwriting n’était pas au sommet de son art avec moults changements de rythmes, variations en tous genres et autres.

On pense parfois à du Septic Flesh plus complexe et varié, qui s’aventure régulièrement dans des tons plus black (à commencer par cette voix d’une férocité impressionnante) mais qui n’oublie pas la mélodie malgré une brutalité quasiment permanente.

Un morceau comme « Oedipus Complex » est assez représentatif du style pratiqué par le groupe : le morceau commence dans des tons black/death symphonique (tendance Dimmu Borgir), part dans des détours orchestraux dont certaines sonorités de clavier ne sont pas sans rappeler le Golden Dawn de The Art of Dreaming,  avant de se mélodiciser (sans voix claire), de laisser place à un superbe solo et de conclure avec des riffs djent qu’on croirait sortis d’un album de Meshuggah. Dit comme ça on pourrait craindre le côté fourre-tout propice à l’indigestion, mais il n’en est rien, et je vous laisse en juger en cliquant ci-dessous. Jusqu’à la fin du titre « Exile », c’est un véritable sans-faute qu’opère le groupe américain, et on aurait frôlé le chef d’oeuvre s’il avait réussi à maintenir le niveau sur les titres suivants, mais malheureusement quelques menus détails vont venir entâcher mon bel enthousiasme.

D’abord l’album est très long et même si contrairement à ce qu’on aurait pu craindre, la lassitude ne se fait pas vraiment sentir, le groupe parvenant à varier le propos et à toujours retenir l’attention avec un petit détail par-ci ou par-là, on peut tout de même penser que l’impact de l’album aurait été plus grand encore s’il avait été amputé d’un ou deux titres (plutôt sur la deuxième moitié de l’album d’ailleurs). Mais à la rigueur, le groupe a choisi de reprendre et d’offrir sur l’album les titres de son précédent EP, et c’est tout à fait louable sur le principe et ce n’est pas un très sérieux écueil. Ce qui me chagrine nettement plus, c’est le vautrage (heureusement très momentané) de certains titres dans du sirupeux de mauvais aloi d’autant qu’il était bien inutile : c’est ainsi qu’à 3 reprises, le groupe se sent obligé de nous sortir une piteuse voix claire qui vient casser un peu la baraque par ailleurs impeccablement tenue : exemple sur « Winter in Tomis » qui démarrait parfaitement et se voit accablé pendant une 30aine de secondes du fait de cette apparition inutile et incongrue. Et là on a juste envie de demander : « Pourquoi ? ». Pourquoi venir saccager ce qui était absolument parfait jusque-là ? Le chant puissant et barbare collait pourtant parfaitement et se suffisait à lui-même, secondé par moments par des grognements black eux aussi bien amenés.

Bref, vraiment dommage, mais heureusement cette petite faute de goût, comme je l’ai déjà dit heureusement très momentanée à chaque fois, ne suffit pas à détruire la majesté de l’ensemble qui impressionne de titre en titre. Quand on sait que le groupe a sorti l’album en indépendant, sans être signé sur un label, c’est à n’y rien comprendre.

Grosse découverte et un groupe à suivre, tant il risque de faire très très mal à l’avenir!

Bandcamp

Tracklist :
1. Earthshaker I 05:42
2. Earthshaker II 03:51
3. Oedipus Complex 06:08
4. Murder to Dissect 07:42
5. Exile 06:30
6. Winter in Tomis 05:39
7. Acheron 06:14
8. The Omen of Lycaon 06:13
9. The God of Shepherds and Flocks 02:11
10. Falsehood of Blasphemous Voices 07:00
11. The Reckoning. The Summoning. The Purge. 08:05
12. Panikon Deima 07:25

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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