Harakiri For The Sky – Aokigahara

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Style: post black metalAnnee de sortie: 2014Label: Art Of Propaganda

Harakiri For The Sky, tout un programme… Sérieusement ce nom… ça fait immédiatement penser aux groupes d’emo-fashion-myspace-core qui pullulaient il y a quelques années avec leurs noms trouvés en piochant les mots « sky », « rose » ou encore « death ». Ou bien est-ce qu’on ne serait pas plutôt dans une veine plus actuelle, du genre post-black metal shoegaze poétique machin comme il en pullule ces derniers temps ? Gagné, c’est bien dans cette case que se range ce Aokigahara, premier album de ce duo autrichien (mais pas les mêmes que Summoning) formé en 2011.

Le premier EP du groupe sorti en 2012 était plutôt bien fait, empruntant des influences autant dans le black à chemises à carreaux (Wolves In The Throne Room/Deafheaven style) que dans le black dépressif à la façon des vieux Forgotten Tomb/Katatonia avec cette légère touche post-rock, histoire de donner un peu plus de contrastes à leur musique.

Aokigahara confirme cette envie de sonner moins ténébreusement qu’avant. Dès l’introductif My Bones To The Sea, on se retrouve enveloppé dans un post rock contemplatif, piano et guitare acoustique de rigueur. La voix du vocaliste J.J., lointaine et plutôt criarde, s’amène ensuite tandis que l’agressivité black metal télescope la fragilité du post-rock. Un premier titre pas désagréable quoique peu marquant, ça passe plutôt bien sur l’instant mais c’est tout. Jhator, le second titre, accélère un peu le tempo et, grâce à une excellente mélodie épique, parvient enfin à agripper l’oreille.

Sur des coups comme ça, Harakiri For The Sky se montre beaucoup plus convaincant, maitrisant pour l’occasion beaucoup mieux son cocktail d’influences. Et cela va être ensuite le cas pour la majorité des titres suivants qui, sans être des chefs-d’œuvre ultimes et en dépit de quelques longueurs, offrent de nombreux moments accrocheurs. Enfin, en guise de bonus dispo sur la version vinyle de l’album se trouve une cover de Mad World (Tears For Fears puis Gary Jules) qui aurait pu augurer du pire mais qui est finalement plutôt bien troussée et tout aussi triste que ses versions précédentes.

Bref, c’est donc un peu comme cela que le dernier Cold Body Radiation, dans lequel je déplorais l’absence de nervosité, aurait pu sonner. Ici l’équilibre entre les parties agressives et les mélodies prenantes est très bien géré, les émotions sont présentes, tout comme les invités nombreux (on y retrouve des gens d’Agrypnie, Heretoir ou encore Whiskey Ritual). Aokigahara (nom d’une forêt japonaise appréciée des suicidaires) est au final un album au parti pris plus sensible que douloureux, de quoi intéresser les amateurs de black à atmosphères post, et donner de l’urticaire aux trves…

  1. My Bones To The Sea
  2. Jhator
  3. Homecoming, Denied
  4. 69 Dead Birds For Utoya
  5. Parting
  6. Burning From Both Ends
  7. Panoptycon
  8. Naigarden
  9. Gallows (Give’Em Rope)
  10. Mad World (bonus)

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beunz
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