Jessica93 – Rise

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Style: Gothique Cold Wave ShoegazanteAnnee de sortie: 2014Label: Teenage Menopause Records / Musicfearsatan

D’abord il y a cette pochette au pouvoir hilarant certain, et qui agira pour certains d’entre nous comme un déclencheur d’achat compulsif…

Pour le reste en ce qui me concerne, l’inoculation du virus Jessica93 a pris un certain temps. Découvert avec Who Cares sorti l’an passé, je n’ai d’abord ressenti que lassitude et force bâillements à l’écoute de ces titres répétitifs, lancinants jusqu’à l’endormissement. Et pourtant, mystère de l’inconscient, allez savoir pourquoi, je le ressors régulièrement depuis, et je ressens maintenant une attraction irresistible pour l’ambiance urbaine et dépressive distillée par le poison de Jess93. L’album a fini par se faire même une bonne place dans ma playlist, et voilà comment je me suis retrouvé peu à peu conquis. Who Cares m’apparaît au final comme un album remarquable dont l’ambiance saisissante fonctionne parfaitement mais nécessite de comprendre et d’accepter sa construction et son approche très hypnotiques. Très certainement un des albums à retenir pour l’année 2013 au final.

Ce qui s’est d’ailleurs confirmé d’une certaine façon par le succès et la médiatisation (certes relative mais tout de même) dont fait l’objet depuis quelques mois ce one-man project derrière lequel se cache Geoffroy Laporte. Point d’orgue de cette reconnaissance qui déborde modestement de la scène indépendante vers le grand public, une apparition au festival Rock en Seine à l’été.

Pour son retour discographique avec Rise, Geoffroy Laporte ne change pas sa recette gagnante : une rythmique lancinante mid tempo portée par une boîte à rythmes dont le son fait partie intégrante du style Jessica93, une basse énorme, des guitares acérées en arrière-plan et la voix fantomatique de Geoffroy qui vient déclamer ses textes, pas toujours complètement intelligibles sans tendre l’oreille et cette fois en anglais, là où le français était beaucoup plus de rigueur sur son premier album. Il s’agit d’un détail plutôt que d’une vraie révolution, car le chant est toujours en arrière-plan et donc toujours relativement secondaire dans l’appréciation et la qualité de l’expérience, toujours placée sous le signe du gothique urbain avec une première influence majeure incarnée par The Cure (difficile en particulier de ne pas entendre à quel point Pornography reste la référence majeure de Geoffroy Laporte) et quelques autres influences plus diffuses et portant davantage sur l’atmosphère ou certains sons (d’abord avec l’usage de la BAR)  qui rappelent ponctuellement Godflesh ou Kill the Thrill par endroits.

Rise fonctionne toujours, presqu’aussi bien que Who Cares, l’effet de surprise en moins bien sûr. Les moments forts sont certainement « Asylum » et « Karmic Debt » suivis d’un « White Noise » qui rappelle étonnamment parfois les débuts de Nine Inch Nails. « Surmatants » captive également, il n’y a finalement que « Inertia » qui se révèle peu passionnant et un peu trop long, à l’image de « Sweet Dreams » qui était à mon sens le maillon faible de Who Cares.

On regrette par contre que l’album soit un peu court, d’autant qu’on aurait vraiment aimé pouvoir retrouver les deux très bons titres de Salle de Shoot (au moins sur la version CD puisque le split n’était sorti qu’en vinyle), le split sorti avec Mistress Bomb H en octobre juste avant l’arrivée de Rise.

Avec deux albums jumeaux à son crédit, quelle suite donnera maintenant Geoffroy Laporte à son projet? La question risque de devenir déterminante par la suite, l’usure et la lassitude pourraient en effet surgir et compromettre l’avenir de ce pourtant très attachant projet. On n’en est heureusement pas encore là, alors en attendant on en profite.

[bandcamp album=1283045391 bgcol=FFFFFF linkcol=4285BB size=venti]

Tracklist :
 01. Now
02. Asylum
03. Karmic Debt
04. White Noise
05. Surmatants
06. Inertia
07. Uranus

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

krakoukass a écrit 1162 articles sur Eklektik.

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