Thaw est du genre très actif. Ce groupe de black metal expérimental polonais n’arrête pas, entre les EPs et les splits (en ayant sorti un avec Echoes Of Yul pendant l’été), allant jusqu’à sortir le même jour une compilation (intitulée Decay/Advance) et leur second album long-format (faisant suite à l’éponyme Thaw, sorti l’an dernier), c’est donc sur ce dernier que nous allons nous pencher.
Earth Ground ne déroge pas à la règle qui s’est imposée aux polonais: produire un black metal à part, quitte à déranger les puristes du genre. L’enrobage de cet album est dédié aux déflagrations noisy, post metal, parfois même drone (l’intro de No Light) auxquelles s’accole ce black metal froid et haineux. Entre bruits parasites, larsens ainsi que quelques effets électroniques, elles prennent plus ou moins d’espace et complètent un tableau déjà très ténébreux (notamment sous forme d’interlude dissonante comme pendant le dérangeant Second Day).
L’intérêt de cet album réside surtout dans son atmosphère étouffante, cette aura malfaisante créée autant par ces bruits additionnels que par le son black metal de Thaw: très compact, voix haineuse fondue dans un décor de film d’horreur fait de blasts et de riffs ralentissant volontiers histoire d’aller dire bonjour à Terra Tenebrosa (Afterkingdom), à tâtons dans ce brouillard particulièrement opaque. Un brouillard duquel se sortira le groupe qu’à de très rares occasions, comme le temps d’un court arpège pendant Sun.
Ponctué de quelques riffs davantage post-metal (le break pendant Soil, Winter’s Bone), Earth Ground est tout de même un album à l’atmosphère aussi tendue que peu commune, assez difficile à assimiler mais à laquelle l’adaptation se passe sans trop de problème pour un peu que l’on apprécie le black metal et les choses plus expérimentales. Un trip déroutant au sein d’une ambiance glaciale encore plus glauque que les titres du JT de TF1, c’est dire si ça fait peur !
- First Day
- Afterkingdom
- Sun
- No Light
- Second Day
- Soil
- Winter’s Bone
- Last Day