Aaron Turner est un mec sacrément occupé. S’il a lâché Isis et Hydrahead Records, ce n’est pas pour prendre des vacances, bien au contraire ! Il prouve donc que l’hyperactivité est toujours ancrée en lui en sortant deux albums en à peine quelques mois: le dernier Old Man Gloom d’abord (The Ape Of God, imposant double-album) et Sumac, nouveau projet fondé avec Nick Yacyshyn, batteur des excellents Baptists, dont l’album nous intéresse aujourd’hui.
The Deal est un album qui demande un certain temps d’adaptation, un looong temps d’adaptation. En effet, ce n’est pas le genre de disque qui s’assimile tranquillement en une écoute, ses ambiances se développant peu à peu au travers des riffs (forcément) Isisiens lâchés par un Turner plus rauque que jamais. Derrière lui, Yacyshyn tire vraiment son épingle du jeu par sa frappe virtuose et toutes les nuances qu’il apporte à un style pas vraiment réputé pour sa technique. On est dans un postcore aussi immersif que massif, de quoi combler les amateurs de voyages auditifs sensoriels.
Si le tableau semble ainsi idyllique, The Deal peine pourtant à maintenir en haleine comme au temps de la belle époque d’un Oceanic ou Celestial. Les structures ont beau être dignes d’intérêt, tout comme la production imposante, ces atours servent malheureusement six titres sans réel relief: la rengaine parait trop évidente, on manque cruellement de sursauts voire d’explosions (et donnerait presque parfois envie de piquer du nez vu la longue durée de certains titres et la répétition de plans peu évolutifs), et l’envie de se réécouter The Deal disparait bien trop vite…
Pourtant client des ambiances puissantes et pesantes du post-core/metal/sludge parfois à la lisière du drone, Sumac ne m’a pourtant fait que trop peu d’effet, et compte tenu de mes attentes en tant que grand amateur d’Isis et de Baptists, c’est une déception. En dépit d’un son parfait pour le style pratiqué et d’un batteur remarquable, The Deal ne marquera pas vraiment les esprits. En espérant être surpris par la suite pour laquelle le duo sera accompagné par un certain Brian Cook (Russian Circles, ex-Botch, ex-These Arms Are Snakes) à la basse, une alléchante participation qui donnera quelque chose d’un peu moins compact et plus nuancé que The Deal, un petit quelque chose qui manque ici pour me transporter… Croisons les doigts.
- Spectral Gold
- Thorn In The Lion’s Paw
- Hollow King
- Blight’s End Angel
- The Deal
- The Radiance Of Being