Alustrium – A Tunnel to Eden

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Style: Death Metal Technique et ProgressifAnnee de sortie: 2015Label: Autoproduction

Alustrium est une formation américaine originaire de Philadelphie et A Tunnel to Eden, étonnamment sorti en autoproduction indépendante par le groupe, est le deuxième album du groupe et c’est un sacré morceau qui nous est proposé, qui devrait intéresser les amateurs d’un death metal technique riche et progressif.

L’album est long, dense, un peu étouffe-chrétien en apparence (malgré quelques aérations bienvenues comme les deux interludes astucieusement placés, « Wander » qui enchaîne avec « Slackjaw » et « Lucid Intervals » après lequel déboule la grosse trilogie finale de l’album), car contrairement à un Between the Buried and Me auquel on pourrait sans problème techniquement comparer Alustrium (avec ce goût partagé pour le prog), il n’y a pas de chant clair sur A Tunnel to Eden, ni de variation de style ou de structure à 180° (malgré évidemment quelques changements de rythme judicieux, à l’image du passage avec ce tapping de folie sur « In His Own Image » ou de ce bref passage « oriental » sur « Genesis »). Il convient donc d’être dans le bon état d’esprit pour s’enfiler l’album : couchez les mômes, éteignez la lumière et mettez votre casque pour ne pas déranger madame : c’est parti pour près de 73 minutes de bonheur.

Car ce que propose Alustrium sur ce deuxième album est d’une maturité proprement hallucinante, le groupe côtoyant et tutoyant avec succès sur son album les légendes Atheist, Cynic ou Death, clairement des modèles pour le groupe, avec une fibre évidemment plus moderne ce qui peut les rapprocher d’un groupe comme Psycroptic en beaucoup plus progressif et complexe.

Techniquement très impressionnant, le groupe nous démontre l’étendue de son savoir-faire à la guitare et à la batterie en particulier : solos, tapping, variations et autres blasts, on en prend plein les mirettes, tandis que le chanteur du groupe Jerry Martin utilise impeccablement son excellent registre death. Pour éviter que la monotonie vocale puisse s’installer le groupe a l’intelligence de ruser, comme en recourant au renfort vocal assuré par le guitariste Chris Kelly, ou à des gros chœurs masculins scandés (comme ceux qu’on a déjà pu entendre chez Meshuggah ou Textures) qu’on peut par exemple entendre sur « Procreate, Eviscerate ». Le groupe parsème aussi intelligemment son album de petites et discrètes mélodies, rien à voir avec des gros refrains bien téléphonés, on est ici dans quelque chose de fin et d’imprévisible qui rend la tartine d’Eden largement plus digeste et lui donne aussi cette touche progressive qui sied si bien au groupe. Ce dernier installe également ponctuellement sur les interludes et sur l’introduction de la trilogie « The illusion of Choice », une ambiance un peu spatiale qui colle bien avec l’image et le visuel de l’album.

Parlons-en d’ailleurs de cette fin d’album articulée autour de cette trilogie (de 32 minutes tout de même) particulièrement intense et magistrale. Le final de la 3ème partie « Thanatos » est absolument dantesque et vous laissera probablement chancelant après deux parties d’une puissance et d’une inspiration franchement impressionnantes (et après un solo et un passage purement progressifs avant que le final ultra puissant vienne tout balayer pour finalement installer un silence définitif).

Dans un genre assez proche des allemands d’Alkaloid, mais en plus radical et d’un niveau un poil supérieur (la fin de l’album d’Alkaloid étant à mon avis un peu en dessous du reste, Alustrium ne présentant pas cette faiblesse malgré une longueur d’album équivalente) Alustrium a au final probablement sorti aux côtés de BTBAM et Alkaloid donc, le meilleur album de death technique et progressif de l’année se posant ainsi en révélation au futur plus que prometteur!

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Tracklist :
1. A Tunnel To Eden
2. The Atheist Phenomenon
3. In His Own Image
4. Wander
5. Slackjaw
6. Procreate, Eviscerate
7. My Possessor
8. Lucid Intervals
9. The Illusion of Choice I : Genesis
10. The Illusion of Choice II : Eros
11. The Illusion of Choice III : Thanatos

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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2 Commentaires

  1. Shaq says:

    Un excellent album qui mérite d’être écouté et soutenu, à 10$ sur Bandcamp ça fait pas cher la bonne claque dans la gueule !

  2. Equipe Eklektik jonben says:

    Faut que j’approfondisse mais j’aime déjà bien. C’est très bien fait mais les compos sont plutot death technique classiques et pas vraiment progressives, jouées avec un son et une énergie actuelle.

    Je suis d’accord que l’album d’Alkaloid perd en qualité sur la durée mais on est dans un autre registre, c’est vraiment un album progressif avec des morceaux très différents les uns des autres, dont certains assez aventureux niveau composition et mélange d’influences.

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