Iron Maiden – The Book Of Souls

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Style: Heavy Metal Annee de sortie: 2015Label: ParlophoneProducteur: Kevin Shirley

Ah, le double album ! Pas mal de groupes de rock, de hard rock et de heavy metal se sont essayés à cet exercice avec des fortunes plus ou moins diverses (tout le monde ne sort pas son Physical Graffiti ! ). Et c’est quasiment après 40 ans de carrière qu’Iron Maiden décide de nous faire le coup en sortant avec The Book Of Souls une double galette, présentée dans un joli digipack orné de la plus belle pochette que Maiden ait sorti depuis … bien longtemps. Le tout pour un total de 92 minutes de musique, dont un alléchant morceau de 18 minutes « Empire of The Clouds », et plusieurs titres fleuves.

La sortie du disque a été un peu effacée par les problèmes de santé, apparemment résolus heureusement, de Bruce Dickinson, ce qui fait qu’on a plus parlé du traitement de son cancer que de la musique présente sur ce 16e album des anglais. Qu’en est-il réellement ?

C’est sans doute un peu enfoncer des portes ouvertes que de dire que « comme sur tous les doubles albums de l’histoire de la musique ou presque, il y a à boire et à manger, et sans doute un peu de remplissage ». Mais force est de constater que l’on va devoir utiliser ce cliché usé jusqu’à la corde car c’est effectivement le cas. Commençons par les mauvaises surprises, il y a pour moi deux titres anecdotiques sur ce disque : « The Great Unknown », un mid tempo pas vraiment entraînant, qui voit un Bruce Dickinson un peu à la peine, une première sur album dans l’histoire du groupe, et surtout « The Red And The Black » qui compile tout ce qui est désagréable dans le Maiden récent : riff celtique qu’on croirait sorti d’un festnoz et chœurs de stade de foot, le tout pendant treize (!) longues minutes et assorti dans la partie centrale de solos pas vraiment inspirés. Vous pensiez qu’on ne pouvait pas faire pire que « Montségur », et ben oui, en fait. Voilà la bile est lâchée, passons maintenant aux meilleures surprises.

On trouve également sur ce disque des bons morceaux courts qui a l’instar du premier single «Speed Of Light » passeront sans doute avec brio l’épreuve de la scène : On rangera dans cette catégorie «  When the River Runs Deep » ou « Death Or Glory » qui voit un Dickinson plus en forme (la thématique de l’aviation du titre l’aurait elle inspiré?). Sur d’autres titres, on trouve des parties instrumentales symphoniques, comme sur « The Book Of Souls » un titre ambitieux d’une dizaine de minutes, ou « The Man Of Sorrows », un peu de nouveauté dans Maiden ? On ne dit pas non !

On termine avec les trois meilleurs titres de l’album. Tout d’abord « Tears of A Clown », dédié au regretté Robin Williams, un titre qui peut faire penser aux albums solos de Dickinson (bien que co-écrit par Smith et Harris) : c’est efficace tant dans les refrains que les couplets, les solos sont superbes, ça faisait bien longtemps que Maiden n’avait pas sorti un tel titre !

Et puis les deux perles de l’album, à mon humble avis, sont le titre d’ouverture et le dernier titre. Tout d’abord avec «  If Eternity Should Fail », signé Dickinson, un titre un peu original pour du Maiden, qui était à l’origine destiné à un album solo, mais qui au final donne une touche d’originalité au début de ce disque. Enfin le disque se clôt avec « Empire of the Clouds », titre-fleuve relatant le crash d’un dirigeable R101 dans les années 1930. Là encore le sujet de l’aviation (la grande passion de Bruce Dickinson) semble avoir été d’une grande inspiration car le titre est fort bon, commençant par une excellente partie chantée pour déboucher au bout de 7 minutes sur une épique partie instrumentale de 7 minutes qui peut rappeler dans l’esprit celle de « The Longest Day » sur A Matter Of Life And Death,avant un final épique. Une bien belle pièce !

Au final que retenir de ce double disque que les fans doivent de toute façon déjà avoir sur leurs étagères ? Nul doute qu’Iron Maiden ne se fera pas de nouveaux fans avec cette galette, mais celle-ci contient suffisamment de nouveautés pour accrocher l’oreille des afficionados. Il ne s’agit donc pas « d’un album de plus » pour la vierge de fer et au final ce disque est plutôt à ranger au rayon des bonnes surprises de l’année. Seul le temps nous dira si The Book Of Souls deviendra un classique.

Tracklist :
1.1 If Eternity Should Fail 8:28
1.2 Speed of Light 5:01
1.3 The Great Unknown 6:37
1.4 The Red and the Black 13:33
1.5 When the River Runs Deep 5:52
1.6 The Book of Souls 10:27
2.1 Death or Glory 5:13
2.2 Shadows of the Valley 7:32
2.3 Tears of a Clown 4:59
2.4 The Man of Sorrows 6:28
2.5 Empire of the Clouds 18:01

Angrom

Chroniqueur

Angrom

Comme pas mal de gens, c'est par mon paternel que me sont venues bon nombre de mes émotions musicales. Éclectique en diable, mon daron, m'initia à la musique classique et rock essentiellement. Beatles, Rolling Stones et Elton John essentiellement furent parmi les premiers artistes à retenir mon attention. Imaginez ma stupeur quand un ami se présenta un jour chez moi avec des disques d'un groupe anglais, arborant une mascotte qui a l'époque m'avait paru horrible, mais me fascinait. Il s'agissait bien sûr d'Iron Maiden, dont je devins assez vite fan, intégrant ainsi un peu de métal dans mes écoutes, qui, à l'époque, suivaient plutôt la mode du moment. Metallica, Megadeth, Iggy Pop vinrent compléter ma collection d'artistes un peu plus péchus. Arrivé en école d'ingénieurs, un voisin de palier, voyant quelques disques de métal dans ma (encore petite) discothèque, essaya de m'entraîner du "côté obscur". Bien lui en prit, rétrospectivement. À l'époque, en 1998, Angra était au top, et c'est par ce moyen qu'il réussit son coup, me faisant sombrer dans une période heavy-speed, dont je ne garde plus grand chose aujourd'hui (mis à part Edguy et les trois premiers Angra). Une fois le poisson ferré, il passa à la vitesse supérieure en me passant des disques de Dream Theater. Coup de cœur direct pour Images And Words, un peu plus de mal avec Awake, mais la sortie de Scenes From A Memory en 1999 et plusieurs petits détails contribuèrent à faire de ce groupe un de mes groupes favoris, ce qu'il est encore aujourd'hui (une vingtaine de concerts au compteur). Suivant le groupe et tous ces side-projects c'est par Transatlantic que je m'intéressai aux groupes de rock progressif : Spock's Beard, Marillion, The Flower Kings, puis les grands anciens : Yes, Genesis (je considère encore aujourd'hui la période d'or de Genesis comme un des trucs les plus géniaux qu'on ait jamais écrit en musique), Rush (mon groupe n°1), plus récemment King Crimson. Sorti de l'école, je rencontrai sur Rennes la troisième personne à l'origine de mes grands tournants musicaux. Mon troisième maître m'initia aux sonorités plus saturées du death metal et du thrash qui pousse. L'éducation ne se fit pas sans mal, mais j'ai actuellement une discothèque de métal extrême bien fournie, que j'apprécie énormément. .J'en profitai pour découvrir un des groupes français les plus novateurs : SUP. Ou j'en suis aujourd'hui ? Sans doute un mix de tout cela. J'ai succombé également aux sirènes du rock alternatif (Tool, The Mars Volta, Porcupine Tree, Dredg). Je conserve quelques bases heavy que je ne renie pas (Judas Priest, Ozzy Osbourne, Alice Cooper), et j'écoute beaucoup de métal progressif, si tant est qu'il s'éloigne de la technique pour la technique (Pain Of Salvation, par exemple). La trentaine a été également l’occasion de s’intéresser au Jazz, plutôt les classiques « hard bop », mais je ne crache pas sur une petite nouveauté à l’occasion. Je voue également un culte sans limites à Peter Gabriel et à Frank Zappa, hommes à la personnalité fascinante et musiciens expérimentateurs !

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2 Commentaires

  1. joss says:

    Bon, après être passé par plusieurs phases (excitation, expectative, persévérance…) je suis finalement un peu déçu par ce nouvel album. Je sais bien qu’ils ne feront plus jamais mieux que leurs albums des années 80′ mais ils ont largement prouvé qu’ils pouvaient encore proposer de grandes choses (« A matter of life and death », la seconde moitié de « The Final frontier »…). Sur ce copieux nouvel album, j’y entends pas mal de redite et des titres à rallonge peu cohérents. Il y a du bon tout de même mais au final je vois juste ça comme un « album sympa ».

  2. darkantisthene says:

    je n’ai même pas eu le courage de lui laisser une chance sur un plan musical, très rapidement le chant de Dickinson m’a fait mal au coeur, le type est quand même bien fatigué…

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