Formé en 2010 du côté de Bordeaux, An Ocean Of Void est un groupe ayant eu l’envie de faire cohabiter post-metal et metal progressif, un mélange des genres assez risqué dont les qualités sur The Great Escape sont indéniables mais dont le pouvoir d’accroche ne sera malheureusement pas à son apogée pour ma part.
Et pourtant j’aurais essayé, j’aurais vraiment voulu adorer cet album mais je ne sais pas pourquoi il m’a été si difficile de m’imprégner de l’univers pourtant si personnel du groupe. An Ocean Of Void œuvre dans des atmosphères desquelles je me sens pourtant proche: ces atmosphères progressives ténébreuses auxquelles se greffent des leads de guitares subtils et fort bien exécutés, ce mélange de voix rauques et parfois plus posées. Évoquant ainsi des groupes comme Anathema ou Porcupine Tree grâce à de jolies envolées guitaristiques et des parties ambient au synthé, An Ocean Of Void possède bien des atouts.
Un peu plus prog que post, The Great Escape offre une belle dualité entre agressivité vocale (le chanteur nous faisant aussi apprécier son timbre en chant clair) et mélodies célestes, aussi de chouettes idées au niveau des compositions alternant parties Floydiennes et touches de modernité judicieusement distillées (l’intro de « Resonance »).
Que reprocher à cet album alors ? Outre la production qui aurait mérité un peu plus de peps, peut-être que mes difficultés d’imprégnation sont-elles venues de cette volonté de trop souvent casser les rythmiques de ses morceaux ? Du coup un sentiment de dispersion apparait pendant ces (longues) compos qui voient souvent les idées tellement fuser qu’elles en amènent l’auditeur à s’égarer. Une impression qui n’est heureusement pas valable pour l’intégralité de l’album car certains titres paraissant plus « linéaires »/moins complexes sont vraiment captivants, ce sera notamment le cas de « Behind Red Clouds », excellent titre avec une belle présence du piano et des mélodies particulièrement prenantes (morceau qui était déjà présent sur leur démo de 2012).
Malgré le fait que l’ambiance de The Great Escape n’aie pas eu totalement l’effet escompté sur moi, ce premier album est à saluer par son approche originale du/des genre(s). Subtil sans tomber dans le pompeux, ces huit titres (dont une intro) ont le mérite de sortir des schémas habituels du post metal typique, ils devraient aisément parvenir à envouter les amateurs de groupes comme Opeth ou Porcupine Tree.
- Diving In The Deepest Sea
- Enigma
- Silent Storm
- Resonance
- Behind Red Clouds
- An Ocean Of Void part.1
- A Faded Light
- An Ocean Of Void part.2