Mamiffer – The World Unseen

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Style: experimental/dream popAnnee de sortie: 2016Label: Sige RecordsProducteur: Randall Dunn & Mamiffer

Depuis qu’il a stoppé les activités d’Isis, Aaron Turner ne reste pas sans rien faire et se montre très productif entre Sumac et Old Man Gloom. Mamiffer est l’un de ses autres projets et peut-être bien celui qui lui tient le plus à cœur étant donné que l’autre membre de ce projet est Faith Coloccia (House Of Low Culture, Everlovely Lightningheart, ex-Pyramids), qui n’est autre que sa compagne. The World Unseen est le quatrième album du duo, oscillant entre atmosphères minimales glaciales et nappes chaudes dans lesquelles se lover confortablement.

Suite à l’intro ambient « By The Light Of My Body », « Flower Of The Field II » nous entraîne dans un somptueux piano-voix surmonté de nappes atmosphériques discrètes ainsi que quelques notes de guitares résonnant en arrière-plan. La signature sonore de Mamiffer est ici intacte, donnant toujours cette dualité de lectures: le piano et la voix angélique de Coloccia rendent l’atmosphère lumineuse et paisible, ou bien cette voix s’avère en réalité hantée et les arrangements/paysages sonores derrière le piano contribuent à l’installation d’un climat lugubre à la limite d’une chorale funéraire (de « 13 Burning Stars » au cristallin et entêtant « Mara », bouleversants chacun dans leur genre).

Arrive ensuite le triptyque « Domestication Of The Ewe » beaucoup plus porté sur les expérimentations sonores. Entre noise et ambient, la première partie est assez chaotique avec ses multiples séquences de sons distordus quasi drones. Après cette lente agonie sonore, la seconde partie nous permet de nous remettre en selle pour un trip plus doux où piano et atmosphères plus sereines l’emportent sur le bruit. La troisième partie terminera de nous calmer via ces « heavenly voices » superposées au milieu du delay, plutôt répétitives mais au pouvoir de séduction comparable à celui de sirènes. Bref, une triplette dénotant complètement de la première partie de l’album, et les surprises ne sont alors pas encore finies ! « Parthenogenesis » conclut en effet cet album par une surprenante gestion des textures et des volumes sonores, la voix de Coloccia est trafiquée et reléguée au second plan tandis que le piano émerge de l’onde recouvrant tout le reste à plusieurs reprises. Une étonnante seconde partie d’album, bien loin de l’extrême douceur allant jusqu’à « Mara ».

The World Unseen est au final un voyage sensoriel singulier où les harmonies mélancoliques et éthérées s’élèvent d’un paysage orageux aussi désertique qu’hostile. Une ambivalence de sensations et une expérience fascinante.

  1. By The Light Of My Body
  2. Flower Of The Field II
  3. 13 Burning Stars
  4. Mara
  5. Domestication Of The Ewe I (The Ovum)
  6. Domestication Of The Ewe II (Hölhe)
  7. Domestication Of The Ewe III (Divine Virus)
  8. Parthenogenesis

Bandcamp

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