En 2016, pressé par la concurrence, un site qui se veut un tant soit peu sérieux doit à la vérité historique de reconnaitre que l’Allemagne a beaucoup de qualités mais pas celle d’avoir fait émerger l’excellence en matière de hard blues rock. Cette discipline est en effet plus à l’aise dans les pays anglo-saxons.
En 2016, pressé par le patronat d’un site qui se veut un tant soit peu sérieux, un chroniqueur qui se veut un tant soit peu rigoureux doit à ses 8 lecteurs semestriels de reconnaitre qu’en matière de hard rock, le premier album est souvent celui qui marquera la carrière d’un groupe ; au point, pour la plupart des impétrants, d’être indépassable.
Si je n’avais pas héroïquement remis en cause ces 2 assertions vraies de toute éternité, je serais passé à côté de l’une des sorties hard rock de l’année. Vous l’avez sans doute compris, The new roses sont Allemands et leur premier album Without a trace n’a quasiment aucun intérêt. Alors il y a bien ce « fameux » titre qu’on retrouve sur la BO de la série Sons of anarchy et qui leur a amené une petite notoriété. Personnellement, ça ne m’a pas permis de jouer des castagnettes avec mes testicules. Ils (les membres du groupe, hein, pas mes accessoires à castagnettes) auraient pu continuer à rester dans la médiocrité en pondant un ou 2 titres bandants et puis s’en vont (comme la majorité des productions en la matière). Au lieu de ça, le groupe a considérablement amélioré son songwritting.
On se retrouve ainsi logiquement en présence d’une sortie à la limite de l’incontournable en 2016. Chacun des 11 titres de Dead man’s voice tape dans le mille. Tout est là : la chaleur et la puissance de la voix, le groove, l’énergie, le plaisir communicatif, les soli Slashiens (« Try, and you know why »), les refrains rapidement entêtants et l’évocation de jeunes personnes dévêtues s’adonnant à des pratiques auxquelles peu d’hommes refuseraient de participer. Bon soyons honnêtes ça évoque également les virées bien viriles se finissant, de manière classique, avec une bouteille de whisky brisée sur le crâne et une batte de base ball dans l’oignon. Un aspect de la vie de rocker que je suis moins prompt à encenser.
Le groupe n’a bien évidemment (et malheureusement serais-je tenté de dire) pas oublié de prévoir la balade calibrée radio pour ado à ongles noirs et eastpack délabré (« What if it was you »). La tendance sleaze de certains titres (on pense régulièrement à Velvet Revolver) efface tout de même rapidement ce funeste exercice.
Bien que n’évitant pas quelques facilités, le plus américain des groupes allemands maîtrise son sujet et fait désormais partie des élus dont la suite de la carrière se retrouve dans mon viseur.
Track list :
01-Heads or trails
02-Thirsty
03-Partner in crime
04-Dead man’s voice
05-I believe
06-Ride with me
07-From guns and shovels
08-Not from this world
09-What if it was you
10-Try (and you know why)
11-Hurt me once (love me twice)