Hjarnidaudi – Pain:Noise:March/PsykoStareVoid

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Style: drone/doom/noiseAnnee de sortie: 2017Label: Dead Seed Productions

Après Gribberiket il y a quelques mois, Dead Seed Productions poursuit ses rééditions de groupes ou projets un peu à part. Une fois de plus, c’est dans l’underground norvégien que nous emmène le label à la découverte de Hjarnidaudi, projet solo de Vidar « Voidar » Ersmejo, guitariste dans le groupe de black metal qui aime les céréales Koldbrann (surtout les Kellogg’s Koldbrann, désolé) et anciennement chez les slam/deatheux Kraanium. Autant dire que le gaillard correspond bien au nom de notre zine puisque avec Hjarnidaudi, il explore encore une toute autre facette musicale, celle du drone/doom.

Fondé en 2002 sous le nom de Hlidolf, c’est en 2005 que Voidar change de nom et débute Hjarnidaudi, sortant deux albums: Pain:Noise:March en 2006 (qui a connu une réédition en 2008 sous la houlette de Niklas Kvarforth de Shining) et PsykoStareVoid en 2009 (sorti dans un premier temps chez Music Fear Satan). Sortant à nouveau dans un joli coffret par Dead Seed Productions, on peut ainsi se plonger dans l’univers si particulier du norvégien.

Pain:Noise:March, son premier effort, porte plutôt bien son nom. Les trois titres de cet album sont de lents instrumentaux installant une atmosphère ultra glauque. « Pain » introduit des riffs dronisants minimalistes et assez crasseux (avec un grain rappelant les vieux Burzum), puis suite à une légère accalmie les guitares s’emballent, partant dans du tremolo quasi céleste (malgré le côté ultra répétitif inhérent au doom, ce premier titre dure en effet plus de 18 minutes). « Noise » propose même quelques notes de guitares plus distinctes, presque lumineuses au milieu du brouillard drone. Même effet pendant « March », à l’intro en notes de guitares « clean » se faisant peu à peu rattraper par la saturation. Une dualité lumière/noirceur qui durera tout le long de cet ultime morceau (de plus d’un quart d’heure) mais qui sera repris par cette brume puis par les bidouillages noise sur la fin, synonyme de la victoire des ténèbres sur tout le reste.

PsykoStareVoid prend le relais trois ans plus tard. On peut d’emblée noter la différence de qualité sonore. Même en restant dans la même optique drone/noise/doom, l’écoute se fait de manière plus confortable que l’album précédent dont le côté cru pouvait décourager (surtout que les titres sont longs, comme je l’ai déjà souligné). Bref, du coup ces quatre titres numérotés permettent une bien meilleure immersion, l’atmosphère étant autrement hypnotique. Un trip semblant peu mouvementé mais qui possède de très nombreuses expérimentations (improvisations ?), notamment sur « II » où la seconde guitare relayée dans le décor multiplie les notes de manière presque incompréhensible. Davantage posé, voire ambient (« III » nous gratifiant même de quelques notes paisibles), Hjarnidaudi signe ici la B.O. d’un film contemplatif et crépusculaire mais contenant de plus nombreuses zones d’éclaircies.

Une double-réédition permettant donc de (re)découvrir l’intégralité de l’oeuvre de Hjarnidaudi et l’évolution de son son en l’espace de deux albums, passant d’une qualité assez crue sur le premier à des atmosphères plus enivrantes sur le second, tout ça sans changer son fusil d’épaule stylistiquement parlant. Cependant, cet univers (très) lent et lugubre demeure opaque et exigeant, l’investissement de l’auditeur peut s’avérer douloureux au premier abord, mais l’effort pourrait bien finir par payer. Dans tous les cas, on attend la suite des aventures de Hjarnidaudi, resté silencieux depuis PsykoStareVoid

Pain:Noise:March

  1. Pain
  2. Noise
  3. March

Bandcamp

PsykoStareVoid

  1. I
  2. II
  3. III
  4. IV

Bandcamp

beunz
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