Danger – 太鼓

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Style: Electro SynthwaveAnnee de sortie: 2017Label: Autoproduction

Ah celui-là je l’attendais de pied ferme en comptant les jours, lorsque j’ai appris qu’il allait enfin débarquer (début mai en gros). Danger c’est Franck Rivoire un musicien en activité depuis de nombreuses années, qui officiait plutôt dans l’ombre dans un genre électro un peu dark, un peu synthwave, qu’on rattachera d’ailleurs désormais sans mal à ce mouvement largement dominé par les français, Perturbator et Carpenter Brut en tête évidemment. Danger est désormais à ajouter à la liste de ces artistes qui comptent. Et ce premier album au titre japonais 太鼓 (Taiko), qui signifie « percussion » vient confirmer tout le bien qu’on attendait de lui.

C’est en écoutant la BO de Furi (chroniquée dans ces pages), que mon coup de cœur pour Danger a débuté, tant le français signait déjà des titres marquants sur cette BO. 太鼓 était attendu depuis de nombreuses années, car Danger n’avait jusqu’alors sorti que des EP de quelques titres, parfaits pour rester sur sa faim. On recommandera quand même aux curieux d’écouter le titre « 4:30 » présent sur l’EP 09/17 2007 sorti en 2010 qui vaut son pesant de cacahuètes et fracasse comme il faut.

Sur 太鼓 , Rivoire réussit à concrétiser sur un album longue durée les attentes placées en lui. Format longue durée oblige, le français a fort judicieusement choisi de varier le propos et de ne pas œuvrer que dans le tabassage en règle. On retrouve donc ici une dualité d’ambiances entre morceaux conçus pour embraser le dancefloor comme « 11:02 », « 22:41 », « 9:00 », et d’autres plus ambiancés (toujours dans un registre assez sombre quand même, on n’est pas dans la légèreté de Sunset, son projet plus « soft ») comme « 11:03 », « 0:59 » ou « 6:42 ». On en retrouve aussi qui font admirablement le lien entre ces deux ambiances comme le superbe « 10:00 ».

L’ambiance est d’ailleurs à l’avenant du titre et de l’illustration de la pochette de l’album, avec ce côté « japonais »/geek/jeu vidéo (influences revendiquées de Rivoire) et la trace de quelques sonorités et percussions orientales/japonaises qui parsèment certains titres ainsi que quelques chœurs « world » là aussi bien placés.

Ce qui fera davantage grincer quelques dents à coup sûr, et j’avoue avoir eu moi-même un peu de mal à m’y faire au début, c’est ce titre avec un chant vocoderisé qui peut évoquer les horreurs putassières radiophoniques auxquelles on cherche régulièrement à échapper. Mais « 11:50 » sur lequel apparaît en featuring un certain Lil Brain, s’avère au final très prenant ainsi que parfaitement efficace musicalement et on se fait finalement rapidement à ce chant particulier. Précédemment c’est Tasha the Amazon (une artiste de la scène hip-hop) qui officie (sans vocoder) sur « 19:00 ». Ces deux interventions vocales, les seules de l’album, s’intègrent parfaitement au reste,  et apportent une variété bienvenue sur un album par ailleurs plutôt homogène et qui mise beaucoup sur une certaine atmosphère à laquelle on adhérera ou non. Plus proche en cela d’un Perturbator qui varie les ambiances et propose des accalmies là où un Carpenter Brut mise plutôt (pour le moment en tout cas, fort de ces 3 EP) sur le côté « fonceur », entraînant, Danger installe très bien son univers qu’on peut rapidement identifier comme lui étant bien personnel, mêlant la musique et l’imagerie (dans les titres de morceaux toujours très énigmatiques et qui ressemblent à des horaires). Poussant le concept jusqu’au bout, Rivoire incarne d’ailleurs un personnage lorsqu’il se produit sur scène, ce mystérieux homme masqué avec les yeux lumineux ajoutant la dimension « spectaculaire » à sa musique.

L’occasion sera d’ailleurs donnée prochainement de découvrir si son show est aussi réussi que celui d’un Carpenter Brut par exemple, puisque Rivoire sera en tournée à la rentrée pour défendre son nouvel album.

En attendant, 太鼓 s’impose à mon avis sans mal comme le meilleur album de l’année dans le genre à date. Mis à part l’album live de Carpenter Brut qui sort dans quelques jours, ni Perturbator ni Carpenter Brut n’ont prévu de sortir de nouvel album cette année a priori, ce qui laisse libre champ à Danger d’imposer son Taiko auprès des fans de musique électronique.

Tracklist :
01 – 1789 Records
02 – 7:17
03 – 11:02
04 – 11:03
05 – 22:41
06 – 19:00 (feat Tasha the Amazon)
07 – 9:00
08 – 6:42
09 – 10:00
10 – 0:59
11 – 11:50 (feat Lil Brain)
12 – 21:10
13 – 19:19
14 – 8:10
15 – 3:00

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

krakoukass a écrit 1157 articles sur Eklektik.

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