Gribberiket – Sluket

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Style: black/doom dépressifAnnee de sortie: 2017Label: Dead Seed Productions

Après la réédition de Knefall, Gribberiket propose enfin une suite avec Sluket, soient cinq nouveaux titres toujours aussi torturés et malades menés par le dénommé SFS, officiant aussi chez Utarm.

Le morceau-titre faisant office d’intro nous met directement dans le délire: les arpèges sont plutôt mélancoliques tandis que SFS n’en a décidément pas fini de livrer son combat intérieur duquel ne ressortent qu’hurlements et râles donnant l’impression d’assister à un concert dans la cellule molletonnée d’un fou dangereux. Confirmation avec « Gjestebud » où pendant presque six minutes à la rythmique black/doom lancinante (et répétitive), SFS (et ses multiples personnalités, parfois ensemble) vont poursuivre le malaise, toujours peu éloigné d’un Bethlehem des débuts ou d’un Urfaust.

Cependant, il se dégage de ces nouvelles compos un nouvel aspect encore un peu plus épique qu’à l’accoutumée avec cette mélodie à la guitare pleine de limaille de fer, conférant à la démente litanie de SFS, un décor aussi grésillant qu’hypnotique. Ce sera à nouveau le cas pendant les incroyables 12 minutes de « See, Der Blev En Død Udbaaren », d’abord lent et mélodique avant que la session rythmique ne se taise carrément, laissant SFS scander son ressentiment (en « duo » avec un écho plus solennel) avant que la machine ne reparte de manière encore plus désespérée (et difficilement perceptible dans le fond), mais le charisme dégagé par le bonhomme ainsi que la morosité épique de l’ambiance convainquent totalement, un titre incroyablement saisissant.

« Mede Sine Lidelsen » aurait pu nous aider à nous remettre mais cette fausse interlude à guitare acoustique renferme râles en tous genres, son grésillant et une ambiance toujours au fond du trou. De quoi nous préparer au gros quart d’heure de « Nytelsen Og Oppløsningen », lente agonie suicidaire de son leader qu’on imagine très bien hurler sa douleur tout en sursauts crispés, la bave aux lèvres et les bras pris dans une camisole de force. Hurlements déments et aigus, râles plus profonds, spoken words, scansions pleines d’écho, vocalises quasi religieuses, tout le panel vocal du gaillard est dans ce titre dont la traduction veut dire « le plaisir et la résolution ». C’est lent, c’est dense, c’est rampant, on se sent mal à l’aise mais on reste captivé devant le pouvoir d’accroche se dégageant étonnamment de la spectaculaire crise du leader de Gribberiket.

Le côté folk de Knefall a lui totalement disparu, au profit d’une longue, lente et douloureuse descente dans les méandres crépusculaires de l’esprit (très) fortement dérangé de l’ami SFS. Mais c’est qu’il nous contaminerait presque au final ! Bref, une fascinante et impressionnante seconde livraison pour Gribberiket.

  1. Sluket
  2. Gjestebud
  3. See, Der Blev En Død Udbaaren
  4. Mede Sine Lidelsen
  5. Nytelsen Og Oppløsningen

Bandcamp

beunz
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