Dans le genre gros ascenseur émotionnel, Bad Mask fait très fort ! Absent depuis six ans et un pauvre deux-titres laissé sans suite, l’annonce d’un retour des cinq mathcoreux du New Jersey est apparu comme une bonne nouvelle avant d’apercevoir le nom de ce nouvel EP: Posthumous. Un titre qui veut donc tout dire, cet EP est donc bien le dernier de Bad Mask, une triste nouvelle d’autant plus que ces six titres (laissés dans les tiroirs depuis des années) sont excellents.
Même dans une relative confidentialité, Bad Mask a su forger sa propre version du mathcore, aux morceaux tout en cassures mais possédant de nombreuses variations mélodiques, le tout mené par une voix caractéristique, un poil stridente mais toujours puissante. « Qlippot Sophia » débute donc avec leur facette mélodique avant de partir dans un tourbillon chaotique entre fulgurances et breaks rugueux. On retrouve là intacte la virulente complexité de Bad Mask. La suite est du même acabit, « Felix Culpa [I Can’t With(Out) You] » multipliant les pistes tout en gardant une structure lisible, avec même une double-accalmie renversante pour mieux repartir dans les riffs alambiqués.
Peut-être est-ce dû à la décision de stopper ses activités mais Bad Mask semble se transcender sur cet EP, livrant leurs compos les plus percutantes voire épiques: « Babylon » et son riff principal particulièrement entraînant, les parties blastées succédant à des ultra groovy sur « Pleroma » ou encore les expérimentations guitaristiques en fin de « Rex Infans ».
Posthumous est donc une ultime tuerie de la part de ce groupe qui n’a jamais eu la reconnaissance qu’il mérite, je vous invite à (re)découvrir leur (trop) courte discographie. A noter que Bad Mask a juste sorti cet EP en guise d’au revoir et qu’il nous demande de ne pas l’acheter, classe. RIP Bad Mask.
- Qlippot Sophia
- Felix Culpa [I Can’t With(Out) You]
- Babylon
- Quantum Entanglement
- Pleroma
- Rex Infans
