Miscarriage – Imminent Horror

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Style: goregrind/sludgeAnnee de sortie: 2019Label: Sentient Ruin Laboratories

Vous connaissez le goregrind, ce sous-genre souvent débile du death metal avec ses voix pitchées au maximum et aux grooves souvent entraînants. Eh bien Miscarriage part sur ce style mais en diminue drastiquement la vitesse pour que l’on atteigne celle du sludge/doom. En résulte donc un mélange inédit, dans le genre « on repousse les limites le plus loin possible », la nouvelle signature de Sentient Ruin Laboratories, et son album Imminent Horror (portant très bien son nom, autant au niveau sonore que visuellement) devraient faire date au milieu du roster déjà infernal du label californien.

Découpé en plages numérotées, la voix trafiquée ne permettant pas vraiment la compréhension des lyrics (s’il y en a) tandis que l’identité du groupe reste floue, il est difficile de ne pas appréhender avec curiosité ce mystérieux album. Et une fois lancé, la densité sonore de « I » nous immerge dans une déferlante dégueulasse, un impact surpuissant mais une épaisseur gluante qui vous obstrue les oreilles en à peine quelques secondes. Pourtant paradoxalement lisible, on se fait peu à peu à ce monstre rampant vous collant aux/les basques, le parti pris étant dans le plus insoutenable possible, on se laisse pourtant prendre au jeu de jusqu’où pourrait aller Miscarriage…

Et c’est là le principal défaut de ce Imminent Horror car derrière l’effroyable mur oppressif déployé par le groupe, les compos ont tendance à s’étendre en longueur, celles-ci tournant entre 7 et 12 minutes, ce qui pour un massacre en slow-motion est assez éprouvant. Ainsi, il y aura bien des moments où, en dépit d’une imprégnation générale de cette atmosphère lourde et dérangée, l’esprit de l’auditeur aura besoin d’une vraie pause, voire la prendra inconsciemment. Oui, cet album est lent et long, plus d’une heure dans les entrailles d’une bête immonde, inondant ce qui l’entoure d’incommodantes effluves et de cette lave poisseuse engloutissant tout le reste… je vous mets au défi de vous enfiler l’intégralité de cet album tout en parvenant à rester totalement alerte sur la longueur, cela relève juste de l’inhumain !

Telle une version sludge de Revenge ou un Primitive Man qui voudrait rendre hommage au Carcass des débuts, ce premier album de Miscarriage est une ode à la laideur et à l’inconfort, on a rarement entendu plus extrême que ça. Bon courage !

  1. I
  2. II
  3. III
  4. IV
  5. V
  6. VI
  7. VII

Bandcamp

beunz
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