Blood Command – Cult Drugs

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Style: Punk Hardcore MélodiqueAnnee de sortie: 2019Label: Fysisk Format

Je n’avais initialement pas prévu de revenir sur cet album sorti en 2017, et dont j’ai déjà pu vous dire une partie du bien que j’en pense, dans la chronique de leur nouvel EP (ridiculement court malheureusement) mais si je prends finalement le temps d’y revenir, c’est d’abord parce que c’est probablement un des albums qui tournent le plus chez moi depuis plusieurs semaines et également parce que je me suis rendu compte à la relecture que je n’avais pas très bien décrit la musique du groupe dans ladite chronique (« poppy punk rock »… ça ne va pas du tout). J’ai pu en effet un peu trop laisser penser que Blood Command pratiquait une musique gentillette sorte de punk rock (j’allais rajouter « de merde » car c’est vraiment un genre que je trouve en général plutôt détestable malgré quelques exceptions) teintée de pop, ce qui est très éloigné de la réalité. En vérité, si le punk fait bien partie de l’ADN de Blood Command, c’est davantage connecté au post-hardcore, comme pourraient mieux en attester les deux premiers albums du groupe qui pouvaient par certains aspects rappeler un Rolo Tomassi, les hurlements féminins aidant largement à effectuer ce parallèle.

Mais si Rolo Tomassi a aussi un peu adouci son propos, ce n’est en rien comparable à l’évolution de Blood Command qui les a amenés à introduire davantage de « pop » ou plutôt (le terme pop étant quand même un peu fort) de mélodie dans leur musique. On retrouve pourtant (chose que je n’avais pas mis assez en avant) ce côté rageur des débuts régulièrement dans leur musique, et notamment dans le ton bien allumé de la chanteuse Karina. Ses montées dans les aigus risquent d’en effrayer plus d’un (cf « Gang Signs »), même si elles font largement partie du charme et de ce qu’on peut au final apprécier chez les norvégiens. Cette rage se mélange parfaitement avec leur goût pour la mélodie et les refrains qui DÉFONCENT et quel meilleur exemple pour convaincre les plus sceptiques que le monstrueux « You Can’t Sit With Us » à la fois violent, hardcore et super mélodique, un vrai régal pas moins. Encore plus réminiscent des débuts rageurs du groupe, « White Skin / Tanned Teeth » envoie la purée en 1min31, tout en parvenant à rester mélodique.

L’utilisation parcimonieuse mais bien réelle de l’électronique est également à souligner, même si la musique de Blood Command reste d’abord organique et « classique » (guitare/basse/batterie quoi). On pense parfois à Mindless Self Indulgence (en beaucoup moins débile et WTF évidemment) comme sur le démarrage de « Initiation Tape #1 » ou plus globalement au Enter Shikari des débuts, comme sur « Cult Drugs » ou « Nervous Laughter ».

Ce qui tue vraiment dans ce groupe, c’est sa capacité à balancer des trucs improbables, sans jamais virer dans le nawak justement. Pour s’en convaincre il suffit de faire référence au côté presque funk et dansant d’un « Nervous Laughter », ou à la trompette géniale sur le dernier titre de l’album « (The World Covered in) Purple Shrouds ». Il fallait oser cette trompette aux allures mexicaines, à la sauce punk hardcore avec une Karina qui passe en un clin d’œil des hurlements de possédée à un chant clair très solide, et le pire (enfin le mieux) c’est que ça fonctionne super bien. C’est finalement en parfait accord avec le côté décalé qu’on retrouve également dans certains titres de morceaux (ceci étant encore davantage d’actualité sur The Return of the Arsonist, comme je l’avais souligné). Le groupe ne se prend pas au sérieux, ce qui ne l’empêche pas de faire de sa musique qualitativement une affaire très sérieuse.

En 10 titres et 34 minutes, Blood Command balance un brûlot fantastique à côté duquel j’étais passé à sa sortie mais que je tenais à réhabiliter ici, tant je m’en délecte pratiquement une fois par jour sans la moindre trace de lassitude.  Indispensable tout simplement et album du moment (bien trop) tardif!

Tracklist :
1 – Ctrl + Alt + Delete
2 – Cult Drugs
3 – Quitters Don’t Smoke
4 – Nervous Laughter
5 – Gang Signs
6 – You Can’t Sit with Us
7 – The Secret Impresses No One
8 – White Skin / Tanned teeth
9 – Initiation Tape #1
10 – (The World Covered in) Purple Shrouds

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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