Trio originaire de Göttingen, Abest aura mis trois ans pour accoucher de ce Bonds Of Euphoria (alors qu’auparavant leurs délais entre deux albums étaient plus courts). Débuté en 2012 avec une très bonne démo, le groupe aura notamment sorti un split avec les excellents (disparus ?) irlandais Absolutist (2013), un album (Asylum – 2014) et un EP (Last – 2016), des sorties marquées par une intéressante évolution sonore des allemands partis d’un post-metal puissant et atmosphérique pour en livrer une version « blackened » sur Last. Aujourd’hui l’évolution continue avec ce Bonds Of Euphoria, second long-format aux titres plus courts et au son beaucoup plus massif que leurs précédentes productions.
Une hausse du volume qui va de pair avec une hausse de la violence. Abest sonne aujourd’hui à la manière d’un Cult Leader qui aurait fait un tour à Boise, patrie de Bone Dance/Throes, piliers du sludge/doom en béton armé. « Endure » débute pourtant de manière plutôt atmosphérique avant de finalement durcir le ton, mêlant animalité (à l’image de son rugissant chanteur) et pesanteur avec une mise en avant des basses faisant bien vibrer le bide.
Abest mélange les rythmiques, alternant les accélérations survoltées (« Rudimentary Need ») et les ralentissements sludgy (« Dread » à l’intro traînante qui finira par partir dans une montée en puissance aux réminiscences de Gaza) pour un album qu’il parvient à maintenir, quelle que soit sa vitesse, dans une optique écrasante. Se dégage aussi une constance maussade qui s’accouple sans problème avec la brutalité déployée par le trio. Bref, une réinterprétation de leur post-metal aujourd’hui bien plus sauvage et méchante qu’à leurs débuts. Grosse sensation.
- Endure
- Lockjaw
- Remnant Fault
- Dread
- Rudimentary Need
- Bonds Of Euphoria
- Thriving In Terror