Elder – Omens

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Style: heavy psych/prog 70'sAnnee de sortie: 2020Label: Stickman Records/Armageddon LabelProducteur: Peter Deimel & Etienne Clauzel

Mon année 2017 a été profondément marquée par Reflections Of A Floating World, Elder y affirmant sa transition d’un groupe jouant du bon doom/stoner déjà très personnel à un son n’ayant plus grand chose à voir, un peu plus progressif et psychédélique. Les paysages constitués alors étaient d’une incroyable richesse, alternant longues plages de riffs nous entraînant dans un pur voyage et phases plus posées (renforcées par ces claviers 70’s) avec un équilibre parfait. Le quartet bostonien a surpris son monde l’an dernier en proposant un EP instrumental The Gold & Silver Sessions sonnant encore plus aérien avec un côté krautrock/jazz mis en avant. Omens débarque donc moins d’un an plus tard et semble prendre une direction plus en phase avec le dernier long-format d’Elder.

En effet, l’EP de 2019 apparaît clairement comme une parenthèse dans la carrière du groupe (ayant pour l’occasion accueilli deux nouveaux membres: Geort Edert à la batterie et l’ajout de Michael Risberg en tant que guitariste/claviériste) car Omens sonne tel une face-B de Reflections… Le morceau-titre démarre et on sent déjà l’accent mis sur les claviers (Elder ayant désormais deux préposés à ce poste et même un invité en la personne de Fabio Cuomo) avec une intro aux sons synthétiques. La suite de ce titre est plutôt prenante, bien dans la lignée de l’album. On notera surtout que les parties chantées sont plus affirmées, davantage mises en avant et toujours avec cette presque-fausseté (perceptible dans la première partie très entraînante de « In Procession ») pas vraiment dérangeante.

Une fois encore les titres sont très longs (de neuf à quasiment treize minutes) et Elder démontre un véritable savoir-faire pour les combler, dessinant des trips sensoriels bien planants. L’alternance de passages très accrocheurs et de moments plus contemplatifs est une nouvelle fois gérée au millimètre, le groupe réussissant à nous envelopper dans une sorte de cocon très agréable.

Sauf que de ce cocon, on en sort que très peu tant les reliefs qui marquaient les précédents albums sont rares: ces passages épiques sur Reflections... qui provoquaient un véritable impact émotionnel sont ici quasiment aux abonnés absents. L’aspect metal est aussi désormais bien loin (les riffs ne percutent plus autant qu’auparavant), Elder s’affirmant comme un pur groupe de prog psychédélique à l’ancienne (avec orgues Rhodes mis en avant). Les amateurs du style seront aux anges, pour ma part je décroche malheureusement à de multiples reprises avant qu’au détour d’une idée plus lumineuse (sur « Halcyon par exemple), j’en viens à reprendre le train en route. Une impression assez étrange tant les albums précédents avaient cette faculté à captiver l’auditeur malgré les dizaines de minutes allouées à leurs titres.

Malgré ces détails nuisant à l’immersion totale (surtout sur les deux derniers morceaux, moins inspirés que les trois précédents), l’univers d’Elder demeure d’une fluidité à toute épreuve, simplement le pouvoir d’envoûtement a un peu plus de mal à fonctionner ici, et l’attention de l’auditeur a besoin de lutter un peu pour rester alerte. Pas un mauvais album pour autant (quelques passages sont tout de même mémorables et très créatifs), mais il ne tient simplement pas la distance en comparaison avec son prédécesseur en tout point parfait. Bref, une légère déception pour un bon album, et non pas l’album extraordinaire attendu.

  1. Omens
  2. In Procession
  3. Halcyon
  4. Embers
  5. One Light Retreating

beunz
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Commentaire

  1. ludwigretsch says:

    Pas de déception pour ma part ! Des compositions toujours aussi riches et inspirées et un univers toujours aussi immersif et unique. La production est quant à elle excellente, surtout la batterie qui était légèrement en retrait sur les opus précédents; là c’est ultra dynamique et ça renforce le côté Heavy des morceaux (encore faut-il adhérer aux nombreuses nappes de synthés qui parsèment l’album…!). Elder signe une nouvelle fois avec Omens un disque passionnant, différent et subtil et continue d’être un incontournable de la scène !

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