Io – Monolith

Io est un jeune quartet d’outre-manchots allaités aux plus torrentielles cascades électriques de leurs aînés Mogwai. Io distillent leur came par les bonnes grâces d’Arghh! Records, label d’ici qui a saisi l’intérêt pragmatique de l’outil myspace – jusqu’à renoncer à avoir son propre site Internet – et n’a pas peur d’internationaliser son catalogue (on l’a vu avec Hadoken). Io n’est pas un groupe vache (désolé je ne savais pas comment placer la référence mythologique…), sauf peut-être par son modus operandi, qui est celui d’une transhumance en rangs serrés et infendables vers les estives ouvertes au ciel de son post-rock [...]

Island – Orakel

Island est le dernier venu de l’actif collectif Zeitgeister, un noyau resserré de musiciens rhénans parsemés entre différents groupes de styles joyeusement hétéroclites, dont les plus productifs dernièrement ont pour nom Woburn House (stoner instrumental) et Klabautamann (metal extrême à forte teinte acoustique). Nouvelle tentacule de cette universalité qui ne prend plus la peine de se cacher derrière une forêt de structures dissociées, Island bifurquent vers une signature exclusive proche du post-hardcore et du death plombé, au service d’une expression mélodique toute en largeurs et en profondeurs, en visions maritimes et en fuites progressives d’une belle vitalité. On entrevoit [...]

Gregor Samsa – Rest

55:12 accrochait Gregor Samsa parmi les étoiles montantes du post-rock à vocation onirique. Paysages embrumés à perte de vue, vocaux feutrés, nonchalance aquatique, montées de cordes en apothéoses… L’album était charmant et doté d’une personnalité limpide, entre shoegaze et transport. Rest venait donc précédé d’espoirs légitimes, espoirs attisés par l’annonce d’une cellule de collaborateurs prestigieuse, au sein de laquelle on relèvera notamment les architectes de Kayo Dot, Toby Driver (guitares/clarinette) et Mia Matsumiya (violon, déjà présente sur 55:12).
L’ambition allait donc être au rendez-vous, c’était une évidence. Ce qu’on n’avait pas compris c’est que cette ambition allait se nouer [...]

Sühnopfer – L’Aube des TréPassés

L’Auvergne méritait mieux que Gergovia. La voilà exaucée. Bien qu’exaltant sans retenue le fonds patrimonial et les horizons bombés de la ravissante contrée qui est la sienne (et aussi la mienne, voilà c’est dit), Sühnopfer n’a nul besoin de se retrancher derrière une coulée de lave ou une saillie d’oppidum pour gonfler artificiellement la valeur ajoutée de son disque. Visitant des recoins très classiques du black mélodique/épique estampillé mid-90’s – quelques références captées au vol : old-Satyricon, old-Setherial, old-Abigor voire old-Taake – L’Aube des Trépassés déploie en quatre titres copieux et magistralement pilotés ce que l’on a coutume d’appeler [...]

Blood Of Kingu – De Occulta Philosophia

Bien qu’ayant fait l’objet d’annonces sibyllines, De Occulta Philosophia était déjà omniprésent sur les wishlists avant même qu’en parvienne la première note sur les vilains réseaux P2P. Blood of Kingu est en effet le nouveau medium d’expression de Roman Saenko, dont les aventures au sein de Drudkh et Hate Forest ont fait ces dernières années le petit lait des amateurs de sensations glacées au rigoureux arôme des steppes. Autant se passer d’effet de surprise : campé à l’intersection parfaite des deux groupes ci-dessus, Blood of Kingu comble l’essentiel des attentes tout en amenant une touche d’excentricité assumée avec beaucoup [...]

Universe 217 – Universe 217

Destination bas-fonds… S’enfoncer jusqu’aux tibias dans la vidange impure. Ferrer dans ses narines les remugles de chiure, de rouille, de sang… L’univers 217 c’est le notre ni plus ni moins, la saveur âcre et grouillante de toute grande ville une fois privée radicalement de tous les artifices qui la rendent attractive et respirable à la majorité rentière ou laborieuse. Savoir ce que ça fait de franchir le miroir, là où la promesse du confort s’éteint. De devoir accepter comme compagnons les poux, la crasse et la bouteille, de devenir sa propre abjection. De voir se désagréger, un soir dans [...]

Tides – Resurface

Si Tides fait partie des enfants d’Oceanic, le jeune collectif U.S. aurait mérité de ne pas rendre aussi rapidement sa dépouille à la mer. Ce qui se produisit hélas dès 2006 suite à la sortie de l’EP From Silence, tout aussi peu exposé que l’album qui nous occupe, pêché lui un an plus tôt au large de New York dans les filets du label Teenage Disco Bloodbath, par ailleurs plutôt spécialisé dans les gueulantes et les high-kicks de la marmaille punk HxC locale. En fait, au-delà de la thématique qui les rapproche, ce disque s’impose avec une belle maturité [...]

Bilan 2007 matt_moussiloose

L’année musicale qui s’achève dans 10 heures et 02 minutes a été bonne, bien qu’assez irrégulière, avec un début en fanfare (Lunar Aurora dès le 8 janvier) et un rush final à esbaudir une huître (The Ocean, Primordial et Ulver rien que pour les dernières semaines). Et entre les deux quelques périodes de creux secouées par trois confirmations paroxystiques (Elend, Drudkh, Neurosis), deux attentes comblées (Glorior Belli, Wolves in the Trone Room) et l’invité surprise sans lequel un top 10 manquerait de piment (Mammatus). Pour le reste voir quelques centimètres plus bas…
L’année musicale qui s’achève dans 9 heures [...]

Elend – A World in Their Screams

Clôturant prématurément un Cycle des vents qui en restera, au même titre que l’Officium Tenebrarum, au stade de la trilogie, A World in their Screams est le premier album d’Elend qui mériterait totalement de s’afficher au rayon classique de tout disquaire respectable. Ceci étant dit sans la moindre déconsidération pour leurs opus précédents, chacun essentiel à sa façon, mais aucun n’élevant l’élément symphonique à l’abri de référents accrochant Elend de très près à des scènes de spécialité, accessibles presque uniquement via un passage préalable par le metal extrême et ses dérivés, tour à tour gothiques, néo-classiques ou dark ambient. [...]

Mammatus – The Coast Explodes

Jusqu’ici connu seulement des retraités neurasthéniques fans de Thierry Beccaro, voici que déboule un groupe encore dans ses vertes années et pourtant déjà membré comme un mammouth(us). Après un album éponyme baigné à la source d’un stoner impétueux et granitique – et bien bon aussi – le second souffle de Mammatus rougeoie et calcine comme celui d’un dragon. Un dragon des profondeurs, au hasard, comme celui dont le groupe entonne les louanges dans le premier morceau, parachevant une trilogie entamée avec le susdit s/t, dans un malicieux sens de la continuité qui commande de posséder les deux opus. Ils [...]