Slipknot – Volume 3

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Style: neo metal bourrinAnnee de sortie: 2004Label: Roadrunner Records

Tiens donc… Le voilà donc celui que tout le monde attend impatiemment. D’un côté les fans prêts à embrasser d’avance la nouvelle offrande des méchants masqués de Des Moines. De l’autre, les puristes, « true » metalleux de base, prêts à massacrer le groupe, et ce bien sûr, sans avoir écouté une seule note de ce « Volume 3 – The Subliminal Verses ».

Même au sein d’Eklektik, les avis sont relativement partagés sur cet album. Autant le dire tout de suite je me situerai à mi-chemin entre les 2 voies extrêmes évoquées ci-dessus.

Je ne vous ferai pas l’affront de vous présenter le groupe. Passons directement au plat de résistance.
Tout d’abord, première chose très marquante, sur 14 titres, on en compte 4 qui sont des « quasi-ballades ».
Les hostilités débutent d’ailleurs par un titre tout calme, et on se demande à ce moment si on ne s’est pas trompé de cd. Corey Taylor chante, il chante même assez bien, mais c’est le côté sombre et la tension latente qui nous rassurent alors et on se dit que si ce n’est pas sur ce « Prelude 3.0 », on ne va tout de même pas tarder à se prendre une méchante déflagration sonore Slipknotienne.

« The Blister Exists » prend le relais sur cette gentillette introduction et on commence à sentir l’énergie légendaire du groupe. Malheureusement, et en dépit d’un jeu de percussions assez intéressant (et notamment d’un break de percus du meilleur effet), ce titre est quelque peu gâché par un refrain plus agaçant qu’autre chose. Débarque alors « Three Nil » l’un des titres les plus réussis de la galette. Débutant sur une rythmique mid-tempo, le titre s’emballe alors et durant les 5 minutes qu’il dure, réussit brillamment à varier les tempos, avec des attaques quasiment death metal et le chant de Taylor typique, saccadé, presque rappé. On croît alors que ce titre va être tout à fait classique mais débarque alors le refrain très réussi (le meilleur passage du disque à mon avis), très mélodique tout en restant agressif.
Vient alors « Duality », excellent titre lui aussi, un pur classique Slipknot dans le bon sens du terme, extrêmement accrocheur.

« Opium of The People » attaque la suite avec un jeu de guitare qui rappelle les délires de Malakian de System of A Down, pour poursuivre sur une rythmique bien speed, et une voix hurlée, avant un refrain efficace quoiqu’un poil convenu.
Et là sans crier gare, la surprise : Slipknot sort pour la 1ère fois (mais pas la dernière) la guitare acoustique, les violons et même les choeurs, pour un titre tout en douceur. Ce « Circle » est, il faut bien le reconnaître assez réussi dans le style, et à ce stade on est tout à fait prêt à accepter que le groupe réputé pour sa violence, ait décidé de prendre les auditeurs à contre-pied l’espace d’un titre. La douce mélodie se change finalement en boucan expérimental sur les dernières secondes avant que ne débouche « Welcome » un des titres les moins réussis, bourrin et très banal.

A partir de là les titres s’enchaînent sans réellement marquer, à part peut-être ce « Pulse of The Maggots » qui commence un peu à la Machine Head et se poursuit dans la plus pure tradition Slipknotienne.
Le groupe remet le couvert pour une ballade convenue et vraiment chiante, « Vermillion part 2 » qui reprend en fait les bases de « Vermillion », 8ème titre de l’album. « The Nameless » enchaîne en alternant passages bien furieux et refrains acoustiques avec des gentils chœurs et là on se dit que c’en est trop avec les parties « mellow ».

« The Virus Life », titre très moyen, assez lent et tout en ambiance, conclut l’album en tout cas pour la partie agressive puisque le dernier titre est… une ballade hourra ! Certes les sonorités synthétiques de ce « Danger – Keep Away » rappellent Radiohead (si, si) mais ça ne suffit pas à rendre la chose bien palpitante et on ne peut s’empêcher de se dire que ce n’est pas ce qu’on attend de Slipknot.

Vous l’aurez compris on a donc avec cet album une poignée de bons titres, des titres corrects, d’autres vraiment lourdingues et quelques-uns simplement mauvais (« Welcome », « The Virus of Life »).

Ce n’est donc pas un mauvais album mais un album simplement correct, vraiment pas à la hauteur des 2 premiers du groupe, qui quoi qu’on en dise, contenaient de très bons titres. Certains salueront la prise de risque de Slipknot et l’évolution du groupe, mais je reste convaincu que c’est dans le registre brutal que ce groupe est le meilleur et que cet album est donc un énorme gâchis.

A noter que si la version finale sonne comme cette version advance sur laquelle je me base, vous pouvez encore enlever un point à la note, car la production de Rick Rubin, certes bien agressive, est surtout over saturée, ce qui est particulièrement perceptible dans les aigus qui crissent d’une façon désagréable. Qu’on ne vienne pas me dire que ça fait « roots » et donc + « trou », je reste convaincu que Rick Rubin est largement surestimé en tant que producteur. Mais peut-être que la version finale bénéficiera d’un son correct. A voir le 25 mai !

  1. prelude 3.0
  2. the blister exists
  3. three nil
  4. duality
  5. opium of the people
  6. circle
  7. welcome
  8. vermilion
  9. pulse of the maggots
  10. before i forget
  11. vermilion, part 2
  12. the nameless
  13. the virus of life
  14. danger – keep away

http://www.youtube.com/watch?v=Jm9kRELO67Q&feature=related

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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6 Commentaires

  1. Waggy says:

    A la lecture de cette chronique, j’ai l’impression que slipknot s’est abandonné à la facilité et à la bouse radiophonique pour pré-ado de 14 ans en mal de son faussement méchant…mais faudrait quand même que je l’écoute cet album…^^

  2. jonben jonben says:

    Rien du tout, cet album est très technique et complexe malgré tout. D’ailleurs je le trouve meilleur que les 2 premiers moi!

  3. krakoukass Krakoukass says:

    On pourrait en effet davantage saluer une prise de risque, si certains morceaux n’étaient pas un peu ratés. Mais ça reste un album très correct. Rien à voir avec le nouvel OTEP… :)

  4. SliPkNoT says:

    Moi j’ai vraiment été content de cette album!!!
    Il regroupe les 2 premiers, il est excellent!!!Bravo
    Leur prestation a bercy était plus que excellente

    ps:il n’y a pas que des ados qui ecoute ce groupe exemple jai 25 ans et jai commencé à lecouter pendant IoWA donc il ne faut pas généralisé

  5. Inhuman says:

    Aux premières écoutes, j’ai eu envie d’envoyer valser cet album au fond d’une bonne poubelle. En fait, j’étais vraiment stupide.
    Et oui, à l’époque j’avais été désappointé par la baisse d’aggréssivité comparé au précédent. Mais, à quoi bon vouloir refaire un 3e disque dans la stricte lignée des deux premiers ? Et l’évolution dans tout ça ?
    Pour moi, ce Vol.3 est vraiment reussi. Malgré le chant en dent de scie de Corey (non franchement, desfois ça frise la niaisitude absolue,), une belle voix, mais plus appropriée à Stone Sour qu’à Slipknot.
    Le tout sonne plus aéré, et moins brutal qu’Iowa (beaucoup moins même) et plus rock’n’roll. Calibré, commercial bla bla, Slipknot l’était déjà bien avant, leur style s’est toujours voulu accessible, mais c’était fait avec talent selon moi et c’est toujours le cas sur cet album, classe, avec d’excellents solos presques Slayeriens et un Joey encore une fois très bon (à l’aise dans toutes les situations, et ces putains blasts sur Three Nill !).
    Il me semble plus travaillé et complexe, moins malsain. Beaucoup plus mature, ceux qui reprochaient au groupe sont propos limité ont des chances d’accrocher. C’est finalement un vrai plaisir de parcourir ce disque, bien que certains titres soient franchement à gerber (genre les ballades), le tout sonne sincère. Un deuxième Iowa m’aurait rapidement saoûlé, différent et varié. Point de sur-place musical ,et à l’écoute de cet album, c’est tant mieux.

  6. Inhuman says:

    Je me permet de rajouter quelques mots sur la prod’, elle est de bonne facture, propre et puissante, elle met bien en valeur les instruments et s’harmonise totalement avec les compositions.

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