Dragbody – Flip the Killswitch

4 Commentaires      1 372
Style: suffering hardcoreAnnee de sortie: 1999Label: Now Or Never

Ce disque peut paraître un peu vieillot, étant donné qu’il date du siècle dernier, mais penser cela c’est faire fi du visionnarisme musical des musiciens en souffrance de Dragbody.

C’est Now Or Never qui ont pris le soin de sortir ce brûlot d’un peu moins de 35 minutes. Now or Never c’est aussi le label sur lequel est sorti l’éponyme de Dillinger Escape Plan (dont la chronique est dans nos pages). En plus de ça c’est sir Steve Albini qui était ici derrière la console.

Dissonances, lourdeurs, accélérations et descentes de manches sont au programme. Mais Dragbody c’est surtout la fureur, la noirceur. Les cinq ricains balancent une mixture sulfureuse et suintante. Quelque chose de terriblement malsain, effrayant voire même nauséeux émane de l’alchimie musicale du groupe. Indescriptible.

La production brute de pomme signée Steevy (si vous me permettez telle familiarité) fait parler le groupe sans artifices ni fioritures; on se dit alors que c’est vraiment de l’apocalypse dont était capable le groupe.
Alors que la grosse caisse produit un bruit sourd semblable à des coups que l’on entendrait à travers un mur, la caisse claire, elle, claque comme une déchirure, la ride fait office de cloche cérémonielle pendant que le chanteur aboie une poésie malade et vérolée. Lorsque les vocalises bestiales du chanteur se calment, c’est pour suivre le mouvement de la musique, comme sur les intrigantes lignes de guitares de « Baton Rouge » sur lesquelles des spoken words dessinent une prosodie aléatoire mais irrésistible.

On ne sait où et comment situer le groupe… Un soupçon de Converge, de DEP, de Meshuggah, de Cave In, de 108 ainsi qu’une pointe de néo quelque part dans la nébuleuse. Je vous rappelle surtout qu’il faut resituer ce disque en 1999.

Bref, ces 34 minutes résonnent comme une oeuvre encore jamais égalée, et même très peu imitée. Bien que certains disques récents aient pu les évoquer très vaguement (comme le War is peace… Dead is Dead des français de Slavery), tous sont à des années lumières du trou noir généré par les floridiens.

  1. lord of the flies
  2. most bitter gift
  3. swallowing razors
  4. the werther effect
  5. kill the dogs
  6. baton rouge
  7. may 20th
  8. welcomed cadence
  9. a game of you
  10. trading skin
Up Next

Groupes cités dans la chronique

Vous pourriez aussi apprécier

4 Commentaires

  1. Crusto says:

    Une claque, ce disque! Leur destructocore (:D merci Overcome)… détruit tout!

  2. damien luce says:

    un excellent disque, attention aux oreilles sensibles!!!

  3. Neurotool says:

    Pas facile à dompter comme album mais un album très intéressant.

  4. fewz says:

    les premières éocutes peuvent paraître un peu vomitives c’est vrai mais une fois qu’on a su dompter la bête c’est un vrai régal!

Répondre à Neurotool Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *