Agoraphobic Nosebleed – Bestial Machinery

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Style: grindcore de fou furieuxAnnee de sortie: 2005Label: Relapse

Agoraphobic Nosebleed, on adore ou on déteste, mais on ne peut pas être entre les deux. Ce groupe très particulier, hors norme et extrême au possible ne laisse sûrement pas indifférent, et ce, grâce à une musique aussi bien simpliste que furieuse et chaotique qu’a une attitude et des paroles totalement barges.

On ne va sûrement pas se lancer dans des débats aussi inutiles qu’agaçants ou stériles avec comme sujets « Qu’est ce que la musique ? » ou « La musique doit-elle être mélodieuse ». Pour beaucoup de monde, ce groupe n’est que du bruit, trop répétitive et linéaire pour être appréciable. Pour d’autres, la musique du groupe est un délire, un enchaînements de morceaux à prendre au 237e degré. Je suis de ceux là.

Agoraphobic Nosebleed nous propose un cyber grind chaotique ultra speed et dénué de toute mélodie, la notion de beauté musicale est à oublier ici.
Le groupe, composé de trois chanteurs (Richard Johnson, Jay Randall aussi aux samples et Christian Schultz) et d’un guitariste (Scott Hull –Pig Destroyer/ Anal Cunt-, aussi aux machines) n’emploie donc pas de batteur (sur ce Bestial Machinery, car Dave Witte, ex-Melt Banana, ex-Discordance Axis, ex-Human Remains, ex-Burnt By The Sun, vient de quitter ce dernier pour rejoindre Agoraphobic Nosebleed) ni de bassiste. De toute façon vu les morceaux, un humain n’aurais pas pu suivre le tempo.
Line-up atypique pour groupe atypique, cela va de soit.

Ici, les morceaux de ce double cd sont issus de la réédition du disque Honky Reduction, de raretés et de morceaux issus des splits avec Cattlepress, Laceration et Enemy Soil. Donc on assiste à l’évolution de la musique du groupe, qui va aussi bien de titres très lourds et mid-tempo à d’autres plus électronique avec ambiances ou très rapide avec des rythmes gabber/ speedcore, sur fond de hurlements bestiaux qui eux ne changent pas d’un iota. D’ailleurs, les morceaux sont aussi bien longs de dix secondes que de deux minutes, mais la plupart tournent autour de la trentaine de secondes (le plus long étant hors catégorie car il s’agit d’une reprise de Voivod, « Forgotten In Space »). Ca nettoie les oreilles, ça latte, vous l’aurez compris.
Ah juste un truc… il y a 136 morceaux sur ces 2 cds!

Les détracteurs du groupe crieront à une in-originalité sans limite, des accords (plus ou moins techniques mais rarement mauvais) joués a 200 km/h et des hurlement inaudibles et sans intérêt. Chacun ses goûts.
Certes le groupe n’est pas des plus originaux, mais de toutes façons il n’a jamais été crée dans le but de l’être. Par contre, psyché et brutal, il l’est assurément.

Outre sa musique très difficile d’accès, le groupe peut aussi bloquer par son attitude, ses paroles, qu’il ne vaut mieux pas lire si on prend tout au pied de la lettre -certains titres assez explicites leur ont donné une réputation de misogynes, d’homophobes-. Enfin, il faut bien se douter que la provocation et l’humour sont les armes les plus efficaces trouvées par le groupe…
Bien évidement, les drogues dures sont parmi les sujets favoris du groupe. Sur la carrière du groupe, le nombre de morceaux parlant de LSD, cocaine, ecsta, amphétamines ou autres drogues sont incalculables. D’ailleurs si vous faites bien attention, sur les pochettes des deux disques précédents (les évocateurs Frozen Corpse Stuffed With Dope et Alterered States of America) se trouvent des seringues et petites cuillers, des cachets, des morts…
Autre sujet abordé par le groupe durant sa carrière : les sectes. Le groupe délire bien sur ce phénomène, en particulier sur la secte Aum (celle qui commit les attentats au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995). Le plus délirant dans l’histoire sont les morceaux combinant sectes et utilisation de drogues.

Agoraphobic Nosebleed est un ovni dans la scène musicale contemporaine, avant-gardiste (et oui, pour moi ce groupe l’est) et unique. On peut critiquer ce groupe, le rejeter par dégoût, mais il faut avouer que les quatre tarés qui composent ce groupe ont trouvé le moyen de faire parler d’eux. Là où des groupes de grind passent inaperçus car se prenant trop au sérieux, Agoraphobic Nosebleed lui fait un pied de nez à tout le monde en adoptant une démarche extrême et tendancieuse. Mais ne pensez pas que ce groupe à un rapport avec Gronibard. D’une, Agoraphobic Nosebleed utilise l’humour choquant et thrash depuis 1994, date de formation du groupe, mais aussi parce qu’il n’as pas les mêmes délires cul bite poil caca que le groupe nordiste. Non, définitivement, ces deux groupes de grind ne sont pas comparables.

Amateurs de sensations fortes, de musique extrêmes, ou à la recherche de musique tarée, penchez-vous sur ce disque. Etant sans doute le plus facile d’accès avec Poacher Diaries (le split avec Converge) cette compilation/réédition pourra vous permettre de taper plus tard dans les deux disques les plus extrêmes du groupe que sont Frozen Corpse Stuffed With Dope et Alterered States of America (j’ai comme préférence le premier). Pour les fans de Discordance Axis, Pig Destroyer, Jesus Of Nazareth, Enemy Soil, Blower/ Wadge ou Anal Cunt.

  1. cd 1 – 76 pistes
  2. cd 2 – 60 pistes
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3 Commentaires

  1. heddy says:

    EXELENTE CHRONIQUE!!!!

  2. Crusto says:

    Merci ;-)

  3. Julien says:

    J’aime bien le split avec Converge, faudra que j’écoute un véritable album pour voir !

    Belle chronique en tout cas ouais ! ;)

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