Pour moi l’année s’est caractérisée par deux choses: la vivacité de la scène suisse ainsi que celle de la scène doom mondiale. Les helvètes m’ont vraiment bluffé cette année: The Evpatoria Report, Knut, Shora, Cortez,…Quant à la scène doom elle s’est bien agitée cette année et j’y ai, du coup, vraiment pris goût. Des américains de Yob, aux anglais cultes de Cathedral, jusqu’aux suèdois (non moins cultes) de Candlemass , en passant par les nippons de Corrupted sans évidemment oublier le doom éthéré de Jesu, je ne peux que constater qu’un vent doom a soufflé encore une fois sur la planète.Sinon, comme vous le savez tous, LE truc cool de l’année c’est la permission de télécharger accordée (pour l’instant)… enfin bon même si ça avait été encore plus contrôlé et réprimandé, ce n’est pas ça qui m’aurait arrêté, vous non plus d’ailleurs je pense.
France
Dionysos – monsters In love
Aside From A Day – Divine Proportion
Microfilm – A journey To the 75th
Mihai Edrisch – Un jour sans lendemain
Concerts
Cult of Luna à l’espace curial le 09/02/05
Converge au Trabendo le 25/03/05
Isis + Dalek à la loco le 27/05/05
Overmars au point éphémère le 02/12/05
Chimaira au trabendo le 06/12/05
Norma Jean à la loco
Interpol au zénith le 21/04/05
Trail of Dead à la maorquinerie le 14/03
Albums de l’année
Jesu – Jesu
LE disque de l’année pour moi. Je pourrais mutiplier les qualificatifs et
les superlatifs mais je préfère reprendre les termes (presque exacts) de JK
Broadrick lui-même: « La musique Jesu est heavy, pleine de peine, belle,
comme un rêve et angélique. » Tout est dit.
Knut – Terraformer
Les suisses nous reviennent un album qui va de l’avant, car s’il ya bien une
direction dans laquelle regarde le groupe c’est celle-ci. Alors que beaucoup
se seraient contentés de leurs acquis, Knut préfère tenter de nouvelles
choses. On éclipse un peu la voix, on touche les machines. Initiative qui
est tout à leur honneur et tout à notre bonheur.
Sunn O))) – Black One
Stephen O’ Malley, Greg Anderson et leur bande justifient la hype et le buzz
qu’ils génèrent avec cet album aussi effrayant que prenant. Lorsque leur
Power Drone embrasse leurs influences black métal cela donne cet hybride
nuageux, noir, crasseux, fantomatique. Au delà du disque, c’est leur
strucuture même (Southern Lord) qui s’affirme encore et toujours comme l’un
des étalons en terme de musique extrême.
Dalek – Absence
Le label Ipecac (Mike Patton) ne s’est pas trompé. Dalek est peut-être l’un
des groupes de hip hop les plus appréciés par les amateurs de rock.
Pourquoi? Surement parce que leur « abstract hip hop/indus » a des leçons à
donner en terme de virulence et de noirceur. D’autant plus qu’en live les
types assurent. Vraiment excellent.
Boris – At Last Feedbacker
Trio japonais que je n’ai découvert que cette année avec la réedition de ce
splendide album premièrement sorti en 2003. Drone et doom floydien
cohabitent admirablement sur ces 5 titres pour dessiner un album dévasté et
lumineux. Un groupe à découvrir de toute urgence si ce n’est pas fait car
leur importante discopgraphie est pleine de perles.
Corrupted – El Mundo Frio
Je ne connaissais pas le moins du monde ce groupe qui pourtant est une
figure emblématique du doom/slowcore. Un album fait d’un seul et unique
titre de 71 minutes au cours duquel on alterne entre lourdeurs
pachidermiques et esquisses mélodiques tracées par des instruments à cordes.
Lourd, Beau. Poser en fond sonore, ne pas y faire attention et se laisser
surprendre.
The Evpatoria Report – Golevka
Combo suisse qui frappe fort avec ce sublime Golevka qui dévoile un
post-rock entre bruit et symphonie. Ce n’est peut-être pas le disque le plus
original dans le genre mais il se laisse savourer avec un énorme plaisir.
Overmars – Affliction Endocrine… Vertigo
Premier album des lyonnais. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils
vont avoir du mal à passer inaperçu. Un disque sombre et malsain « as fuck »
qui oscille entre ambiances abyssales, doom nauséeux et post-rock
introspectif. L’album est éprouvant, son écoute physique mais ce n’est rien
en comparaison de leurs prestations lives déconcertantes qui s’apparentent à
de douloureuses messes noires où les fantômes qu’ils invoquent les
possédent. Eprouvant, c’est le terme.
Between the Buried and Me – Alaska
Ces américains déjantés confirment tout le bien qu’on pouvait penser d’eux.
Ca groove, c’est technique, épileptique. Les seuls bémols que je pourrais
émettre seraientt sur le côté un poil trop démonstratif du groupe, les solos
à rallonge ça va deux secondes mais après… Egalement, on passe parfois
trop du coq à l’âne. J’attends du groupe qu’il calme un peu ses pulsions de
jeune fou. Après trois albums de la trempe, je pense qu’on a bien compris le
sujet. Malgré tout, ce disque est une véritable énormité.
Sigur Ros – Takk
Une offrande de plus de la part des islandais les plus respectés dans le
monde des musiques saturées. Le groupe fait ici ce qu’il fait de mieux: SA
musique. Un enchantement.