The Black Dahlia Murder + Liar + Slavery – 25 janvier 2006 – Point Éphémère – Paris

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Soirée metalcore au Point Ephemère, du moins c’est ce qu’annoncait un flyer, et si on se limitait au 2/3 des groupes présent on n’aurait pas eu tort. La foule rassemblait devant la salle est tout de même majoritairement composée de tronches de metalleux avec, parçi parlà, quelques tee shirt de groupes purement metalcore et un petit groupe de trois ceintures blanches. Un public varié donc. L’attente ne se prolonge pas trop par rapport à l’heure prévue et j’en remercie les organisateurs car avec ma simple combinaison tee shirt + chemise j’aurais pu très bien geler sur place. Une fois les flyers traditionnels distribués et un sampler de collecté je penètre dans la salle pour prendre connaissance des lieux. L’attente n’est encore une fois pas prolongée et Slavery monte sur scène en replacement de XProvidenceX, le groupe de hardcore beatdown straight edge qui devait être là. Premier constat, le chanteur est un peu timide et a du mal à regarder le public. Cette difficulté un peu maladive va même jusqu’au point ou il ne tient pas en place entre les morceaux. Constamment en mouvement, il ne reprend presque pas son souffle pour annoncer les noms des chansons a venir et mange une partie de ses mots. Ce n’est pas grave mais pour un groupe qui semble être un mercenaire des premières parties je ne m’attendais pas trop à cela.

Cela fait quelques années que je vois le nom de Slavery sur des annonces de concerts et je crois me souvenir qu’on les présentait comme un groupe de brutal hardcore. Pas une mauvaise définition, mais une définition qui les décrit un peu trop bien. L’énergie et l’émotion sont là, on sent bien que les musiciens veulent faire quelque chose de puissant et de cohérent. Mais même en étant carrés, seuls quelques bonnes idées ressortent et ce n’est pas suffisant pour donner envie de mieux connaitre le groupe. Peut être qu’en connaissant mieux les morceaux ils deviennent plus intéressant mais avec un public qui semblait totalement ignorer leur existence avant de les voir sur scène autant dire que la partie n’était pas gagnée et que les quelques applaudissements qu’ils ont auront recolté ce soir étaient le maximum que pouvait leur donner un public assez peu intéressé.

Liar, dont c’était ce soir la première venue sur Paris en dix ans d’existence, ont reçu par contre un acceuil un peu plus chaleureux mais pas exceptionnel non plus. Une bonne partie du public, la frange hardcore, était venue pour ce groupe belge pionnier de la scène metalcore belge des années 90, connue sous le nom de H8000, nom provenant du code postal d’une région flamande. Un petit mosh pit se forme avec trois types qui se rentrent dedans joyeusement mais rien de bien notable en matière d’énergie en provenance du public. Le groupe est lui aussi assez statique mais quand on assure un mélange de metal hardcore aussi efficace je pense que l’ont peut se permettre de rester sur place en laissant les riffs parler. Crusto m’avait fait la presentation succinte du groupe avant le set en me citant comme influence principale des groupes comme Kreator et la scène hardcore de New York. Bien vu effectivement puisque ces ces deux élements sont au rendez vous pour un mélange de thrash et de hardcore sans consession. Aucune trace de refrain mélodique, pas d’accroche facile mais des riffs éxécutés avec precision et des parties moshisante bien plus interessante que toutes celle que les groupes de metalcore moderne, suiveurs de Killswitch and co, tentent de nous faire avaler. A noter aussi que le groupe a changé de batteur avant le début de la tournée mais cela n’a en rien affecté leur performance. Je ne suis pas conquis pour autant mais je n’ai absolument rien a leur reprocher non plus, bien au contraire.

Liar et Slavery étant passés, le seul groupe totalement metal de la soirée fait enfin son apparition et je m’eclipse dans mon coin pour gesticuler comme un demeuré sur ce groupe que j’apprécie tout particulièrement. Premier constat, le son est parfait et je me suis même demandé au début si quelqu’un n’avait pas lancé le CD en éliminant les parties vocales pour que le chanteur puisse gueuler allegrement dessus. Cette première impression se dissipe cependant très vite quand the BDM commence a asséner ses riffs avec autant de précision que sur les albums mais avec encore plus d’énergie. Certes, comme me l’a fait remarquer Jonben a la fin du concert, c’est un peu tout le temps la même chose et le groupe pourrait faire quelques morceaux plus lent afin de donner du relief à leur set exclusivement rapide. Mais de mon point de vue de fan conquis venus voir un groupe de metal jouant un death m élodique de qualité je ne peux pas dire que j’ai ressenti a un moment une lassitude quelconque… Dommage que les samples (comme les hurlements a la fin de "Miasma") ne soient pas inclus dans les chansons, comme sur l’album, mais le chanteur m’a déclaré à la fin du concert qu’ils travaillaient justement sur ça afin de retranscrire ces petits détails en concert. Un concert assez monochrome donc mais qui a réussi à convaincre une bonne partie du public, hormi quelques irréductibles, si j’en juge par les bras levés par de plus en plus de monde au fur et a mesure de la soirée et les têtes qui ne cessaient de s’agiter sur le devant de la scène. Pour ma part j’etais arrivé avec une petite appréhension due a la perte récente de leur batteur et de leur bassiste mais ce remplacement de dernière minute ne s’est pas du tout fait sentir.Le set se conclut par "Funeral Thirst" et tout le monde dit au revoir. Reste juste a prendre un tee shirt et a saluer le chanteur. Puis, avec l’assurance que le groupe repassera par chez nous (peut être pendant l’été) je quitte le point Ephemère avec le sourire de quelqu’un qui viens de voir un très bon concert de metal.

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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2 Commentaires

  1. Cristofer says:

    Ils étaient pas sur de passer en été, quand je suis aller dialogué avec le chanteur il a précisé que financièrement c’était pas jouasse pour les tournées en Europe. S’ils ne passent pas en été ils passeront en hiver prochain.

  2. Cocoblingo says:

    Ils passeront bien en France : on les attend avec impatience au hellfest !

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