Aborted – The Archaic Abattoir

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Style: brutal deathAnnee de sortie: 2005Label: Listenable

Aborted est un groupe dont le nom m’est familier depuis déjà quelques temps mais qui ne m’a jamais vraiment intéressé. Un groupe de Death Grind de plus, et alors, qu’est ce que ça va changer à ma vie ? Récemment je me suis pris Goremaggedon, histoire de voir si il y avait raison de s’affoler. Mon constat : rien de bien impressionnant, tout juste un petit album à passer en fond sonore quand on a besoin de s’écouter une musique forte en blasts. Tout comme Panzer division Marduk, Goremaggedon est une enfilade de blast où quelques riffs ressortent péniblement, ce qui donne une demie-heure de musique extrême sympathique mais pas mémorable pour autant. Et puis, un matin alors que je regardais les nouvelles vidéos disponibles sur le net, j’ai remarqué le clip de « Dead Wreckoning ». Ah ouais, Aborted, ils font des clips rigolos, allez on essaye. Mon avis pendant et après le visionnage : Oh mon Dieu ! Est ce que c’est bien le même groupe ? Ok, ils ont les mêmes tronches, c’est le même nom et c’est toujours du Death Grind (plus Death que Grind maintenant) mais ils ont du bouffer un truc pas correct entre temps car il y a un fossé gigantesque entre Goremaggedon et The Archaic Abattoir.

Par quoi commencer ? Les riffs d’abord, ils sont beaucoup plus Métal et surtout, surtout, on les entend! Goremaggedon avait pour obsession la vélocité, ça fonçait dans le tas et ça ne prenait pas le temps de regarder derrière. Là le travail est beaucoup plus minutieux et l’on passe et l’on repasse sur l’auditeur pour bien lui faire comprendre que l’on n’est pas là pour rigoler. Avec the Archaic Abattoir, Aborted crée enfin la musique de fond d’un massacre dans une fosse remplie de zombies. Plus Death donc, comme je le disais plus haut et même quelques innovations comme ce passage plus atmosphérique dans « Threading on vermillion deception » ou cette intro électronique et ses quelques choeurs au début de « Voracious haemoglobinic syndrome ». Deux titres qui se situent d’ailleurs à la fin de l’album et qui démontrent bien l’évolution du groupe.

D’abord on commence par des titres violents et forts en blast, comme sur l’excellent « Dead wreckoning » qui introduit l’album, puis on ralentit la manoeuvre et on laisse plus de place aux solos ou aux petites idées qui apportent de la variété au plat vers la fin. Vocalement parlant, les paroles sont un peu plus compréhensibles mais restent dans le guttural sans être un gros fouillis de grognement désordonné. On saisit bien que le chanteur veut dire quelque chose quand il growle mais on ne comprend que quelques syllabes. Un bon chant Death en somme. Le principal c’est qu’une émotion rageuse et prête à en démordre se fait sentir et pas juste une bouillie de grésillements se mélangeant aux guitares comme dans certains groupes de gore grind. Le Grind donc, un des ingrédients de Aborted que l’on retrouve encore sous la forme d’une agression prononcée mais qui fait de la place à des riffs beaucoup plus Metal et finalement plus intéressants. Les parties groovy sont là, quelques mosh parts aussi mais sans trop forcer la dose non plus. En fait, Aborted a trouvé une recette parfaite pour se rendre incontournable dans le milieu avec de vraies chansons qui restent en tête et aussi, pour faire bouillonner les fosses à travers le monde quitte même à ce que la casserole déborde comme quand vous laissez trop longtemps le lait sur le feu. Seul défaut de la production, le petit cliquetis que produit la batterie. On aurait pus faire quelque chose d’un peu plus naturel de ce coté là messieurs. Mais honnêtement, hormis ce détail, je ne vois rien qui puisse être reproché à Aborted sur cet album. Après des débuts difficiles les voilà partis sur la bonne voie pour imprimer leur nom en lettre majuscule sur les flyers de concert à coté des grosses pointures du Death Metal.

  1. dead wreckoning
  2. blood fixing the bled
  3. gestaled rabidity
  4. hecatombic
  5. the gangrenous epitaph
  6. the inertia
  7. a cold logistic slaughter
  8. threading on vermillion deception
  9. voracious haemoglobinic syndrome
  10. descend to extirpation

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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6 Commentaires

  1. darkantisthene says:

    c’est marrant, perso je ne perçois (oui oui homophonie voulue) que très peu de différence entre cet abattoir et le précédent album
    peut-être des solos encore plus travaillés mais sinon je trouve qu’on se situe dans la droite continuité
    un très bon album de toute manière pour les orphelins de carcass

  2. Hororo says:

    Peut etre que je n’ai pas donné assez de chances a Goremaggedon mais ce dernier m’a apparut comme étant beaucoup plus travaillé. Meilleurs riffs, plus d’idées … en fait, je trouve que la plupart des titres se vallent sur cet album alors que le precedent avait deux, trois bons titres et le reste n’avait de mémorable que les samples.

  3. Florent says:

    D’accord avec toi, mais exactement à l’inverse : celui-là m’a saoulé alors que Goremaggedon a décalqué. Mais le meilleur reste celui d’avant : Engenering the dead. Là ça cause dans le casque, avec bcp plus de parties lourdes.
    Archaic m’a fait penser à un retournement vers des riffs plus catchy façon école nordique…

  4. Keyser says:

    Je suis d’accord sur l’évolution entre Goremageddon et TAA. Le son d’Aborted devient plus travaillé, plus technique, plus mélodique aussi, plus innovants et surtout plus personnel (et il n’y a pratiquement plus rien de grind du tt)! Par contre je ne suis pas du tout d’accord sur ta critique de Goremageddon, cette album est une tuerie et marquait déjà une évolution plus mélodique par rapport aux anciens albums. Y’avait même de putains de soli mélodiques plein de feeling qu’on ne retrouve pas assez sur TAA…

  5. shaq says:

    Je n’ai pas autant été impressionné par The Archaic abattoir que par Goremaggedon. Cela reste du gros son qui tâche (d’hémoglobine bien entendu), mais Goremaggedon a ma préférence. Peut-être à cause d’une certaine forme de redite.

  6. Monster says:

    En tout cas, ça fait parti des meilleurs groupes de death que j’ai put voir sur scene !!

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